Sécheresse : l’arrosage de jour interdit dans 21 départements dès 2025, une mesure choc

À partir du 27 mai 2025, un changement majeur attend 21 départements français : l’arrosage de jour sera strictement interdit pour préserver les ressources en eau. Cette décision, prise en réponse aux sécheresses récurrentes et de plus en plus intenses, marque un tournant dans la gestion collective de cette ressource vitale. Comment les citoyens, les agriculteurs et les collectivités s’adaptent-ils ? Quelles solutions émergent pour concilier besoins quotidiens et responsabilité écologique ? Plongeons dans les détails de cette mesure et ses répercussions.

Pourquoi cet arrêté préfectoral a-t-il été mis en place ?

Les réserves d’eau françaises sont sous tension. Les épisodes de sécheresse se multiplient, et les nappes phréatiques peinent à se reconstituer. En 2024, plusieurs régions ont enregistré des niveaux historiquement bas, poussant les autorités à agir. L’arrosage diurne, responsable d’une évaporation accrue sous la chaleur, est dans le collimateur. La mesure cible les usages domestiques et agricoles pour réduire le gaspillage. Selon Clara Voisin, hydrologue, « interdire l’arrosage entre 8 h et 20 h permet d’économiser jusqu’à 30 % d’eau en période estivale ».

Comment les habitants vivent-ils cette transition ?

Pour beaucoup, l’arrêté bouleverse des habitudes bien ancrées. Arroser son potager à la fraîcheur du soir ou laver sa voiture le week-end devient impossible en journée. Certains, comme Élodie Richer, une habitante de la Drôme, y voient une opportunité : « J’ai installé des ollas [des pots en terre cuite poreuse] dans mon jardin. Elles distribuent l’eau lentement, même la nuit. » D’autres, comme Théo Lambert, regrettent les contraintes : « Travaillant de nuit, c’est compliqué de gérer l’arrosage tôt le matin. »

Quelles astuces adoptent les foyers ?

Les solutions ne manquent pas :

  • Récupération de l’eau de pluie avec des cuves
  • Paillage des sols pour limiter l’évaporation
  • Choix de plantes résistantes à la sécheresse (lavande, sedum)

Le marché des programmateurs d’arrosage nocturnes a d’ailleurs explosé depuis l’annonce de l’arrêté.

Quels défis pour les agriculteurs ?

Les professionnels de l’agriculture sont en première ligne. Certains, comme Luc Moreau, viticulteur en Provence, ont anticipé : « J’ai opté pour le goutte-à-goutte souterrain il y a trois ans. Mais tous n’ont pas les moyens de tels investissements. » Les petites exploitations maraîchères, souvent tributaires de l’arrosage manuel, doivent revoir leur organisation. Des subventions sont envisagées pour aider à la transition, mais leur déploiement reste flou.

L’irrigation nocturne est-elle viable ?

Oui, mais sous conditions. « Il faut surveiller l’humidité pour éviter le développement de maladies fongiques », explique Agnès Delahaye, agronome. Certains systèmes automatisés avec capteurs d’humidité offrent une alternative, mais leur coût dépasse souvent 5 000 €.

Quelles alternatives émergent pour économiser l’eau ?

Au-delà des restrictions, l’innovation s’accélère.

  • Toitures végétalisées : elles retiennent l’eau de pluie et isolent les bâtiments.
  • Jardins secs : inspirés des paysages méditerranéens, ils nécessitent peu d’entretien.
  • Recyclage des eaux grises : utiliser l’eau des douches pour les toilettes.

Camille Durieux, paysagiste, souligne : « On assiste à un vrai changement de mentalité. Les clients demandent des aménagements sobres en eau. »

Cette mesure sera-t-elle étendue à d’autres départements ?

Tout dépendra des résultats. Si la baisse de consommation est significative, d’autres territoires pourraient suivre. Une évaluation est prévue en septembre 2025. « L’objectif n’est pas de punir, mais de sensibiliser », rappelle Julien Bernard, directeur de l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée.

A retenir

Quels départements sont concernés par l’arrêté ?

La liste inclut principalement des zones du sud-est (Bouches-du-Rhône, Var, Vaucluse) et du centre (Drôme, Ardèche). Consultez le site de votre préfecture pour vérifier.

Peut-on arroser avec un arrosoir manuel la journée ?

Non, l’interdiction s’applique à tout type d’arrosage, manuel ou automatique.

Existe-t-il des dérogations ?

Oui, pour les cultures sensibles (pépinières, jeunes plants), sur demande écrite aux services préfectoraux.

Conclusion

Cet arrêté, bien que perçu comme radical par certains, illustre une nécessaire adaptation aux défis climatiques. Entre contraintes et innovations, il catalyse une prise de conscience collective sur la valeur de l’eau. Comme le résume Luc Moreau : « On ne peut plus faire comme si elle était inépuisable. » Reste à transformer l’essai en habitudes durables.

« `