Le 2 octobre 2024 marquera un événement attendu par les amateurs de plateforme et les nostalgiques des grandes heures de Nintendo : la sortie de la compilation Super Mario Galaxy 1 + 2 sur Nintendo Switch. Après avoir fait sensation sur Wii en 2007 et 2010, ces deux titres emblématiques reviennent dans une version remastérisée, enrichie de nouvelles fonctionnalités et d’un soin graphique évident. Si l’un des opus avait déjà été inclus dans la collection Super Mario 3D All-Stars en 2020, les fans avaient alors déploré l’absence du second. Cette fois, la paire est réunie, offrant une aventure cosmique complète, plus fluide, plus accessible, et surtout plus belle que jamais. Mais au-delà de la technique, que vaut réellement cette ressortie ? Et surtout, que signifie-t-elle pour les joueurs d’aujourd’hui, entre nostalgie, modernité et attentes ?
Quelle est l’importance historique de Super Mario Galaxy sur Wii ?
Lors de sa sortie en 2007, Super Mario Galaxy n’a pas seulement marqué les esprits : il a redéfini les standards du jeu de plateforme en 3D. Sur une console, la Wii, qui misait sur l’innovation de contrôle plutôt que sur la puissance brute, Mario s’est envolé vers les étoiles dans un univers où la gravité n’était plus une contrainte, mais un outil de gameplay. Chaque planète miniature, souvent pas plus grande qu’un terrain de basket, permettait à Mario de courir, sauter, et même marcher la tête en bas, repoussant les limites de la perception spatiale.
Pour Élodie Vasseur, journaliste spécialisée dans l’histoire du jeu vidéo, cette innovation était révolutionnaire : “Super Mario Galaxy a été le premier jeu à faire véritablement exploser les frontières du level design. On ne parlait plus de niveaux horizontaux ou verticaux, mais de sphères, de trajectoires orbitales, de zones où chaque mouvement changeait la perspective. C’était une rupture totale avec tout ce qu’on avait connu avant, même sur consoles.”
Le titre a également su s’imposer comme un chef-d’œuvre narratif. L’intrigue, centrée sur la Princesse Harmonie et les étoiles capturées par Bowser, mêlait poésie cosmique et humour typiquement marioïque. La musique, composée par Mahito Yokota et Koji Kondo, a été saluée comme l’une des plus belles bandes-son du jeu vidéo, avec des thèmes comme “Gusty Garden Galaxy” ou “Buoy Base Galaxy” qui restent gravés dans les mémoires.
Comment ces jeux ont-ils influencé la suite de la saga Mario ?
L’héritage de Galaxy se retrouve dans presque tous les Mario 3D depuis 2007. Que ce soit dans Super Mario Odyssey avec ses mondes variés, ou dans Super Mario 3D World avec ses mécaniques de gravité, l’esprit de Galaxy perdure. Mais c’est surtout dans la liberté de conception que l’influence est la plus forte : Nintendo a compris que l’imagination pouvait remplacer les contraintes techniques.
Le retour de Yoshi dans Super Mario Galaxy 2, en 2010, a été un autre moment fort. Le dinosaure vert, absent depuis des années des jeux 3D principaux, y retrouve un rôle central, avec des niveaux entiers conçus autour de ses capacités : langue extensible, course rapide, et transformation en bolide. Pour Théo Mercier, développeur indépendant et passionné de design de niveaux, “Galaxy 2 a prouvé que même dans une suite, on pouvait innover. Le jeu ne se contente pas de copier le premier : il l’amplifie, le pousse plus loin, et assume pleinement ses choix les plus fous.”
Pourquoi ressortir ces jeux aujourd’hui, alors qu’ils sont déjà connus ?
La question du “pourquoi maintenant” est légitime. Après tout, Super Mario Galaxy était déjà disponible en 2020. Mais la réponse tient en une phrase : l’incomplétude. Les joueurs n’avaient pas eu Galaxy 2. Et ce n’est pas un détail. Ce deuxième opus, bien que techniquement similaire, est souvent considéré comme plus audacieux, plus rapide, plus généreux en idées folles. Le duo forme une diptyque parfait : le premier pose les bases, le second les transcende.
La décision de sortir les deux ensemble sur Switch répond donc à une demande claire du public. Comme le souligne Lina Dubreuil, 34 ans, maman et joueuse occasionnelle : “J’avais adoré le premier sur Wii, mais je n’avais jamais eu l’occasion de jouer au deuxième. Aujourd’hui, avec la Switch, je peux le faire à la maison ou en voyage. Et puis, mes enfants adorent. On joue ensemble, même si je dois parfois les aider à franchir certains passages.”
Quel public cible cette ressortie ?
Le public est double. D’un côté, les vétérans, ceux qui ont vécu l’âge d’or de la Wii et qui veulent revivre ces moments d’émerveillement. De l’autre, une nouvelle génération de joueurs, nés après 2010, qui n’ont jamais eu accès à ces jeux sur une console moderne. Pour eux, Galaxy n’est pas de la nostalgie, mais une découverte.
Le témoignage de Raphaël Nguyen, 17 ans, est éloquent : “J’ai entendu parler de Galaxy dans des vidéos YouTube, mais je n’avais jamais joué. Quand j’ai vu que les deux jeux sortaient sur Switch, j’ai convaincu mes parents de me l’offrir. C’est incroyable : on dirait un rêve, avec des planètes en forme de dinosaure, de piano, de machine à laver… C’est complètement dingue.”
Quelles sont les nouveautés apportées à cette version Switch ?
Si le cœur du gameplay reste inchangé, la version Switch apporte plusieurs améliorations notables. Graphiquement, le jeu profite d’un nettoyage complet : textures plus nettes, couleurs plus vives, et surtout un framerate stabilisé à 60 images par seconde sur les modèles récents, dont la Switch 2 en mode docké, où il atteint même la 4K. Une mise à jour gratuite, attendue, rendra cette amélioration disponible pour tous.
Autre nouveauté : un mode facile activable à tout moment. Mario se régénère s’il reste immobile, et ne meurt plus en tombant dans le vide. Une fonctionnalité bienvenue pour les joueurs moins expérimentés ou ceux qui veulent simplement profiter de l’aventure sans stress. Ce mode, contrairement à d’autres adaptations, ne débloque pas tous les contenus – il faut toujours finir le jeu en mode normal pour accéder à la fin véritable – mais il permet de progresser sans frustration.
Comment les amiibo et les nouvelles fonctionnalités enrichissent-elles l’expérience ?
Les joueurs possédant un amiibo de Mario ou de la Princesse Harmonie peuvent désormais les utiliser pour appeler à l’aide : le premier fait apparaître un Champignon de vie, le second un Champignon de soin. Une petite touche de modernité qui s’intègre bien au gameplay sans trahir l’esprit du jeu.
Enfin, un menu musical permet d’écouter les 154 pistes de la bande originale, un cadeau pour les mélomanes. C’est une fonction déjà vue dans Super Mario 3D All-Stars, mais toujours appréciée. Comme le dit Clément Moreau, compositeur amateur : “La musique de Galaxy est un chef-d’œuvre. Pouvoir l’écouter tranquillement, sans jouer, c’est une bénédiction.”
Qu’en est-il du gameplay et de la jouabilité sur Switch ?
Le passage de la Wiimote au stick analogique de la Switch n’était pas sans risques. Pourtant, l’adaptation est globalement réussie. Le pointeur, autrefois géré par la télécommande Wii, est maintenant contrôlé par le stick droit, ce qui demande un temps d’adaptation. Certains retours au centre du stick peuvent provoquer des décalages de direction, surtout dans les passages rapides. Mais, comme le constate Julien Berthier, testeur de jeux depuis dix ans : “Au bout de deux ou trois niveaux, on s’y fait. Et puis, la caméra est tellement bien gérée qu’on oublie vite les petits défauts.”
La coopération, quant à elle, reste un point fort. Un second joueur peut aider en utilisant le pointeur pour attaquer les ennemis ou collecter des fragments d’étoile. Ce mode, conçu à l’origine pour la Wii, fonctionne toujours aussi bien, et ajoute une dimension sociale rare dans les jeux Mario solo.
Quels sont les points faibles de cette ressortie ?
Le principal reproche concerne le prix : 70 euros pour deux jeux déjà sortis, dont l’un était disponible en 2020. Certes, le bundle est complet, mais pour certains, cela sent la surenchère. “J’aurais préféré 50 euros, voire 60”, regrette Camille Lefebvre, étudiante en design. “C’est excellent, mais ce n’est pas du neuf. Et avec l’inflation, 70 balles, ça fait mal.”
Par ailleurs, l’absence de nouveaux niveaux ou de mécaniques inédites peut décevoir. Nintendo a choisi la voie de la fidélité plutôt que de l’innovation. Pour certains, c’est rassurant. Pour d’autres, c’est une occasion manquée. “Ils auraient pu ajouter un monde bonus, ou un mode multijoueur plus développé”, suggère Romain Delattre, streamer sur Twitch. “Mais bon, au moins, on a les deux jeux. C’est déjà ça.”
Quel est le bilan global de cette compilation ?
Malgré ses imperfections, Super Mario Galaxy 1 + 2 sur Switch est une réussite. Il offre une expérience de jeu intemporelle, enrichie de petites améliorations qui modernisent sans trahir. Les deux jeux, pris ensemble, forment l’un des sommets de la saga Mario, avec une inventivité, une poésie et un rythme que peu de titres ont égalés depuis.
Pour les nouveaux joueurs, c’est une porte d’entrée idéale dans l’univers 3D de Mario. Pour les anciens, c’est un retour aux sources, une reconnexion avec une époque où chaque sortie Nintendo était un événement. Et pour tous, c’est une invitation à lever les yeux vers les étoiles – ou plutôt, à y bondir.
A retenir
Est-ce que Super Mario Galaxy 1 + 2 est adapté aux joueurs débutants ?
Oui, grâce au mode facile activable à tout moment, qui empêche Mario de mourir en tombant dans le vide et lui permet de se régénérer. Ce mode rend le jeu accessible à tous, sans pour autant compromettre l’accès aux contenus finaux.
Faut-il posséder une Nintendo Switch 2 pour profiter de la meilleure version ?
Non, mais c’est recommandé. Une mise à jour gratuite permettra d’atteindre la 4K et 60 fps en mode docké sur Switch 2, offrant une expérience visuelle optimale. Sur les modèles précédents, le jeu reste fluide et bien optimisé.
Y a-t-il du contenu inédit dans cette version ?
Pas de nouveaux mondes ni de mécaniques inédites, mais des ajouts narratifs autour de la Princesse Harmonie, ainsi qu’un mode musical complet pour écouter les 154 pistes de la bande originale.
Le jeu est-il jouable en coopération ?
Oui, un second joueur peut aider en utilisant le pointeur pour attaquer les ennemis ou collecter des fragments d’étoile, comme sur la version Wii.
Le prix est-il justifié ?
C’est le principal point de friction. À 70 euros, le bundle est cher pour une ressortie, même si elle inclut deux jeux complets. Une réduction aurait été bienvenue, mais la qualité de la restauration et l’accessibilité renforcent la valeur perçue.