Cette faille que votre Smart TV exploite même éteinte en 2025 coûte cher

Partir quelques jours ou quelques semaines ne signifie pas que la maison tombe silencieuse. Derrière la porte close, routeurs, réfrigérateurs, chargeurs et téléviseurs continuent de tourner à bas bruit. Ce tic-tac électrique passe inaperçu, pourtant la facture grignote sans qu’on le remarque. Un foyer modeste peut « perdre » chaque année plus d’une centaine d’euros ainsi. Développer l’œil et poser quelques gestes simples suffit pourtant à rejouer le match ; voici comment s’y prendre et économiser sans brider son confort.

Pourquoi mon frigo devient-il soudain un gouffre quand je pars ?

Chaque matin, Corentin Favre, jeune ingénieur lyonnais, avalait son café avant de filer au travail. Lorsqu’il a décidé de passer un mois chez sa sœur à Barcelone, il s’est demandé si l’appartement vide continuerait à lui coûter cher. Athée Zoge, chargée de clientèle chez une agence verte d’Aix-en-Provence, confirme : « Le réfrigérateur représente grosso modo le tiers de ce que va coûter un logement complètement inoccupé, car son compresseur tourne 24 heures sur 24. » Pour réduire la note sans risque sanitaire, on peut déjà le dégivrer et le régler autour de 4 °C. Vider les étagères inutiles et rajouter un ou deux bidons d’eau pleins aide la masse froide à se stabiliser. « Et bien sûr, précise Athée, on ouvre la porte uniquement ce qui est strictement nécessaire les dernières 24 h avant notre départ. »

Quelle est la part du téléviseur connecté dans la facture silencieuse ?

Moïse Lambert, un lycéen bordelais passionné de séries, partage sa déconvenue : « J’ai débranché tout ce que je pouvais avant les vacances… ou presque. Mon père m’a ensuite montré l’écran qui restait légèrement rouge : la Smart TV tournait en veille. » L’appareil se maintient en écoute permanente pour recevoir une mise à jour, une alerte football ou une réponse vocale via l’assistante intégrée. Balezeau Idriss, distributeur d’écrans près de Lille, explique que « cette veille peut représenter jusqu’à 50 kWh par an, soit l’équivalent du lave-vaisselle sur un mois complet d’utilisation normale ». Remplacer une seule prise classique par une multiprise avec interrupteur suffit à éviter la dépense inutile.

Est-ce que le confort logiciel justifie la consommation permanente ?

Pour les téléviseurs OLED haut de gamme, la réponse n’est pas si simple. Le fabricant exécute, toutes les 500 h d’usage, un « cycle de compensation » : l’écran réajuste ses pixels pour éviter l’image fantôme. Pendant ce temps, le téléviseur doit rester branché. Louise Hardouin, spécialiste image retail chez Orléans, suggère toutefois de programmer une veille prolongée via le menu TV plutôt que la laisser se remettre en marche automatiquement : « On économise 60 % d’électricité tout en respectant la maintenance recommandée. »

En quoi le standby est-il un véritable piège ?

Virginie Riton, correctrice parisienne, a placé une prise connectée derrière sa console. Graphique en main, elle voit que le « piège » grimpe vite : « En juillet-août, la console consomme 7 W en veille 24 h sur 24. Sur un mois c’est comme si elle restait allumée 50 heures en marche. » Selon les derniers baromètres d’un syndicat d’électricité, l’ensemble des veilles (box, chargeurs, micro-ondes à horloge, téléphone Xiaomi rechargé mais encore branché…) pèse 10 à 11 % d’une facture annuelle moyenne. Un chiffre énorme alors qu’aucun service n’est prodigué en échange.

Quels sont les autres coupables de la consommation fantôme ?

— Processeurs d’ordinateurs : même en veille prolongée, l’alimentation consomme jusque 5 W par machine.
— Imprimantes multifonctions persuadées de devoir nettoyer automatiquement leurs buses une fois par jour si elles restent branchées.
— Lampes connectées Philips Hue, certes très basses (0,4 W chacune), mais cumulées elles aussi en chiffres ronds.
— Bouilloires et cafetières qui gardent les chiffres de l’heure allumés sans que personne n’en profite.
— Enceintes Google Home ou Alexa : 2 W en permanence pour lire des ordres alors que personne n’est là pour commander.

Comment couper sans tout débrancher ?

Azouz Arifso, électricien belge qui se prend de passion pour l’économie d’énergie, démontre la technique en 30 secondes. Il attache l’interrupteur mural d’une multiprise pilotée derrière un meuble puis synchronise l’ensemble avec une application sur son smartphone. Le soir même il programme un arrêt global entre 2 h du matin et 7 h du matin. « Cette plage économise 30 % sur mon mois d’absences de l’été », assure-t-il. Les prises « PowerLite » coûtent autour de 12 € en grande surface, un investissement remboursé en six mois en moyenne.

A-t-on le droit de tout éteindre y compris la box internet ?

Juliette Hergoualc’h, technicienne réseau à Rennes, précise la question : « Si votre maison ne contient qu’un simple routeur Wi-Fi et deux téléphones, l’arrêt est sans danger. L’appareil retrouve la connexion dès le retour, généralement en moins de 3 minutes. » En revanche, lorsque l’alarme video ou les caméras IP dépendent du réseau, mieux vaut le laisser en service. On peut toutefois réduire la puissance de l’émetteur Wi-Fi la nuit ou programmer un redémarrage régulier pour réduire les pics.

Peut-on atteindre zéro kWh inutiles ?

Naïm Haddad, étudiant en école de commerce de Lyon, a mené l’expérience. Il a installé un petit compteur branché sur sa prise principale ainsi énumérée : box (12 W), frigo (80 W), congélateur (55 W), chaîne Hi-Fi (3 W). Le soir précédant son départ, il a débranché la chaîne, placé le frigo et le congélateur sur la fonction « vacances », maintenu la box en service, et éteint la téléviseur par interruption réelle. Résultat : 100 % de la consommation non indispensable a disparu. « Sur trois semaines, j’ai économisé 34 euros », sourit-il.

Conclusion

Quand la valise se referme et que la porte se claque, la maison demeure vivante. Une veille, un chargeur, une horloge, autant de mini-soupapes qui laissent filer l’électricité. Diviser cette consommation fantôme nécessite peu de technologie : une multiprise, un réglage, un paramétrage au menu. Il ne faut que quelques minutes, mais l’impact dure toute l’année. Comme le résume Léna Morelle, institutrice et maman de deux ados : « On a cessé de payer pour des appareils qui drôguent le ciel et ne servent à rien. Après le déménagement, la nouvelle demeure n’a gardé que ce qui résiste à l’interrupteur principal. » Le geste est simple, l’économie tangible et la planète remercie.

A retenir

Combien économise-t-on en coupant les veilles ?

Entre 60 et 130 € par an pour un foyer de trente mètres carrés, chiffre qui double si l’on possède console, ordinateurs et écrans en réseau.

Est-ce sans risque pour mes appareils ?

Oui, sauf pour quelques exceptions technologiques (entretien OLED, maintenance disque dur). Un vérifie avant de débrancher enregistreur ou téléviseur.

Quelle$ gadget le plus rentable ?

Une multiprise à interrupteur classique environne 10 € : retour sur investissement en trois mois d’absence. Les plus haut de gamme avec Wi-Fi facilitent la programmation mais attendent un usage fréquent pour justifier leur coût.

Dois-je absolument programmer la box ?

Seulement si caméras ou alarmes connectées dépendent d’elle. Sinon, un simple compteur révèle vite qu’elle coûte plus de 25 kWh par mois en mode veille.