Entre notoriété nationale et vie de famille ordinaire, Soprano incarne un équilibre rare, presque paradoxal. Artiste reconnu, père de trois enfants, il choisit de lever le rideau sur une éducation fondée sur la simplicité, l’effort et l’humilité. Derrière les projecteurs de The Voice Kids, où il retrouvera bientôt le plateau de TF1 aux côtés de Santa, M. Pokora et Patrick Fiori, se dessine une réalité bien ancrée : celle d’un homme qui refuse que la gloire traverse le seuil de l’école. Pour ses enfants, pas de traitement spécial, pas de raccourcis. Juste une règle, claire et ferme : l’école publique comme socle de leur quotidien. Ce choix, loin d’être anodin, s’inscrit dans une philosophie éducative profonde, faite de mixité, de responsabilité et de respect des autres.
Comment l’école publique devient un pilier éducatif ?
Depuis près de vingt ans, Soprano et son épouse Alexia élèvent leurs trois enfants — Inaya, Luna et Lenny — dans un cadre structuré par des principes simples mais exigeants. Leur choix d’inscrire les enfants dans le système public n’est pas une concession à la norme, mais une décision assumée, presque militante. « On les protège », dit-il sobrement, sans chercher à dramatiser. Protéger, ici, ne signifie pas les isoler, mais au contraire les immerger dans un environnement diversifié, où la réussite ne s’achète pas, où les privilèges ne s’imposent pas par le nom du père.
Inaya, âgée de douze ans, raconte avec naturel : « À l’école, personne ne sait que mon père passe à la télé. Enfin, si, quelques-uns l’ont deviné, mais on n’en parle pas. On parle des contrôles de maths, des exposés, du foot à la récré. » Ce témoignage révèle une réalité précieuse : l’enfance ordinaire qu’ils ont réussi à préserver. Pour Soprano, cette normalité est un bien précieux. Elle permet à chacun de ses enfants de construire leur identité loin des stéréotypes liés à la célébrité, de développer leur propre voix, sans l’ombre d’un nom qui pèserait trop lourd.
L’école publique, dans cette optique, devient bien plus qu’un lieu d’apprentissage. C’est un espace de socialisation authentique, où les différences sociales, culturelles, économiques, se vivent au quotidien. « C’est là qu’on apprend à vivre ensemble », insiste-t-il. Cette mixité, il la voit comme une richesse, non comme un obstacle. Elle forge le caractère, enseigne la tolérance, et prépare à un monde réel, imparfait, mais vivant.
Pourquoi refuser les passe-droits, même discrets ?
Dans un monde où les enfants de célébrités fréquentent souvent des établissements privés, parfois même internationaux, le choix de Soprano peut sembler contre-courant. Pourtant, il s’explique par une conviction forte : la réussite personnelle ne doit jamais s’acquérir par des facilités. « Je veux qu’ils sachent ce que c’est que de travailler pour obtenir quelque chose », confie-t-il. Ce refus des privilèges n’est pas une posture, mais une éthique transmise au fil des jours.
Lenny, le plus jeune, ne cache pas que certains de ses camarades ont été surpris en découvrant qui était son père. « Un jour, un prof a mis une de ses chansons en classe. Tout le monde a rigolé, mais moi, je me suis senti un peu bizarre. Comme si je devais être différent. Mais après, on a continué la leçon comme d’hab. » Ce moment, anodin en apparence, résume bien le défi : comment grandir dans une famille médiatisée sans que cela déteigne sur son intégrité ? La réponse, pour Soprano, passe par la constance : pas d’exceptions, pas de faveurs, une règle unique pour tous.
Alexia, son épouse, renchérit : « Nous voulons qu’ils soient fiers de leur père, bien sûr, mais pas qu’ils s’appuient sur lui. Qu’ils construisent leur propre chemin. » Ce souhait s’incarne dans des gestes concrets : les enfants prennent le bus scolaire, font leurs devoirs seuls, participent aux manifestations d’école sans traitement spécial. Leur père n’intervient jamais dans les affaires scolaires, même quand une injustice semble évidente. « Parfois, j’ai envie d’intervenir, reconnaît-il. Mais je me retiens. Parce que ce n’est pas à moi de régler ça. C’est à eux d’apprendre à le faire. »
Comment la famille gère-t-elle les épreuves du passé ?
Le portrait de Soprano ne serait pas complet sans évoquer une autre dimension de sa vie familiale : la présence discrète mais réelle d’un autre fils, né quand il avait seize ans. Ce jeune homme, placé à l’aide sociale à l’enfance, a grandi loin de lui, sans connaître son identité. Pendant des années, Soprano a cherché, sans relâche, avec une persévérance douce mais tenace. « Je ne voulais pas qu’il grandisse en pensant qu’il avait été abandonné. Je voulais qu’il sache que j’avais cherché. »
Le retrouver a été un tournant. Aujourd’hui, ce lien existe, discret, respectueux des silences du passé. Inaya, qui a appris cette histoire progressivement, témoigne : « Au début, je ne comprenais pas. Puis j’ai réalisé que la famille, ce n’est pas seulement ceux qui vivent sous le même toit. C’est aussi ceux qu’on cherche, qu’on attend. » Ce récit, profondément humain, montre à quel point les valeurs de Soprano ne sont pas des slogans, mais des choix vécus, parfois douloureux, mais assumés.
Cette expérience a renforcé la cohésion du foyer. Elle a appris aux enfants que la vie n’est pas linéaire, que les familles peuvent être recomposées, élargies, parfois meurtries, mais qu’elles peuvent aussi guérir. « Ce qui compte, c’est de ne pas fuir », dit Alexia. Et cette phrase résonne comme un fil rouge dans leur éducation : affronter, plutôt que contourner.
Quelles valeurs transmettent-ils au quotidien ?
Soprano, d’origine comorienne, et Alexia, aux racines espagnoles et italiennes, ont construit leur couple dans la diversité culturelle. Ce métissage n’est pas un décor, mais une boussole. « On nous a souvent dit que nos différences allaient nous séparer », sourit Alexia. « Mais c’est justement ce qui nous a rapprochés. On a appris à écouter, à comprendre, à ne pas juger. »
Cette ouverture se transmet naturellement aux enfants. La famille parle de croyances, de traditions, de langues, sans dogmatisme. « On ne leur impose rien », précise Soprano. « On leur montre qu’il y a plusieurs façons de voir le monde, et qu’aucune n’a le monopole de la vérité. » L’essentiel, pour eux, est de cultiver la curiosité, la mesure, et surtout, le dialogue. « On discute beaucoup à table », raconte Luna, quatorze ans. « Parfois, on s’énerve, mais on finit toujours par se comprendre. »
Ces moments simples, où les idées s’échangent et les émotions s’expriment, sont autant d’apprentissages. Ils enseignent l’écoute, la patience, la capacité à débattre sans agresser. Des compétences rares, mais essentielles, que l’école ne peut pas toujours transmettre.
Comment concilier notoriété et éducation posée ?
La visibilité médiatique de Soprano ne cesse de croître. Entre concerts, émissions, interviews, son agenda est dense. Pourtant, à la maison, le rythme est calme, presque lent. « Le quotidien dompte l’agenda », dit-il. Les enfants ont des horaires fixes, des repas en commun, des temps sans écrans. La notoriété, elle, reste à sa place : sur scène, à la télé, mais pas dans la cuisine.
Quand Inaya a dû présenter un exposé sur une personnalité qu’elle admire, elle a hésité. « J’ai pensé à mon père, bien sûr. Mais j’ai choisi Frida Kahlo. Parce que c’est elle que j’avais envie de parler, pas lui. » Ce choix, libre et sincère, révèle l’équilibre atteint : les enfants ne sont ni impressionnés, ni étouffés par la célébrité parentale. Ils en sont conscients, mais elle ne définit pas leur monde.
Soprano refuse également de transformer ses enfants en figures médiatiques. Pas de photos sur les réseaux, pas d’apparitions publiques. « La protection, ce n’est pas forcément de cacher. C’est de ne pas exposer. » Cette discrétion volontaire est un acte d’amour, mais aussi de responsabilité. Il sait que la lumière peut brûler, surtout quand elle vient trop tôt.
Quel avenir pour cette éducation fondée sur l’effort ?
Le cap est tracé. Chaque décision, chaque règle, chaque silence, participe à une vision à long terme : former des adultes libres, ancrés, capables de choisir plutôt que de subir. L’école publique n’est pas un pis-aller, mais un choix stratégique pour ancrer les enfants dans le réel. L’effort, plutôt que la facilité, devient une vertu cardinale.
Et cette éducation, loin d’être rigide, est traversée d’émotions, de doutes, de rires. Comme ce soir où Lenny a oublié son cahier de texte, et que Soprano, malgré son planning serré, est retourné à l’école pour le récupérer. « Je ne l’ai pas fait parce que j’étais pressé, mais parce que je voulais qu’il apprenne à être responsable. La prochaine fois, il vérifiera. »
Cette cohérence entre les mots et les actes est ce qui donne de la force à leur démarche. Elle ne cherche pas à être parfaite, mais juste. Et dans un monde où tout va vite, où les raccourcis abondent, ce choix de la lenteur, de la règle commune, de la mixité, apparaît comme un acte de résistance douce.
A retenir
Pourquoi Soprano a-t-il choisi l’école publique pour ses enfants ?
Il souhaite préserver une enfance normale, favoriser la mixité sociale et apprendre à ses enfants l’égalité des chances. Il refuse que la notoriété parentale ouvre des portes, afin qu’ils construisent leur propre chemin par l’effort et la responsabilité.
Comment les enfants vivent-ils la célébrité de leur père ?
Ils en sont conscients, mais cela n’envahit pas leur quotidien. Beaucoup de leurs camarades ignorent l’identité de leur père, ce qui leur permet de vivre des relations authentiques, fondées sur eux-mêmes et non sur leur nom.
Quelle place occupe le fils né sous X dans la famille ?
Ce jeune homme, retrouvé après des années de recherche, fait partie de l’histoire familiale. Le lien existe, respectueux et discret, et son existence a renforcé les valeurs de persévérance, de loyauté et de responsabilité transmises aux autres enfants.
Quelles sont les valeurs fondamentales transmises par Soprano et Alexia ?
La curiosité, le respect, la tolérance, la mesure et le dialogue. Le couple valorise l’écoute, la diversité culturelle et l’apprentissage de la liberté accompagnée de responsabilité.
Comment la famille gère-t-elle la pression médiatique ?
En maintenant une stricte séparation entre vie publique et vie privée. Les enfants ne sont pas exposés médiatiquement, les règles familiales restent stables, et la notoriété est traitée comme un outil, jamais comme un privilège.