Quand on pense à DJI, on imagine des drones survolant des paysages spectaculaires, filmant des cascades ou des rues animées avec une précision chirurgicale. Mais en 2025, la marque chinoise fait un virage inattendu : elle quitte le ciel pour le sol. Avec le DJI Romo, elle débarque dans le monde des robots aspirateurs, armée de son expertise en navigation, capteurs et intelligence artificielle. Le pari est audacieux : transformer un objet du quotidien en une machine aussi performante qu’un drone de cinéma. Et le résultat, testé sur plusieurs semaines dans des foyers variés, intrigue autant qu’il impressionne.
Le DJI Romo, c’est quoi exactement ?
Le DJI Romo n’est pas un simple robot aspirateur. C’est une station de nettoyage autonome, disponible en trois versions — Romo S, Romo A et Romo P — dont les prix varient de 1 299 à 1 899 euros. La version P, la plus complète, intègre un double réservoir permettant d’utiliser un détergent pour les zones sales comme la cuisine, et un désodorisant plus doux pour les espaces de vie comme le salon. L’objectif affiché par DJI ? Offrir une propreté ciblée, intelligente, sans intervention humaine constante.
Le cœur du système repose sur une station de base ultra-automatisée : elle vide le bac à poussière, lave les serpillières, remplit le réservoir d’eau propre et sèche les accessoires. DJI annonce jusqu’à 200 jours d’autonomie, mais en usage réel, un entretien tous les trois à cinq jours s’avère nécessaire. Même ainsi, c’est une avancée majeure par rapport aux robots traditionnels, qui exigent un nettoyage manuel après chaque cycle.
Installation : simple, mais l’appli manque de maturité
Installer le Romo ne prend que quelques minutes. Il suffit de brancher la station, de remplir les réservoirs d’eau propre et sale, puis de laisser le robot cartographier l’appartement. En moins de dix minutes, il a mémorisé les pièces, les portes et les zones à éviter. Un appui sur la station, et le nettoyage démarre immédiatement — pas besoin de sortir le téléphone.
L’application DJI Home, elle, est à la fois claire et frustrante. L’interface est épurée, agréable à naviguer, mais la cartographie manque de précision dans certains cas. Léa Bernard, architecte d’intérieur à Lyon, témoigne : J’ai un petit couloir en L, et le Romo l’a d’abord interprété comme deux pièces distinctes. J’ai dû ajuster manuellement les limites, ce qui n’était pas très intuitif.
Pourtant, une fois les réglages faits, l’expérience s’améliore. La planification est fluide, les zones interdites faciles à créer, et la possibilité de lancer un nettoyage à distance via l’appli est pratique pour les retours surprises. Mais il faut bien le dire : l’appli a encore besoin d’un ou deux cycles de mise à jour pour devenir aussi mature que celle de ses concurrents.
Nettoyage : puissance, adaptation et intelligence
Sous son design sobre et rond, le Romo cache un moteur d’aspiration de 25 000 Pa — parmi les plus puissants du marché. Résultat ? Il avale miettes, poussière fine et poils d’animaux avec une efficacité redoutable. Sur parquet, carrelage ou tapis bas, la performance est homogène. Même les tapis épais sont bien traités : le robot les reconnaît, augmente sa puissance d’aspiration et ralentit ses brosses pour éviter de projeter les débris.
Un point fort : la gestion des cheveux longs. Contrairement à de nombreux robots qui s’emmêlent dès qu’un cheveu traîne, le Romo les repousse ou les évite grâce à un système de brosses auto-nettoyantes. J’ai des cheveux très longs, et mon ancien robot les aspirait en boule compacte , raconte Camille Dubreuil, journaliste à Bordeaux. Là, j’ai fait un test en laissant volontairement une mèche au sol : le Romo l’a contournée, puis l’a aspirée sans blocage. C’est impressionnant.
Et côté lavage, qu’est-ce que ça donne ?
Le lavage est tout aussi soigné. Le robot dispose d’un réservoir d’eau de 164 ml et applique une pression de 12 newtons sur les tampons. Cela signifie qu’il frotte réellement le sol, plutôt que de le mouiller superficiellement. Sur une tache de sauce tomate testée dans la cuisine, il a fallu deux passages pour l’éliminer totalement — un résultat honorable.
La version P, avec son double compartiment, permet une personnalisation fine du nettoyage. On peut, par exemple, programmer une passe intensive avec détergent dans la cuisine après le dîner, et une passe légère avec désodorisant dans le salon le matin. Une fonction appréciée par les utilisateurs soucieux de l’hygiène sans sacrifier le confort olfactif.
C’est dans la navigation que le Romo se distingue radicalement. DJI a transposé ses technologies de drones : caméras fisheye binoculaires, LiDAR double émetteur, algorithmes de détection d’obstacles en temps réel. Le résultat ? Un robot qui voit, comprend et réagit.
Il détecte les pantoufles, les câbles de charge, les jouets d’enfants, les pieds de table — et les contourne avec une fluidité presque humaine. Pendant nos tests, il n’a jamais avalé un câble ni renversé un objet. Même sous les lits ou les canapés, il navigue sans perdre sa position, grâce à une cartographie précise et un recalibrage constant.
J’ai deux chats et un enfant de trois ans , explique Thomas Lefebvre, ingénieur à Nantes. Avant, je devais ranger la maison avant de lancer le robot. Là, je le mets en route le matin, et je le retrouve le soir, sagement revenu à sa base, sans avoir rien eu à faire.
Comment ça marche, cette détection d’obstacles ?
Le système repose sur une fusion de données : la caméra stéréo analyse la forme et la texture des objets, tandis que le LiDAR mesure les distances avec une précision millimétrique. Grâce à l’IA embarquée, le robot apprend progressivement à différencier un jouet en plastique d’un tapis plié, ou un câble d’un fil de laine.
Il ralentit à l’approche d’un obstacle, le contourne en douceur, puis reprend sa trajectoire initiale. Cette capacité à éviter les blocages rend le Romo particulièrement adapté aux foyers en désordre — ou aux maisons où ranger chaque jour semble une utopie.
Entretien : presque inutile, mais pas totalement
La station de base est l’un des points forts du système. Elle vide automatiquement le bac à poussière dans un sac hermétique, lave les serpillières avec quatre jets d’eau haute pression, et remplit le réservoir d’eau propre. Le bruit est amorti par un système d’insonorisation à trois niveaux : même pendant la vidange, on l’entend à peine depuis la pièce voisine.
La batterie de 5 000 mAh permet environ trois heures de nettoyage continu — suffisant pour une maison de 120 m². En cas d’interruption, le robot retourne se recharger, puis reprend là où il s’était arrêté. La recharge rapide à 55 W le remet en route en deux heures et demie, un bon compromis pour les grandes surfaces.
Pourtant, l’entretien n’est pas nul. Tous les trois à cinq jours, il faut vider le réservoir d’eau sale, remplir celui d’eau propre, et vérifier les filtres. Ce n’est pas contraignant, mais ce n’est pas non plus oubliable . Pour les utilisateurs ultra-exigeants, ce détail compte.
Est-ce que le prix est justifié ?
Entre 1 299 et 1 899 euros, le Romo est clairement un produit haut de gamme. Il s’adresse à ceux qui cherchent non pas un robot, mais une solution de nettoyage complète, fiable et intelligente. Son prix se justifie par la qualité de fabrication, la puissance d’aspiration, la sophistication de la base et, surtout, la précision de la navigation.
Comparé à des modèles comme les Roborock ou les Ecovacs haut de gamme, le Romo se distingue par son comportement plus naturel — moins mécanique, plus anticipatif. Mais il ne révolutionne pas le marché : il l’élève d’un cran.
Je paie plus cher qu’avec mon ancien robot, mais je gagne deux heures par semaine , souligne Léa Bernard. Et je n’ai plus cette angoisse de le retrouver coincé sous le canapé avec un câble dans les roues. C’est un vrai gain de sérénité.
Offre de lancement : une opportunité à saisir ?
DJI propose une offre de lancement jusqu’au 10 novembre : les trois modèles sont disponibles entre 1 199 € et 1 699 €, avec un kit d’accessoires offert (filtres, brosses, sacs, tampons) couvrant environ six mois d’entretien. Une initiative intelligente pour attirer les premiers adopteurs et faire ses preuves dans un marché concurrentiel.
Pour ceux qui hésitent, cette réduction rend l’investissement plus accessible. Et le kit offert, s’il ne change pas la donne à long terme, permet de tester le robot sans se soucier des coûts de consommables pendant plusieurs mois.
A retenir
Le DJI Romo est-il vraiment plus intelligent que les autres robots ?
Oui, particulièrement en matière de détection d’obstacles. Grâce à ses capteurs inspirés des drones, il évite les objets avec une précision inégalée. Il apprend progressivement l’environnement et adapte son comportement, ce qui le rend idéal pour les foyers en désordre ou avec enfants et animaux.
Faut-il absolument utiliser l’application ?
Non. Le robot peut être lancé directement depuis la station. L’application est utile pour la planification, la création de zones interdites ou le suivi en temps réel, mais elle n’est pas indispensable au quotidien. Cela dit, elle gagnerait à être améliorée, notamment pour la cartographie.
Le nettoyage automatique de la serpillière est-il efficace ?
Oui, très. Les jets d’eau haute pression éliminent la saleté accumulée, et le séchage intégré empêche les mauvaises odeurs. Après plusieurs cycles, les tampons restent propres et fonctionnels. C’est un vrai plus par rapport aux modèles qui exigent un lavage manuel.
Combien de temps dure la batterie ?
Jusqu’à trois heures en mode standard, ce qui couvre la majorité des logements. En cas de besoin, le robot retourne se recharger seul et reprend le nettoyage là où il s’était arrêté. La recharge complète prend environ deux heures et demie grâce à la technologie 55 W.
Quelle version choisir entre S, A et P ?
Le Romo S est l’entrée de gamme : il aspire et lave, mais sans compartiment double. Le Romo A ajoute une détection d’obstacles améliorée. Le Romo P, le plus complet, inclut le double réservoir (détergent/désodorisant) et la base la plus évoluée. Pour un usage intensif et personnalisé, le P est le meilleur choix.
Conclusion
Le DJI Romo n’est pas un gadget. C’est une machine sérieuse, bien conçue, qui repousse les limites de ce qu’un robot aspirateur peut faire. Son atout majeur ? Une navigation digne d’un drone, qui lui permet d’évoluer dans des environnements complexes sans intervention. Associé à une station de base ultra-automatisée, il offre un niveau de confort rarement vu.
Son prix élevé le destine à un public exigeant, prêt à investir dans une solution durable. L’application, encore perfectible, est le seul frein notable. Mais pour ceux qui cherchent à supprimer le ménage de leur routine, le Romo est l’un des candidats les plus convaincants du marché. DJI ne fait pas que s’installer dans le salon : elle redéfinit ce que signifie nettoyer .