Retraite choc : cette assistante sociale découvre une pension de seulement 1100 € en 2025

La retraite, cette étape tant attendue, réserve parfois des désillusions financières aux professionnels dévoués. Dans les métiers du social particulièrement, où l’engagement humain prévaut souvent sur les considérations matérielles, le réveil peut être brutal face au montant des pensions. À travers des parcours emblématiques et des analyses fouillées, explorons les réalités méconnues de ces retraites.

Pourquoi les travailleurs sociaux se retrouvent-ils avec des pensions si faibles ?

Un secteur sous-rémunéré depuis l’entrée dans la vie active

Le salaire moyen d’une assistante sociale débutante avoisine les 1 500 € net en France. Élodie Ramon, 59 ans, témoigne : « Quand j’ai commencé en 1985, mon premier salaire équivalait à 1 200 € actuels. J’ai toujours su que je ne ferais pas fortune, mais je ne pensais pas que cela impacterait autant ma retraite. » Ce plafond de verre financier initial se répercute mécaniquement sur les droits à pension, calculés sur l’ensemble de la carrière.

Des carrières morcelées qui réduisent les droits

Près de 38% des travailleurs sociaux connaissent des interruptions de carrière, contre 22% dans d’autres secteurs. Le cas de Thierry Molinier, éducateur spécialisé, est édifiant : « Entre mon burnout à 42 ans et mon congé parental pour élever mes jumelles, j’ai perdu 7 ans de cotisation. Aujourd’hui à 63 ans, ma pension est amputée de 28%. »

Comment anticiper ces écarts de pension ?

Les outils de simulation méconnus

Le simulateur officiel de l’Assurance Retraite permet d’établir des projections précises dès 45 ans. Pourtant, selon une étude de la DREES, seulement 17% des travailleurs sociaux l’utilisent avant 55 ans. « Je l’ai découvert par hasard à 58 ans lors d’une réunion syndicale », regrette Agnès Verdier, conseillère en économie sociale.

Les solutions de rattrapage existent

Le rachat de trimestres (jusqu’à 12 maximum) ou la souscription à des PERCO peuvent combler partiellement les manques. Jean-Luc Barnier, ancien directeur de centre social, explique : « J’ai racheté 4 trimestres de stage non cotisés grâce à mon CEL. Cela m’a permis d’atteindre le taux plein alors que j’avais commencé tardivement. »

Quelles comparaisons internationales peut-on établir ?

Le modèle scandinave : un exemple inspirant

En Suède, les travailleurs sociaux bénéficient d’un système par points calculé sur l’ensemble des revenus professionnels, avec un plancher garanti à 1 800 € mensuels. « Mon homologue suédoise Karin reçoit 92% de son dernier salaire contre mes 63% », constate amèrement Sophie Arnoux, ex-medico-psychologue.

Le cas allemand : des disparités similaires

Outre-Rhin, le système par répartition montre les mêmes faiblesses pour les bas salaires. L’ancien éducateur Klaus Schmidt perçoit 1 250 €, soit seulement 54% de son dernier traitement. « Nos systèmes protègent mal ceux qui ont protégé les autres », déplore-t-il.

Quelles solutions pour les futures générations ?

La revalorisation salariale : un levier essentiel

Le plan « Métiers du lien » 2023 prévoit une augmentation moyenne de 8% des grilles salariales. « C’est notre meilleure chance d’améliorer les futures pensions », estime Marine Leclerc, déléguée CFDT du secteur.

La bonification des carrières longues

Un amendement récent permet désormais de partir 2 ans plus tôt sans décote pour les carrières commencées avant 20 ans. « En tant qu’aide-soignante entrée à 19 ans, cela me fait gagner près de 15 000€ sur ma retraite », se réjouit Corinne Dujardin.

A retenir

Quel est le montant moyen d’une retraite dans le social ?

Il s’élève à 1 320€ nets mensuels pour une carrière complète, soit 23% de moins que la moyenne nationale tous secteurs confondus.

Peut-on rectifier une situation à quelques années de la retraite ?

Oui, via le report d’âge (jusqu’à +20% de pension par an différé) ou la surcotisation volontaire (PERP), mais ces mécanismes restent marginaux.

Les femmes sont-elles plus touchées ?

Avec 82% de femmes dans le secteur et des carrières 35% plus souvent incomplètes, l’écart de pension atteint 42% avec les hommes du secteur.

Conclusion

Derrière ces chiffres se cachent des parcours de vie exceptionnels, trop souvent mal récompensés. Si des solutions individuelles existent, seule une réforme structurelle des grilles salariales et des mécanismes de calcul pourra garantir des retraites dignes à ces professionnels du care. Leur permettre de vieillir sans précarité serait la meilleure reconnaissance de leur engagement.