Vos vieux appareils cachent de l’or: méthode écologique dès 2025

Derrière les piles d’appareils électroniques oubliés dans les tiroirs ou les caves se cache peut-être une fortune. Une découverte menée par des chercheurs suisses révèle que ces objets, souvent considérés comme inutiles, recèlent des métaux précieux comme l’or 22 carats, l’argent ou le palladium. Ces éléments, essentiels au fonctionnement de nos gadgets modernes, sont perdus lorsque les appareils sont jetés. Mais une innovation écologique pourrait bien changer la donne, transformant nos déchets en ressources inexploitées.

Comment les déchets électroniques cachent-ils de l’or ?

Chaque année, des millions de tonnes de déchets électroniques s’accumulent à travers le monde : smartphones obsolètes, ordinateurs lentis, téléviseurs écrans plats remplacés… Selon l’Union internationale des télécommunications, 63,4 millions de tonnes de ces déchets ont été générés en 2021. Pourtant, derrière cette pollution technologique se dissimule une richesse insoupçonnée. L’or, utilisé dans les circuits imprimés pour sa conductivité électrique, est présent en quantité non négligeable. Par exemple, une vingtaine de cartes mères d’ordinateurs pourrait permettre d’extraire une pépite d’or d’une valeur de 34 000 dollars. Cette réalité pousse à repenser notre rapport à ces objets.

Clara Dubois, ingénieure en recyclage à Lyon, explique : « On sous-estime souvent la concentration de métaux précieux dans les appareils électroniques. Un smartphone contient moins d’un gramme d’or, mais multiplié par des milliards d’appareils, cela représente des ressources colossales. » Cette prise de conscience est cruciale, alors que l’extraction minière traditionnelle entraîne des dégâts environnementaux majeurs, utilisant des produits chimiques toxiques et consommant des quantités massives d’eau.

Pourquoi la méthode suisse bouleverse-t-elle les règles du jeu ?

L’équipe de l’ETH Zurich a imaginé une solution inédite, inspirée… de l’industrie laitière. En récupérant les résidus de la fabrication du fromage, les chercheurs ont développé une éponge à base de nanofibrilles de protéines capables d’absorber les ions d’or présents dans les composants électroniques. Ce procédé, sans produits chimiques nocifs, s’inscrit dans une logique d’économie circulaire.

Le processus commence par le traitement des protéines sous conditions acides, formant des structures en nanofibrilles. Ces dernières, agissant comme un aimant moléculaire, capturent l’or sans altérer les autres matériaux. « C’est une révolution », affirme Lucien Moreau, chercheur en chimie verte. « On transforme des déchets alimentaires en outils de recyclage, réduisant à la fois la pollution et la dépendance aux mines. »

Cette méthode, encore en phase expérimentale, pourrait être industrialisée dans les prochaines années. Son avantage écologique est double : elle valorise des sous-produits de l’agroalimentaire tout en évitant l’utilisation de cyanure ou de mercure, habituellement nécessaires pour l’extraction classique.

Quels appareils contiennent le plus d’or ?

Si l’or est omniprésent dans les technologies modernes, certains appareils en concentrent davantage. Les cartes mères d’ordinateurs, les connecteurs de smartphones, les circuits imprimés des téléviseurs et les composants internes des consoles de jeux sont particulièrement riches. Même les micro-ondes, souvent négligés, renferment des traces de ce métal précieux.

Exemple concret : un ordinateur portable moyen contient environ 0,03 gramme d’or, soit l’équivalent de 1,5 euro. Cela peut sembler dérisoire, mais multiplié par les dizaines de millions de machines jetées annuellement, le total atteint des milliards d’euros. « J’ai découvert que ma vieille tablette de 2012 valait plus que je ne l’imaginais », témoigne Amélie Rousseau, passionnée de technologie. « Je vais dorénavant garder mes anciens appareils jusqu’à ce qu’un recyclage efficace soit accessible. »

Quel impact pour l’environnement et l’économie ?

Le recyclage des métaux précieux dans les déchets électroniques pourrait réduire de 40 % la demande en minerais extraits des mines d’ici 2030, selon une étude de l’ONU. Cela limiterait la déforestation, la pollution des sols et la consommation d’eau liée à l’extraction minière. Parallèlement, les industries électroniques bénéficieraient d’une source de matières premières plus stable et moins coûteuse.

Pour les collectivités, ce changement représente une opportunité. Les centres de tri équipés de la nouvelle méthode suisse pourraient devenir des hubs économiques locaux. « On parle ici de créer des emplois verts, tout en préservant l’environnement », souligne Thomas Lefevre, maire d’une commune engagée dans l’économie circulaire.

Quelles actions concrètes adopter aujourd’hui ?

Les particuliers peuvent déjà agir en stockant leurs anciens appareils plutôt que de les jeter. Les entreprises de recyclage, comme RecyTech, proposent des services de collecte et de valorisation. Pour les professionnels, l’investissement dans des technologies de tri avancées devient un impératif.

Clara Dubois recommande : « Avant de recycler, informez-vous sur les méthodes utilisées. Privilégiez les acteurs qui s’engagent dans des procédés écologiques, comme celui de l’ETH Zurich. » Une sensibilisation accrue des consommateurs est également nécessaire, via des campagnes expliquant la valeur cachée des appareils.

A retenir

Comment fonctionne la méthode suisse d’extraction de l’or ?

Elle utilise des nanofibrilles de protéines issues de déchets laitiers pour capturer les ions d’or dans les circuits électroniques. Aucun produit chimique toxique n’est nécessaire, et le processus s’intègre dans une économie circulaire.

Est-il rentable de recycler soi-même ses appareils ?

Les quantités d’or dans un seul appareil sont trop faibles pour un recyclage individuel. Cependant, la collecte groupée ou le passage par des professionnels permet d’optimiser la récupération.

Quels sont les risques environnementaux des méthodes classiques d’extraction ?

L’extraction minière traditionnelle libère des produits chimiques comme le cyanure, polluant les sols et les nappes phréatiques. Elle consomme également 200 000 litres d’eau pour produire un seul gramme d’or.

Quels pays produisent le plus de déchets électroniques ?

Les États-Unis, la Chine et l’Inde figurent en tête, mais l’Union européenne génère également une part significative, avec 12 millions de tonnes annuelles.

Comment identifier les appareils contenant de l’or ?

Les circuits imprimés dorés, les connecteurs USB ou les composants internes des ordinateurs sont des indicateurs. Cependant, une analyse technique est nécessaire pour confirmer la présence exacte du métal.