Découvrir un jardin abandonné peut sembler décourageant, mais parfois, une seule plante suffit à tout transformer. C’est exactement ce qu’a vécu Caroline lorsqu’elle a emménagé dans sa maison de campagne en Normandie. Entre les ronces envahissantes et les haies dégingandées, un seul rosier a résisté à l’épreuve du temps et lui a redonné espoir.
Quels sont les secrets du rosier ‘Ghislaine de Féligonde’ ?
Né en 1916 sous l’impulsion d’Eugène Turbat, un pépiniériste visionnaire d’Orléans, ce rosier doit son nom à la fille du Comte de Féligonde. Contrairement aux variétés modernes souvent capricieuses, cette ancienne espèce musquée possède une robustesse légendaire. « J’ai planté le mien il y a quinze ans contre une vieille tonnelle », raconte Théo, paysagiste dans le Luberon. « Malgré les étés torrides et les hivers glacials, il fleurit chaque année sans jamais faiblir. »
Une palette de couleurs vivante
Ce qui émerveille les jardiniers, c’est sa métamorphose chromatique. Les boutons orangés éclosent en fleurs abricot avant de s’adoucir en crème nacré. « C’est comme avoir trois rosiers en un », s’enthousiasme Lucile, qui en a planté une haie entière dans son jardin breton.
Pourquoi convient-il à tous les types de jardins ?
De la Bretagne brumeuse à la Provence aride, ce rosier démontre une adaptabilité rare. « J’ai abandonné les rosiers modernes après trois échecs successifs », confie Antoine, jardinier amateur en région parisienne. « Ghislaine s’est acclimaté en deux mois, alors que ma terre est argileuse et compacte. »
Des exigences minimalistes
Il prospère aussi bien en plein soleil qu’à mi-ombre, supporte les sols pauvres et ne craint pas les oublis d’arrosage. « Lors de la canicule 2022, toutes mes nouvelles plantations ont grillé », se souvient Élodie. « Seul Ghislaine continuait à fleurir, comme si de rien n’était. »
Comment entretenir ce rosier sans se compliquer la vie ?
Contrairement aux rosiers hybrides nécessitant des soins méticuleux, cette variété ancienne récompense même les jardiniers négligents. « La première année, je le traitais comme un enfant à problèmes », rit Samuel. « Puis j’ai compris qu’il préférait qu’on le laisse tranquille. »
La taille : légère et occasionnelle
Une simple coupe des branches mortes en fin d’hiver suffit. « Je me contente d’équilibrer la silhouette tous les trois ans », explique Nathalie, propriétaire d’une roseraie en Bourgogne. « Ses branches arquées créent naturellement un port gracieux. »
Une santé de fer
Alors que ses congénères modernes succombent à l’oïdium ou aux taches noires, Ghislaine résiste sans traitement. « C’est la seule variété que je peux recommander aux clients bios », souligne Kevin, pépiniériste spécialisé.
Quelles sont les utilisations créatives de ce rosier ?
Sa polyvalence en fait un atout design pour tout espace vert. « Je l’ai fait grimper sur un vieux tronc d’arbre mort », raconte Inès. « Le contraste entre le bois noirci et les fleurs pastel est magique. »
En scène végétale
Associé à des lavandes ou des népétas, il crée des tableaux champêtres. « J’adore le mariage avec les graminées », confie Yann, concepteur de jardins. « Ses fleurs semblent flotter dans un océan d’herbes dansantes. »
Où se procurer et comment planter ce trésor horticole ?
Plusieurs pépinières françaises perpétuent cette variété centenaire. « Privilégiez les plants à racines nues en automne », conseille Olivier, responsable d’un conservatoire de roses anciennes.
La plantation express
Un trou profond, un peu de compost, et le tour est joué. « J’ai planté le mien un dimanche pluvieux », se souvient Clara. « Il a pris sans même que je l’arrose. »
Le bouturage facile
Marcottez une tige en été, et vous obtiendrez un nouveau plant gratuit. « J’ai reproduit le mien huit fois », s’amuse Fabrice. « Maintenant, tous mes voisins en ont un. »
A retenir
Pourquoi choisir ce rosier plutôt qu’une variété moderne ?
Robustesse légendaire, entretien minimal et floraison spectaculaire : le trio gagnant pour les jardiniers pressés ou débutants.
Comment le mettre en valeur ?
En grimpant sur une structure naturelle, en massif libre ou associé à des vivaces, il s’adapte à toutes les inspirations.
Quelle est sa particularité unique ?
Sa capacité à prospérer là où d’autres plantes échouent, transformant les espaces négligés en oasis fleuries.
Comme le résume si bien Sophie, jardinière urbaine : « Ghislaine m’a réconciliée avec le jardinage. Après des années d’échecs, voir une plante s’épanouir malgré mon emploi du temps surchargé, c’est un vrai bonheur. » Cette résilience, alliée à sa beauté intemporelle, fait de ce rosier centenaire un compagnon idéal pour les jardins d’aujourd’hui.