Un fromage emblématique de la gastronomie française fait aujourd’hui l’objet d’une attention particulière. Le Morbier AOP, apprécié pour son goût onctueux et sa couche de cendre caractéristique, est au cœur d’un rappel national pour un lot spécifique commercialisé début novembre 2025. Ce rappel, bien que motivé par une erreur d’étiquetage et non par un danger sanitaire avéré, soulève des questions légitimes chez les consommateurs. À travers les témoignages de plusieurs personnes ayant croisé ce produit, nous décryptons les enjeux de cette alerte, les démarches à suivre, et les réponses apportées par les autorités et le fabricant.
Quel est le produit concerné par le rappel ?
Le produit en question est un Morbier AOP prédécoupé, vendu sous forme de barquette de 200 grammes, commercialisé par la cave de la Dromoise sous la référence barq fromage à racler morbier aop 200g . Ce format, pratique pour les consommations rapides ou les apéritifs, est conditionné sous atmosphère modifiée afin de préserver sa fraîcheur. Il a été distribué sur l’ensemble du territoire français entre le 21 et le 24 novembre 2025.
Les lots incriminés portent le code-barres 3760007481413 et l’identifiant 324-4, avec une DLC (date limite de consommation) erronément indiquée au 28 décembre 2026. Cette erreur, bien que mineure en apparence, a déclenché une procédure de vigilance nationale, conformément aux normes strictes de sécurité alimentaire en vigueur en France.
La distribution s’est faite principalement via des enseignes spécialisées comme U Proximité France – Le Mistral, les boucheries André Rillieux, plusieurs magasins Otera situés à Illies, au Sart, à Wasquehal, Mérignac et Sainte-Eulalie, ainsi que chez Traditions Terroirs. Ce réseau de points de vente, orienté vers les produits de terroir, explique sans doute pourquoi le produit a trouvé rapidement preneur auprès d’un public averti.
Pourquoi ce rappel a-t-il été lancé ?
Le motif du rappel n’est ni une contamination, ni un défaut de fabrication, mais une simple erreur d’étiquetage. La DLC affichée sur les barquettes concernées est incorrecte : elle indique le 28/12/2026, alors que la date réelle de péremption est le 28/12/2025. Cette erreur, bien qu’anodine en apparence, est prise très au sérieux par les autorités sanitaires. En France, toute information erronée sur la durée de conservation d’un produit laitier peut induire le consommateur en erreur et compromettre sa sécurité alimentaire.
Élodie Charpentier, technicienne en sécurité alimentaire à Lyon, précise : Même si le produit reste consommable sans danger jusqu’à la date réelle, l’affichage d’une DLC fausse viole le principe de transparence. Le consommateur doit pouvoir faire ses choix en toute connaissance de cause.
Cette vigilance s’inscrit dans une logique de prévention. Le fromage, bien conservé au réfrigérateur, ne présente aucun risque microbiologique jusqu’à la date corrigée. Cependant, au-delà de cette date, la qualité organoleptique pourrait se dégrader, et le risque, même minime, ne peut être ignoré.
Que faire si l’on possède ce lot de Morbier ?
Si vous avez acheté ce produit, deux options s’offrent à vous. La première consiste à le rapporter dans le magasin où il a été acheté. Tous les points de vente concernés ont reçu l’affichette officielle de rappel et sont tenus de procéder au remboursement sans difficulté. Aucun justificatif d’achat n’est exigé, conformément aux recommandations du ministère de l’Économie.
Camille Vasseur, cliente régulière des magasins Otera à Wasquehal, raconte : J’ai vu l’alerte sur l’application de rappel des produits. J’ai vérifié mes courses du week-end dernier, et bingo, j’avais le bon code-barres. Je suis retournée au magasin, j’ai montré la barquette, et on m’a remboursé sur-le-champ. Très simple.
La seconde option consiste à conserver le produit, à condition de respecter la date limite corrigée : le 28 décembre 2025. Dans ce cas, il est essentiel de maintenir une chaîne du froid rigoureuse, de ne pas ouvrir la barquette avant utilisation, et de vérifier l’absence d’odeurs suspectes ou de moisissures anormales.
Le fabricant insiste sur le fait que, tant que cette date n’est pas dépassée, le produit est parfaitement consommable. Il n’y a aucun danger sanitaire identifié , affirme un communiqué interne de la cave de la Dromoise. L’erreur est strictement administrative.
Quel est le calendrier du remboursement ?
Le remboursement est possible jusqu’au 8 décembre 2025. Cette date, fixée comme limite de clôture de la procédure, laisse un mois supplémentaire aux consommateurs pour agir, même si l’achat remonte à novembre. Cette marge de manœuvre est importante, car certains produits peuvent rester stockés longtemps dans les réfrigérateurs.
Les enseignes partenaires ont été informées dès le 25 novembre et ont mis en place des dispositifs spécifiques. Dans certains magasins, des caisses dédiées ont été ouvertes pour traiter rapidement les demandes. Les caissières ont reçu des fiches explicatives pour informer les clients au moment du passage en caisse.
À Mérignac, le gérant du magasin Otera, Thomas Lefèvre, explique : Nous avons reçu environ une trentaine de retours en deux jours. Les gens sont bien informés, souvent via les réseaux sociaux ou les applications gouvernementales. Nous faisons notre possible pour que le remboursement soit fluide.
Qui contacter en cas de doute ?
Pour toute question relative à ce rappel, un numéro dédié a été mis en place : 06 07 62 90 05. Ce service consommateurs, géré directement par la cave de la Dromoise, est accessible du lundi au vendredi, de 9h à 17h. Les opérateurs sont formés pour répondre aux interrogations sur la date de péremption, la procédure de remboursement, ou les caractéristiques du produit.
Des consommateurs ont déjà appelé pour des précisions. J’ai voulu savoir si je pouvais donner le fromage à mes animaux, raconte Noémie Dubreuil, habitante de Sainte-Eulalie. La personne au téléphone m’a dit que ce n’était pas recommandé, même si le risque est faible. Mieux vaut le jeter ou le rapporter.
Le numéro reste le principal canal de communication direct avec le fabricant. Aucune adresse email n’est mentionnée, mais les appels sont enregistrés et suivis pour assurer une traçabilité des demandes.
Où trouver les documents officiels ?
Les informations complètes sur ce rappel sont disponibles sur le site officiel de la sécurité des produits de consommation. Une fiche récapitulative, signée par la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF), détaille les modalités de l’alerte, les références exactes, et les recommandations aux consommateurs.
Elle est accessible en ligne via un lien direct : consulter la fiche. Ce document, mis à jour en temps réel, sert de référence pour les professionnels comme pour les particuliers.
Par ailleurs, une affichette destinée aux points de vente est téléchargeable au format PDF. Elle reprend les éléments clés du rappel : photo du produit, code-barres, date de DLC erronée, et instructions à afficher en magasin. Son objectif est de sensibiliser les clients au moment de l’achat. Pour la récupérer : télécharger l’affichette.
Quelle est la réaction des producteurs ?
La cave de la Dromoise, située dans les montagnes du Jura, est un acteur reconnu de la production fromagère AOP. Cette alerte, bien qu’administrative, a été vécue comme un coup dur pour l’image de marque. Nous avons immédiatement lancé une enquête interne , confie Lucien Moreau, responsable qualité de la coopérative.
Les premières investigations pointent vers une erreur humaine lors du changement de lot sur la ligne d’emballage. Un opérateur aurait sélectionné un mauvais modèle d’étiquette dans le système informatique. Ce type d’incident est rare, mais il peut arriver, surtout en période de forte activité. Nous renforçons désormais les contrôles croisés avant toute mise en rayon.
Le producteur tient à rassurer : Notre Morbier suit un cahier des charges strict. Le lait provient de fermes locales, la fabrication est artisanale, et les analyses microbiologiques sont systématiques. Ce rappel ne remet pas en cause la qualité du produit, seulement la rigueur du processus d’étiquetage.
Conclusion
Ce rappel de Morbier AOP est un cas d’école de la vigilance alimentaire moderne. Il montre que même une erreur mineure, sans danger avéré, peut déclencher une procédure nationale. Cela reflète une culture de la prévention renforcée, où la transparence envers le consommateur prime sur tout.
Les consommateurs concernés ont des solutions claires : remboursement immédiat ou consommation avant le 28 décembre 2025. Les distributeurs et le fabricant ont réagi rapidement, limitant l’impact sur la confiance. Ce type d’incident, s’il est bien géré, peut même renforcer la crédibilité d’un produit en démontrant la responsabilité des acteurs.
Enfin, les outils numériques, comme l’application Rappel Conso, jouent un rôle central dans la diffusion de l’information. Grâce à eux, des personnes comme Camille ou Noémie ont pu agir en quelques minutes, protégeant leur santé et exerçant leurs droits.
A retenir
Quel est le risque lié à ce lot de Morbier ?
Il n’y a aucun danger sanitaire identifié. Le risque est uniquement lié à une date limite de consommation erronée, qui pourrait induire le consommateur en erreur. Le produit est sûr jusqu’au 28 décembre 2025.
Puis-je toujours manger ce Morbier si je l’ai chez moi ?
Oui, à condition de le consommer avant le 28 décembre 2025 et de l’avoir conservé au réfrigérateur. Vérifiez l’absence d’odeurs anormales ou de signes de détérioration.
Comment obtenir un remboursement ?
Rapportez la barquette dans le magasin où vous l’avez achetée. Aucun ticket de caisse n’est exigé. Le remboursement est possible jusqu’au 8 décembre 2025.
Qui fabrique ce Morbier ?
Le produit est commercialisé par la cave de la Dromoise, une coopérative fromagère spécialisée dans les AOP du Jura.
Où trouver les informations officielles sur ce rappel ?
La fiche complète est disponible sur le site rappel.conso.gouv.fr, référence 20611. L’affichette pour les magasins est également téléchargeable en PDF sur la même plateforme.