Scooters électriques : une réglementation choc dès octobre pour plus de sécurité

Dès octobre prochain, les propriétaires de scooters électriques devront composer avec une nouvelle réglementation exigeant l’installation d’un coupe-circuit de sécurité. Une mesure destinée à limiter les accidents, alors que ces véhicules envahissent toujours plus nos rues. Mais comment cette décision va-t-elle transformer nos trajets quotidiens ? Éléments de réponse avec des experts, des usagers et une plongée dans les enjeux techniques.

Pourquoi imposer un coupe-circuit sur les scooters électriques ?

Le gouvernement souhaite éviter les accidents liés aux moteurs qui continuent de fonctionner après une chute. Selon une étude récente, 18% des blessures graves impliquant des scooters électriques surviennent lorsque le véhicule reste en mouvement sans conducteur. Le coupe-circuit, déjà obligatoire sur certains modèles haut de gamme, interrompt immédiatement l’alimentation électrique en cas de détection d’impact.

Le témoignage d’Éloïse Vernier, utilisatrice quotidienne

« L’an dernier, j’ai vu un scooter percuter une vitrine après que son propriétaire soit tombé. L’engin a continué à accélérer tout seul pendant dix mètres. Avec cette nouvelle loi, ce genre d’incident ne se produira plus », explique cette graphiste de 28 ans, convaincue par la mesure.

Comment fonctionne concrètement ce système ?

Le dispositif repose sur des capteurs inertiels capables de détecter une chute en quelques millisecondes. Dès qu’un angle anormal est enregistré, le circuit électrique se coupe automatiquement. Certains modèles intègrent même un gyroscope pour une réactivité optimale.

L’analyse de Kévin Roussel, ingénieur en mobilité urbaine

« La technologie existe depuis longtemps dans l’automobile. L’adapter aux deux-roues électriques représente un vrai défi technique, notamment pour éviter les déclenchements intempestifs quand on roule sur des pavés ou des nids-de-poule », précise le spécialiste.

Quel impact sur le prix des scooters ?

Les professionnels du secteur anticipent une hausse de 3 à 5% du prix moyen. Un surcoût qui pourrait freiner certains acheteurs, malgré les aides annoncées. Les modèles d’occasion devront également être mis aux normes, avec un coût estimé entre 80 et 150€ selon les garagistes consultés.

Le point de vue de Thibault Moreno, concessionnaire

« Nous préparons déjà des kits de conversion pour nos clients. L’investissement reste raisonnable comparé aux risques encourus sans ce système. D’ici 2025, tous les véhicules seront équipés en série », assure ce commerçant lyonnais.

Cette réglementation va-t-elle changer l’image des trottinettes électriques ?

Longtemps décriés pour leur dangerosité, ces véhicules pourraient bénéficier d’une meilleure réputation. Les associations de piétons saluent une avancée majeure, tandis que les loueurs professionnels y voient une opportunité de rassurer leur clientèle.

L’opinion de Nadia El-Mansouri, présidente d’une association de mobilité douce

« C’est un pas vers une cohabitation apaisée entre tous les usagers. Quand les gens verront que ces engins s’arrêtent instantanément en cas de problème, ils les accepteront mieux dans l’espace public », estime cette militante.

À retenir

Quand la mesure entre-t-elle en vigueur ?

À partir du 1er octobre pour tous les nouveaux modèles commercialisés. Un délai jusqu’à juin 2025 est accordé pour la mise en conformité des véhicules existants.

Quelles sanctions en cas de non-respect ?

Les contrevenants s’exposent à une amende de 135€ et à l’interdiction de circuler jusqu’à la mise aux normes du véhicule.

Existe-t-il des exceptions ?

Les scooters de moins de 25 km/h et ceux exclusivement utilisés sur des terrains privés ne sont pas concernés par cette obligation.

Cette réforme s’inscrit dans une vision plus large de mobilité urbaine sécurisée. Si elle représente un coût à court terme, elle pourrait bien marquer un tournant dans l’adoption massive des véhicules électriques individuels. La sécurité des uns faisant finalement le confort de tous.

Pierre

Journaliste spécialisé dans l'économie du quotidien depuis plus de 10 ans, Pierre Roussel décrypte pour vous les actualités qui impactent directement votre portefeuille. Diplômé en économie et ancien conseiller en gestion de budget familial, il transforme les informations complexes sur les aides publiques, les réformes fiscales et les évolutions de prix en conseils pratiques et actionables. Ses analyses permettent aux familles françaises d'anticiper les changements, de bénéficier des dispositifs d'aide disponibles et d'optimiser leur budget au quotidien. Julien suit de près les évolutions réglementaires et les nouveautés gouvernementales pour vous apporter l'information en temps réel, toujours dans un souci de clarté et d'utilité pratique.