Yeux : une étude stupéfiante révèle comment l’IA pourrait prédire les maladies cardiaques dès 2025

Depuis des décennies, les médecins savent que les yeux sont un miroir de la santé générale. Mais une découverte récente vient de révolutionner cette idée : des chercheurs ont mis au point une méthode innovante utilisant l’intelligence artificielle pour analyser les paupières et anticiper les risques cardiaques. Ce procédé, testé sur des milliers de patients, pourrait permettre de sauver des vies en détectant des anomalies bien avant l’apparition de symptômes graves. Rencontre avec des scientifiques et des patients dont l’histoire illustre l’importance de cette avancée.

Comment les paupières deviennent-elles un indicateur des maladies cardiaques ?

En 2023, une équipe de l’université de Dundee, en Écosse, a publié une étude choc : des dépôts jaunâtres visibles sur les paupières, appelés xanthélasmas, ne sont pas seulement un problème esthétique. « Ces lésions sont souvent le signe d’un excès de cholestérol LDL, celui qui obstrue les artères », explique le Dr Ify Mordi, cardiologue à la British Heart Foundation. Ce lien entre le système vasculaire oculaire et les maladies cardiovasculaires (MCV) n’est pas nouveau, mais il était sous-estimé.

L’équipe a analysé les scanners oculaires de 6 127 patients diabétiques de type 2, sans antécédents d’infarctus ou d’AVC. À l’aide d’un algorithme d’IA, ils ont identifié des motifs dans les vaisseaux sanguins des paupières, comme leur densité ou leur épaisseur. Résultat : une prédiction des risques cardiaques sur 10 ans avec une précision de 70 %, un taux comparable à celui des tests sanguins actuels.

Le témoignage de Sophie Lambert, 48 ans

« Je suis diabétique depuis 10 ans. Un jour, mon ophtalmologiste a remarqué des petites bosses jaunes sur mes paupières. Il m’a conseillé de faire une analyse du cholestérol. Grâce à cela, on a découvert une hypertension artérielle cachée. Aujourd’hui, je prends des statines et je fais de la marche chaque jour. Sans cet examen des yeux, je n’aurais peut-être pas agi à temps. »

Pourquoi l’intelligence artificielle change-t-elle la donne dans le dépistage ?

Les méthodes traditionnelles de détection des MCV reposent sur des tests sanguins et des mesures de tension. Mais ces examens sont invasifs et nécessitent plusieurs rendez-vous. L’IA, elle, permet une analyse instantanée via un scanner rétinien, un procédé non invasif qui dure moins d’une minute. « L’œil est une fenêtre unique sur le système circulatoire », souligne le Dr Émile Rousseau, spécialiste en imagerie médicale. « Les vaisseaux de la rétine reflètent l’état de ceux du cœur. L’IA décrypte ces données en quelques secondes, là où un humain mettrait des heures. »

Le logiciel développé par l’université de Dundee utilise des milliers d’images annotées pour apprendre à reconnaître les signes de danger. Il compare les caractéristiques vasculaires des patients à des modèles de référence, puis attribue un score de risque. Cette approche pourrait être intégrée aux bilans de santé réguliers, surtout pour les populations à risque, comme les diabétiques.

L’avis du Dr Bryan Williams, directeur scientifique du BHF

« Les résultats sont prometteurs, mais il faut encore valider cette méthode sur des échantillons plus larges et diversifiés. L’objectif est de l’intégrer aux protocoles cliniques existants, pas de les remplacer. » Selon lui, l’IA ne remplacera jamais le jugement médical, mais elle pourra guider les décisions en fournissant des données précises et rapides.

Quels sont les avantages concrets pour les patients ?

Le principal atout de cette technique est sa simplicité. « Un scanner oculaire est indolore, rapide et peu coûteux », rappelle le Dr Clare Jonas, chercheuse à la Stroke Association. « Pour les personnes vivant dans des zones rurales ou avec un accès limité aux soins, c’est une révolution. » En France, où les MCV tuent 14 000 personnes par an, cette méthode pourrait réduire les inégalités en santé.

De plus, l’IA permet de personnaliser les recommandations. « Si le logiciel détecte un risque modéré, il pourrait suggérer un suivi nutritionnel ou un programme d’exercice. En cas de risque élevé, il orienterait vers un cardiologue », explique Sophie Lambert. Cette individualisation des soins améliore l’efficacité des interventions.

Le cas de Marc Dubois, 55 ans

« Je suis agriculteur, et je n’ai jamais eu le temps de faire des bilans complets. Lors d’un dépistage mobile organisé dans mon village, un scanner oculaire a révélé une sténose artérielle. J’ai été opéré trois mois plus tard, évitant une crise cardiaque. Sans cette initiative, je ne serais peut-être plus là. »

Quels défis restent à surmonter avant une généralisation ?

Malgré ses promesses, cette technologie doit encore prouver sa fiabilité. « Les 70 % de précision sont encourageants, mais ils doivent être confirmés dans des études à grande échelle », insiste le Dr Williams. Un autre défi est éthique : comment gérer les données sensibles collectées par l’IA ? « La confidentialité des images rétiniennes doit être garantie », ajoute le Dr Rousseau.

Enfin, il faut convaincre les médecins généralistes d’adopter cette nouvelle pratique. « Beaucoup sont réticents à l’IA, craignant de perdre leur autonomie décisionnelle », note le Dr Mordi. « Or, l’objectif est de les libérer pour qu’ils se concentrent sur les patients à haut risque. »

Les perspectives de recherche

Les équipes de Dundee travaillent déjà à améliorer l’algorithme en intégrant des données génétiques et des historiques médicaux. « Bientôt, on pourrait prédire non seulement les risques, mais aussi les types d’interventions les plus adaptés », espère le Dr Mordi.

A retenir

Qu’est-ce qu’un xanthélasma ?

C’est une plaque jaunâtre qui apparaît sur les paupières, souvent liée à un excès de cholestérol. Elle peut indiquer un risque accru de maladies cardiovasculaires.

Comment l’IA analyse-t-elle les paupières ?

À l’aide de scanners rétiniens, l’IA étudie la structure des vaisseaux sanguins (densité, épaisseur) et compare ces données à des modèles de référence pour estimer le risque cardiaque.

Quelle est la précision de cette méthode ?

Les tests ont montré une précision de 70 %, comparable aux tests sanguins actuels. Des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Qui devrait bénéficier de ce dépistage ?

Les diabétiques de type 2, les personnes hypertendues ou obèses, et celles avec des antécédents familiaux de MCV. Il pourrait aussi être proposé en complément des bilans de santé réguliers.

Quand sera-t-elle disponible en France ?

Si les études en cours confirment son efficacité, elle pourrait être intégrée aux protocoles médicaux d’ici 2026. Les centres de dépistage mobiles et les cabinets d’ophtalmologistes seront les premiers concernés.