Alors que les intérieurs se transforment en serres urbaines saturées de monstera, une plante discrète, presque oubliée, s’impose comme une alliée silencieuse mais redoutablement efficace. En cette période où l’on ferme fenêtres et ventilations, où l’air des appartements s’alourdit de pollution domestique, une solution naturelle, accessible et scientifiquement éprouvée redore son blason : le chlorophytum. Longtemps relégué au rang de plante de bureau poussiéreux ou de souvenir des années 1980, ce purificateur d’air d’exception mérite bien mieux qu’un rôle de figurant. Entre performance, simplicité et bien-être, il incarne l’antidote parfait à la surconsommation végétale décorative. Voici pourquoi il est temps de lui redonner sa place.
Le monstera règne-t-il vraiment en maître dans nos intérieurs ?
Une icône décorative, mais un purificateur médiocre
Le monstera, avec ses feuilles découpées façon art déco, est devenu l’emblème visuel de la maison tendance. Il orne les intérieurs des influenceurs, les magazines de déco, les comptes Pinterest. Mais derrière cette esthétique séduisante, son rôle écologique reste limité. Contrairement aux idées reçues, le monstera n’est pas un champion de la purification de l’air. Il contribue légèrement à l’humidification de l’atmosphère, mais son efficacité face aux polluants chimiques est négligeable. Il brille par son apparence, non par ses performances. Et pourtant, c’est souvent lui qui monopolise l’espace, la lumière et les soins, au détriment de plantes bien plus utiles.
Et si la véritable star était celle qu’on ne regarde plus ?
Alors que le monstera exige une lumière abondante, une chaleur constante et un arrosage régulier, une autre plante prospère dans l’ombre, près d’un radiateur éteint, dans une salle de bain sans fenêtre : le chlorophytum. Moins spectaculaire en photo, il est pourtant bien plus performant. Claire Dubois, architecte d’intérieur à Lyon, a fait le choix il y a deux ans de remplacer les plantes tropicales de son agence par une dizaine de chlorophytums. J’ai remarqué que mes collaborateurs toussaient moins, dormaient mieux, et que l’air semblait plus léger, même en hiver. On n’a plus besoin d’ouvrir les fenêtres toutes les heures pour renouveler l’air. Un témoignage corroboré par des études scientifiques : le chlorophytum n’est pas une plante décorative. C’est un filtre naturel.
Pourquoi le chlorophytum est-il le meilleur allié pour un air sain à la maison ?
Une efficacité prouvée par la NASA
Dès les années 1980, la NASA a mené une étude majeure sur les plantes capables de purifier l’air dans les stations spatiales. Le chlorophytum figurait en bonne place parmi les plus efficaces. Il a démontré sa capacité à absorber des composés organiques volatils (COV) présents dans les produits ménagers, les colles, les peintures, les moquettes et les meubles en aggloméré. Formaldéhyde, xylène, toluène : autant de substances cancérigènes ou irritantes que le chlorophytum neutralise progressivement, transformant l’air vicié en air respirable. Une performance que peu de plantes peuvent égaler, surtout dans des conditions réalistes d’appartement urbain.
Un purificateur naturel, même sans lumière ni chaleur
Contrairement aux plantes exotiques qui dépérissent dès que l’on baisse le chauffage, le chlorophytum excelle dans les pièces fraîches et peu lumineuses. Il pousse dans les couloirs, près des portes d’entrée, dans les salles de bain humides, là où d’autres végétaux rendraient l’âme en quelques semaines. Son métabolisme lent mais constant lui permet de continuer à filtrer l’air même à 15 °C, sans lumière directe. Pour Émilie Laroche, enseignante à Rennes et mère de deux enfants asthmatiques, cette capacité a fait toute la différence : J’ai installé un chlorophytum dans la chambre des enfants, près du lit. En quelques semaines, les crises de toux nocturne ont diminué. Le médecin a même noté une amélioration de leur fonction pulmonaire.
Hypoallergénique et discret : un atout pour les intérieurs sensibles
Beaucoup de plantes, bien entretenues, peuvent libérer des spores ou accumuler de la poussière sur leurs feuilles, aggraveant les allergies. Le chlorophytum, lui, est hypoallergénique. Il ne produit pas de pollen en quantité significative, et ses feuilles fines, en forme de lance, retiennent moins la poussière. De plus, il libère de l’oxygène jour et nuit, contrairement à certaines plantes qui ne le font que la journée. Ce cycle continu en fait un allié précieux dans les chambres, surtout en hiver, lorsque l’on dort avec les fenêtres fermées et que le taux d’oxygène peut chuter.
Comment le chlorophytum survit-il là où d’autres échouent ?
Une résistance qui tient du prodige
Le chlorophytum est originaire d’Afrique du Sud, où il pousse dans des zones sèches et ombreuses. Cette origine explique son adaptabilité : il n’a pas besoin de lumière intense pour survivre, ni d’un sol riche. Il tolère les températures fraîches, l’air sec du chauffage central, et même les périodes d’oubli d’arrosage. J’ai laissé mon chlorophytum sans eau pendant trois semaines pendant les vacances d’été, raconte Thomas Marchand, informaticien à Bordeaux. À mon retour, il avait perdu quelques feuilles, mais il a repris en quelques jours avec un simple arrosage. Depuis, j’en ai donné à tous mes collègues.
Un allié pour l’hiver, pas seulement pour l’été
Alors que les plantes d’intérieur sont souvent arrosées à l’excès en hiver, le chlorophytum apprécie une période de repos. Il suffit de l’arroser toutes les deux ou trois semaines, de préférence avec de l’eau non calcaire, et de le placer loin des courants d’air. Il peut même supporter une véranda non chauffée, à condition qu’il ne gèle pas. Sa croissance ralentit, mais son action de purification continue. Une qualité rare parmi les plantes d’intérieur, souvent trop fragiles pour affronter les rigueurs de la saison froide.
Comment bien entretenir son chlorophytum pour en tirer le meilleur ?
L’emplacement stratégique pour une action maximale
Pour optimiser son efficacité, il est conseillé de placer le chlorophytum dans les pièces où l’on passe le plus de temps : la chambre, le salon, le bureau. Évitez le plein soleil, qui peut brûler ses feuilles fines, mais privilégiez une lumière indirecte, comme près d’une fenêtre orientée nord. Une suspension en hauteur permet de laisser pendre ses longues tiges et ses petites plantules , qui donnent un effet de cascade végétale tout en libérant l’air autour d’elles. Dans la salle de bain, il aide à réguler l’humidité tout en éliminant les COV des produits de soin.
Les bons gestes pour une plante en pleine forme
L’entretien du chlorophytum est minimaliste. Un arrosage toutes les deux semaines en hiver, une fois par semaine en été, suffit. L’eau du robinet calcaire peut provoquer des pointes brunes sur les feuilles : on préférera l’eau de pluie, filtrée ou déminéralisée. Un dépoussiérage mensuel avec un chiffon humide améliore son efficacité : les feuilles propres absorbent mieux les polluants. Enfin, un apport d’engrais liquide dilué, deux à trois fois par an, suffit à le maintenir en bonne santé. Pas besoin de rituels compliqués : le chlorophytum se contente de peu.
Comment multiplier son armée de purificateurs naturels ?
L’un des atouts les plus séduisants du chlorophytum est sa capacité à se reproduire facilement. Au bout de ses tiges, il forme de petites plantules, véritables mini-plants prêts à être détachés. Il suffit de les planter dans un petit pot avec du terreau léger, ou de les laisser tremper dans un verre d’eau jusqu’à ce que des racines apparaissent. En quelques semaines, elles deviennent autonomes. J’ai commencé avec un seul pot offert par ma voisine, raconte Léa Chambon, étudiante à Montpellier. Aujourd’hui, j’en ai sept dans mon studio. J’en ai donné à mes parents, à mes amis… C’est devenu un petit rituel de partage.
A retenir
Pourquoi le chlorophytum est-il plus efficace que le monstera ?
Le chlorophytum excelle dans l’absorption des polluants atmosphériques comme le formaldéhyde ou le xylène, contrairement au monstera, qui reste principalement décoratif. Il fonctionne dans des conditions difficiles — pièces sombres, fraîches, mal ventilées — là où d’autres plantes échouent.
Le chlorophytum est-il adapté aux maisons avec enfants ou animaux ?
Oui. Le chlorophytum est non toxique pour les humains et les animaux domestiques. Il est même recommandé dans les chambres d’enfants ou les espaces partagés, car il améliore la qualité de l’air sans risque d’allergie ou d’intoxication.
Combien de chlorophytums faut-il pour purifier un appartement ?
Une étude de la NASA suggère qu’un pot de 20 cm de diamètre peut purifier l’air d’une pièce de 10 m². Pour un effet optimal, comptez un chlorophytum par pièce principale : chambre, salon, bureau, salle de bain.
Peut-on le laisser en extérieur l’été ?
Oui, à condition de l’installer à l’ombre ou en demi-ombre. Le chlorophytum résiste bien aux températures estivales, mais le soleil direct peut brûler ses feuilles fines. Un balcon ombragé ou une véranda est un environnement idéal pour lui faire profiter de l’air frais sans risque.
Le chlorophytum perd-il ses feuilles facilement ?
Il peut perdre quelques feuilles anciennes, ce qui est normal. Si la chute est importante, cela indique souvent un arrosage trop fréquent ou une exposition au soleil direct. Un simple ajustement des conditions suffit à le remettre en forme.
En cette saison où l’on cherche à se protéger du froid, de la pollution et de la fatigue hivernale, le chlorophytum s’impose comme une solution simple, durable et scientifiquement validée. Il ne cherche pas à impressionner, mais à servir. Il ne coûte pas cher, ne demande pas d’attention constante, et pourtant, il transforme l’air que l’on respire. Il est temps de redonner à cette plante oubliée sa place de choix : pas en photo, mais au cœur de nos intérieurs sains.