Retraite 2025 : jusqu’à 1150€ d’écart selon régime, sexe et carrière

En 2025, les retraités français constatent une augmentation nominale de leurs pensions, mais cette progression masque des disparités criantes. Derrière le chiffre moyen de 1 661 € bruts mensuels, les écarts se creusent selon le régime de retraite, le genre ou encore le parcours professionnel. Si certains bénéficient de montants confortables, d’autres peinent à boucler leurs fins de mois. Éclairage sur un système en proie à des inégalités persistantes.

Pourquoi les augmentations de pensions ne masquent-elles pas les inégalités ?

Les différences entre régimes de retraite sont abyssales. Les anciens salariés du privé, affiliés au régime général, perçoivent en moyenne 1 290 € nets par mois. À l’opposé, les fonctionnaires d’État touchent environ 1 825 € nets, tandis que les régimes spéciaux, comme ceux de la SNCF ou de la RATP, versent jusqu’à 2 400 €. Ces écarts s’expliquent par des règles de calcul distinctes : certaines catégories bénéficient de durées de cotisation raccourcies ou de coefficients plus favorables.

Léa Moreau, ancienne employée dans un supermarché, témoigne : « Ma pension de 1 200 € couvre à peine mes dépenses fixes. Je dois économiser sur les repas pour payer les médicaments. » En revanche, Thomas Dubois, ancien cheminot, constate : « Avec mes 2 100 €, je peux encore partir en vacances chaque année. »

Comment l’inflation affecte-t-elle le pouvoir d’achat des retraités ?

Malgré des hausses officielles, l’inflation corrode le pouvoir d’achat. Entre 2022 et 2024, les pensions ont baissé de 0,4 % en euros constants. Les retraités aux revenus modestes subissent particulièrement les hausses des postes essentiels : énergie, alimentation, logement. « Mon loyer a augmenté de 10 % l’année dernière, alors que ma pension n’a pas suivi », déplore Sophie Petit, 68 ans, vivant dans un petit village du Limousin.

Les revalorisations annuelles, souvent indexées sur l’inflation, ne compensent pas la hausse des prix réels pour les ménages. Les dépenses contraintes, comme l’électricité ou le chauffage, absorbent une part croissante de leurs revenus, exacerbant la précarisation.

Pourquoi les femmes touchent-elles des pensions moins élevées ?

En 2025, la pension moyenne des femmes est inférieure de 38 % à celle des hommes (1 268 € contre 2 050 €). Cette inégalité s’inscrit dans un contexte de discriminations cumulatives : interruptions de carrière pour maternité, proportion plus élevée de temps partiel (26,5 % contre 8,7 % chez les hommes) et écarts salariaux persistants.

Marie Lambert, ancienne infirmière retraitée, explique : « J’ai travaillé à 80 % pendant quinze ans pour élever mes enfants. Aujourd’hui, ma pension ne me permet pas de refaire mon salon, alors que mon mari, ingénieur, a une retraite deux fois plus élevée. »

La pension de réversion suffit-elle à compenser les écarts ?

La pension de réversion, versée après le décès du conjoint, bénéficie à 88 % de femmes. Elle permet d’atteindre jusqu’à 1 350 € nets mensuels, mais reste inférieure à la moyenne masculine (1 800 € sans réversion). Ce dispositif compense partiellement les déséquilibres, sans résoudre les causes profondes.

Brigitte Lefèvre, 72 ans, veuve depuis trois ans, raconte : « Sans la réversion, je devrais vendre ma maison. Mes économies fondent chaque mois, malgré les promesses de justice sociale. »

Comment le parcours professionnel influence-t-il la retraite ?

Les trajectoires professionnelles hétérogènes pénalisent les retraites. Les carrières interrompues par le chômage, les congés parentaux ou les temps partiels se traduisent par des pensions réduites. « J’ai alterné CDD et périodes d’inactivité après un licenciement. Résultat : ma retraite est 30 % plus basse que celle d’un collègue qui a gardé son poste », confie Jean-Marc Renaud, ancien commercial.

Le système actuel valorise les parcours linéaires, peu représentatifs de la réalité sociale. Les femmes, plus souvent impactées par ces ruptures, en subissent les conséquences de manière disproportionnée.

A retenir

Quels sont les écarts moyens entre régimes de retraite en 2025 ?

Les retraités du régime général reçoivent 1 290 € nets mensuels, contre 1 825 € pour les fonctionnaires d’État. Les régimes spéciaux, comme celui de la SNCF, versent jusqu’à 2 400 €. Ces différences s’expliquent par des règles de calcul et des durées de cotisation variables.

Pourquoi les revalorisations ne compensent-elles pas l’inflation ?

Entre 2022 et 2024, les pensions ont baissé de 0,4 % en euros constants. L’inflation affecte principalement les dépenses contraintes (logement, énergie, alimentation), absorbant une part croissante des revenus des retraités les plus fragiles.

Quelles causes expliquent l’écart de pension entre hommes et femmes ?

Les interruptions de carrière pour maternité, la surreprésentation des femmes en temps partiel (26,5 % en 2023) et les écarts salariaux persistent tout au long de la vie professionnelle, réduisant leurs droits à retraite.

La pension de réversion permet-elle d’assurer un revenu décent ?

Elle permet aux femmes de toucher jusqu’à 1 350 € nets, mais reste inférieure à la moyenne masculine. Ce dispositif compense partiellement les inégalités, sans résoudre les causes structurelles.

Comment les interruptions de carrière impactent-elles la retraite ?

Les périodes de chômage, de congé parental ou de temps partiel réduisent le montant final des pensions. Le système actuel peine à valoriser les trajectoires non linéaires, pénalisant les profils les plus vulnérables.