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En France, la retraite est souvent perçue comme une étape clairement définie : on travaille pendant des décennies, puis on raccroche les gants. Pourtant, de plus en plus de personnes choisissent une autre voie, celle de la retraite progressive. Ce dispositif, méconnu mais accessible, permet de continuer à exercer une activité professionnelle à temps partiel tout en percevant une partie de sa pension de retraite. Ce modèle hybride, à mi-chemin entre l’activité et le repos, séduit particulièrement ceux qui souhaitent préserver leur santé mentale, rester socialement actifs ou simplement prolonger leur contribution au monde du travail. À travers les expériences de plusieurs profils variés, cet article explore les avantages, les contraintes, et les réalités concrètes de cette transition douce vers la fin de carrière.

Qu’est-ce que la retraite progressive en France ?

La retraite progressive est un dispositif mis en place par les régimes de retraite français, principalement le régime général et les régimes spéciaux, qui permet à une personne âgée d’entrer en retraite tout en continuant à travailler à temps partiel. Elle est possible dès l’âge légal de départ à la retraite, qui varie selon la génération, à condition d’avoir validé suffisamment de trimestres. Le principe est simple : l’individu réduit son temps de travail (entre 40 % et 80 % de son temps habituel), et perçoit en contrepartie une fraction de sa pension de retraite proportionnelle à la réduction d’activité.

Élise Rousseau, cadre dans une entreprise de logistique à Lyon, a opté pour cette formule à 61 ans. « J’avais besoin de souffler, mais je ne me voyais pas arrêter du jour au lendemain. La retraite progressive m’a offert une transition en douceur. Je travaille trois jours par semaine, je touche 60 % de ma retraite, et je garde le lien avec mes collègues. C’est un vrai équilibre. »

Qui peut en bénéficier ?

Le dispositif s’adresse aux salariés du privé comme du public, sous certaines conditions. Tout d’abord, l’entreprise doit accepter ce mode de transition. Ensuite, la personne doit avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite et justifier d’un droit à la retraite à taux plein, ou être en mesure de liquider au moins une partie de ses pensions. Enfin, le temps de travail doit être réduit à un rythme compris entre 20 % et 60 % de l’activité initiale.

Il est important de noter que la retraite progressive ne concerne pas les indépendants ou les travailleurs non-salariés. Ceux-ci doivent envisager d’autres formules, comme le cumul emploi-retraite classique.

Thomas Lefebvre, enseignant dans un lycée technique à Bordeaux, a pu bénéficier de cette mesure malgré un parcours atypique. « J’ai fait une pause professionnelle de plusieurs années pour élever mes enfants. Grâce à des trimestres validés via la retraite des parents au foyer, j’ai pu ouvrir des droits. Sans cela, je n’aurais pas pu entamer une retraite progressive à 62 ans. »

Comment fonctionne le calcul de la pension perçue ?

La pension versée durant la retraite progressive n’est pas une somme fixe, mais une fraction de la pension totale à laquelle la personne aurait droit en partant à temps plein. Cette fraction correspond à la part de temps de travail abandonnée. Par exemple, si un salarié passe de 5 à 3 jours par semaine, il cesse d’exercer 40 % de son activité : il perçoit donc 40 % de sa pension de retraite, tout en continuant à cotiser pour les 60 % restants.

Un avantage souvent méconnu : les périodes de retraite progressive continuent de valider des droits à la retraite. Chaque trimestre travaillé à temps partiel compte, même s’il est incomplet. Cela peut être stratégique pour atteindre le nombre requis de trimestres et éviter la décote.

Chloé Mercier, ancienne ingénieure en environnement, a profité de ce mécanisme pour combler un déficit de cotisations. « J’avais 162 trimestres, il m’en fallait 167 pour le taux plein. En choisissant une retraite progressive sur trois ans, j’ai pu valider les cinq manquants tout en percevant une partie de ma retraite. C’était parfait. »

Quels sont les avantages de la retraite progressive ?

Le principal avantage est psychologique : la transition vers la retraite devient moins brutale. Beaucoup de seniors redoutent la perte de repères, de rythme, ou de lien social. La retraite progressive atténue ces risques en maintenant une activité professionnelle, même réduite.

Sur le plan financier, elle permet de lisser les revenus. Plutôt que de basculer d’un salaire complet à une pension unique, le salarié bénéficie d’un double flux : salaire partiel + pension partielle. Cela peut être particulièrement utile pour ceux qui ont des charges importantes ou qui souhaitent continuer à investir.

Enfin, elle offre une forme de flexibilité. Certains choisissent de réduire progressivement leur temps de travail sur plusieurs années, d’autres préfèrent un passage plus net. Le rythme s’adapte à la situation personnelle.

« J’ai vu trop d’amis partir à la retraite et déprimer au bout de six mois », témoigne Marc Dubreuil, ancien responsable qualité dans une usine chimique. « Moi, j’ai choisi de passer à 50 % dès 63 ans. J’ai gardé mes responsabilités sur certains projets, mais j’ai gagné en liberté. Je me suis remis à la peinture, je voyage plus. Et je ne me sens pas “inutile”. »

Quelles sont les limites et contraintes ?

Le principal obstacle reste l’accord de l’employeur. En théorie, l’employeur ne peut pas refuser sans motif légitime, mais en pratique, certaines entreprises hésitent à mettre en place ce type d’arrangement, notamment dans les PME où la gestion des effectifs est plus serrée.

De plus, la retraite progressive n’est pas possible dans tous les régimes. Les travailleurs indépendants, les artistes auteurs ou les professions libérales doivent souvent attendre la cessation totale d’activité pour liquider leurs pensions.

Il y a aussi une contrainte administrative. Le dossier est à déposer auprès de chaque organisme de retraite (Assurance retraite, Agirc-Arrco, etc.), et les délais peuvent être longs. Une erreur dans les justificatifs ou les déclarations de temps partiel peut retarder le versement de la pension.

« J’ai perdu deux mois de pension à cause d’un oubli dans mon dossier », raconte Nadia Benali, ancienne assistante de direction. « J’avais oublié d’envoyer l’attestation de mon employeur. Depuis, je vérifie tout deux fois. »

Quelle est la différence avec le cumul emploi-retraite ?

Beaucoup confondent la retraite progressive et le cumul emploi-retraite. Pourtant, les deux dispositifs sont très différents. Le cumul emploi-retraite intervient après la cessation totale d’activité : la personne part à la retraite à temps plein, puis décide de reprendre un emploi, parfois à temps partiel. Elle touche alors sa pension complète, plus un salaire.

La retraite progressive, elle, se déroule pendant la période de transition : l’activité est réduite, mais pas arrêtée. La pension perçue est partielle, et les cotisations continuent d’être versées.

« J’ai longtemps cru que la retraite progressive était une forme de cumul », explique Philippe Garnier, ancien comptable. « En réalité, c’est une phase intermédiaire. C’est comme un pont entre deux rives. »

Comment préparer sa demande de retraite progressive ?

La préparation commence au moins six mois avant la date souhaitée. Il faut d’abord en parler à son employeur, puis solliciter un accord écrit sur la modification du contrat de travail. Ensuite, il convient de contacter les caisses de retraite pour demander un relevé de situation individuelle et calculer ses droits.

Un simulateur en ligne, proposé par l’Assurance retraite, permet d’estimer le montant de la pension progressive. Il est fortement recommandé de s’en servir pour anticiper les revenus futurs.

Camille Tran, consultante en ressources humaines, conseille une préparation rigoureuse : « Il faut anticiper les discussions avec le DRH, préparer ses arguments, et surtout, ne pas attendre le dernier moment. Plus c’est tôt, plus on a de chances d’obtenir un accord favorable. »

Quelles sont les alternatives pour ceux qui ne peuvent pas en bénéficier ?

Pour les salariés dont l’employeur refuse la retraite progressive, ou pour les indépendants, d’autres options existent. Le temps partiel classique, sans versement de pension, est toujours possible. Certains choisissent de négocier un aménagement de poste, ou une mission de transition.

Le cumul emploi-retraite, une fois la retraite liquidée, est aussi une solution intéressante, surtout si l’on souhaite continuer à travailler sans contrainte de temps partiel. Depuis 2015, il est possible de cumuler intégralement salaire et pension, sans plafond, sous certaines conditions.

« Mon employeur n’a pas voulu de la retraite progressive », raconte Sophie Renard, ancienne infirmière. « Alors j’ai attendu 64 ans, j’ai liquidé ma retraite, et j’ai repris à mi-temps. Maintenant, je touche ma pension et mon salaire. C’est presque pareil, mais en plus libre. »

Quel avenir pour la retraite progressive ?

Face au vieillissement de la population et à la pression sur les systèmes de retraite, la retraite progressive pourrait devenir un levier important. Elle permet de prolonger l’activité professionnelle sans surcharger les salariés âgés, tout en maintenant un lien social et une contribution économique.

Des voix s’élèvent pour élargir le dispositif : le rendre accessible aux indépendants, simplifier les démarches, ou l’imposer aux entreprises comme un droit. D’autres suggèrent de l’intégrer dans les politiques de prévention de la pénibilité ou de reconversion tardive.

« C’est une solution gagnant-gagnant », estime le sociologue Antoine Vidal. « Elle répond à la fois aux besoins des entreprises, qui conservent des compétences rares, et aux attentes des seniors, qui veulent rester utiles sans se surmener. »

A retenir

Quelles sont les conditions d’âge pour la retraite progressive ?

Il faut avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite, qui varie selon l’année de naissance. Pour les personnes nées après 1955, cet âge est progressivement porté à 64 ans. Il faut également justifier d’un droit à la retraite, à taux plein ou non.

Peut-on cumuler tous ses revenus pendant la retraite progressive ?

Oui, mais sous conditions. Le salaire perçu pour l’activité à temps partiel et la pension de retraite progressive sont cumulables sans plafond. Cependant, les autres pensions (complémentaires, par exemple) peuvent être soumises à des règles spécifiques selon les régimes.

La retraite progressive compte-t-elle pour la retraite finale ?

Oui. Chaque période de retraite progressive permet de valider des trimestres, même si le temps de travail est réduit. Ces trimestres contribuent au calcul de la pension définitive, versée après l’arrêt total d’activité.

Peut-on interrompre la retraite progressive ?

Oui. Une personne peut décider de reprendre un temps plein ou de partir à la retraite définitive à tout moment. En revanche, une fois la retraite définitive liquidée, il n’est plus possible de revenir en arrière.

Est-elle accessible aux fonctionnaires ?

Oui, les fonctionnaires peuvent bénéficier de la retraite progressive, sous réserve d’un accord de l’administration employeur. Le dispositif est similaire à celui du privé, avec des modalités propres au statut de la fonction publique.