Prêt à la consommation : un entretien obligatoire dès 2026 pour éviter le surendettement

Début 2026 marquera un tournant dans le domaine du crédit à la consommation en France. Une réforme ambitieuse instaurera un dialogue obligatoire entre emprunteurs et conseillers avant toute souscription de prêts sensibles. Cette évolution réglementaire, pensée pour protéger les ménages, pourrait bien redessiner les pratiques du secteur financier.

Pourquoi un entretien téléphonique devient-il obligatoire ?

Les autorités ont tiré la sonnette d’alarme face à l’augmentation préoccupante des dossiers de surendettement. Dorénavant, aucun crédit renouvelable ne pourra être accordé sans qu’un échange vocal n’ait lieu entre l’établissement prêteur et le particulier. « C’est une véritable révolution culturelle pour notre métier », souligne Théo Vasseur, conseiller financier depuis douze ans.

Comment cette mesure protège-t-elle réellement les emprunteurs ?

Lors de cet entretien, le professionnel devra vérifier trois éléments clés : l’adéquation du prêt aux besoins réels, la compréhension des mécanismes financiers par l’emprunteur et sa capacité objective à rembourser. « Beaucoup confondent encore facilité d’accès et absence de risque », regrette Élodie Ravier, médiatrice de dette en région parisienne.

Qui sont les premiers concernés par ces changements ?

Les profils vulnérables seront particulièrement protégés. Prenons l’exemple de Karim Belkacem, père de famille ayant cumulé quatre crédits renouvelables : « Avec le recul, je vois bien qu’on m’a vendu des solutions sans m’expliquer les pièges. Aujourd’hui, 40% de mes revenus partent en remboursements. » Son témoignage illustre l’urgence d’un encadrement renforcé.

Les établissements financiers sont-ils prêts ?

Les banques et organismes spécialisés disposent d’un délai pour s’adapter. Certains, comme la néobanque Finéo, ont déjà commencé à former massivement leurs équipes. « Nous testons des scénarios types depuis six mois », précise leur directeur du crédit, Antoine Da Silva. D’autres acteurs traditionnels semblent plus en retard sur le calendrier.

Quels documents préparer pour cet entretien ?

Les futurs emprunteurs devront avoir sous la main :

  • Leur dernier avis d’imposition
  • Leur tableau d’amortissement existant le cas échéant
  • Une estimation de leurs charges fixes

« La transparence sera la clé d’un processus fluide », insiste Lucie Abramowicz, responsable conformité à la Banque Populaire.

Comment se déroulera concrètement l’échange ?

L’entretien, d’une durée moyenne de vingt minutes, suivra un canevas précis : explication des taux, simulation de remboursement, analyse de la situation globale. « Nous enregistrerons systématiquement ces appels pour protéger les deux parties », mentionne un porte-parole de la Fédération Bancaire Française.

A retenir

Quand cette réforme entre-t-elle en vigueur ?

La mesure s’appliquera à compter du 1er janvier 2026 pour tous les nouveaux contrats de crédit renouvelable.

Quels types de prêts sont concernés ?

Seuls les crédits revolving et certains prêts affectés à montant variable tombent sous le coup de cette obligation.

Peut-on refuser cet entretien ?

Non, la banque refusera automatiquement la demande si l’emprunteur se soustrait à ce dialogue obligatoire.

Conclusion

Cette avancée réglementaire marque une étape décisive dans la protection des consommateurs français. En instaurant un véritable temps de réflexion et d’explication, elle devrait permettre de réduire les engagements précipités. Comme le résume Sofia Cherki, présidente d’une association de défense des usagers : « L’argent facile n’existe pas, seulement l’argent bien compris. » Reste maintenant à voir comment le terrain s’appropriera ces nouvelles règles.