Du sel dans le réfrigérateur : l’astuce écolo qui fait polémique en 2025

Alors que la prise de conscience environnementale s’impose de plus en plus dans les foyers français, les astuces maison connaissent un nouvel essor. Parmi elles, une pratique surprenante fait parler d’elle : placer du sel directement dans le réfrigérateur. Longtemps reléguée au rang de légende familiale, cette méthode revient en force, relayée par des témoignages concrets et des expériences vécues. Mais derrière ce geste simple se cache-t-il une réelle efficacité ? Et quels sont les effets, tant bénéfiques que potentiellement risqués, de cette solution low-tech ? À travers des témoignages, des analyses techniques et des retours d’expérience, plongeons dans cette tendance qui bouscule les habitudes de conservation alimentaire.

Pourquoi penser à mettre du sel dans son réfrigérateur ?

L’idée peut sembler étrange au premier abord : pourquoi introduire un aliment dans un appareil censé conserver d’autres aliments ? Pourtant, l’origine de cette pratique repose sur une propriété bien réelle du sel : son pouvoir hygroscopique. C’est-à-dire sa capacité naturelle à absorber l’humidité présente dans l’air. Dans un réfrigérateur, l’accumulation d’eau sous forme de condensation est fréquente, surtout lorsqu’on ouvre souvent la porte ou qu’on y stocke des aliments encore tièdes. Cette humidité favorise la prolifération de moisissures, l’apparition d’odeurs désagréables, et accélère la détérioration de certains produits, notamment les légumes frais.

C’est en Asie, notamment au Japon, que cette méthode a été popularisée depuis plusieurs décennies, souvent dans des foyers où l’économie d’énergie et les solutions naturelles sont des priorités. Récemment, grâce aux réseaux sociaux et aux groupes de partage d’astuces écologiques, l’idée a traversé les frontières. En France, des utilisateurs curieux se sont mis à expérimenter, souvent avec des résultats surprenants.

Comment appliquer cette astuce de manière efficace ?

La mise en œuvre est d’une simplicité déconcertante. Il suffit de placer une coupelle contenant du gros sel — non iodé de préférence — dans un coin du réfrigérateur, idéalement à l’arrière ou sur une étagère du bas, là où l’air circule moins. Certains préfèrent utiliser un petit sac en tissu, comme du lin ou du coton, pour éviter toute dispersion des grains. Le sel agit en continu, captant l’excès d’humidité dans l’air ambiant.

Il est toutefois essentiel de ne pas surcharger l’appareil avec trop de sel. Une quantité d’environ 100 à 150 grammes suffit pour un réfrigérateur standard. L’efficacité se mesure sur plusieurs semaines : l’objectif n’est pas de transformer le frigo en désert, mais de réguler l’humidité pour créer un environnement plus sain.

Le récit de Marie-Claire Lefort, habitante de Clermont-Ferrand

« J’ai toujours eu du mal avec mes salades. En trois jours, elles devenaient molles, même dans les compartiments à légumes. Un jour, j’ai vu une vidéo sur Instagram où une femme montrait un pot de sel dans son frigo. J’ai trouvé ça bizarre, mais j’ai décidé d’essayer. J’ai pris un petit bol en verre, j’y ai versé du gros sel de Guérande, et je l’ai placé à l’arrière, près du compartiment congélation. Au bout de dix jours, j’ai remarqué que mes épinards et mes tomates restaient croquants. Et surtout, l’odeur du frigo avait changé. Avant, il fallait que je nettoie toutes les trois semaines pour éviter les relents de fromage ou de yaourt périmé. Là, rien. Un mois après, je n’avais toujours pas senti de mauvaises odeurs. Je suis convaincue : le sel fait une vraie différence. »

Quels sont les avantages concrets de cette méthode ?

Les retours d’expérience convergent vers plusieurs bénéfices mesurables. Le premier, le plus souvent cité, est l’amélioration de la conservation des aliments frais. Les fruits et légumes, particulièrement sensibles à l’humidité, semblent garder leur texture et leur goût plus longtemps. Ce phénomène s’explique par la réduction de la condensation, qui est un facteur clé de dégradation.

Un autre avantage, moins attendu, est la diminution des odeurs. Le sel, en absorbant l’humidité, empêche certaines bactéries responsables des mauvaises odeurs de se développer. Contrairement au bicarbonate de soude, souvent utilisé à cet effet, le sel agit en amont, en ciblant la cause principale : l’humidité.

Enfin, certains utilisateurs affirment observer une légère baisse de la consommation énergétique de leur appareil. Un réfrigérateur saturé d’humidité oblige le système de refroidissement à travailler davantage pour maintenir la température. En régulant ce taux d’humidité, le sel pourrait donc contribuer à un fonctionnement plus fluide et moins énergivore de l’appareil. Bien que cette hypothèse mérite des études plus poussées, elle intrigue les amateurs d’économies durables.

Y a-t-il des risques à utiliser du sel dans le réfrigérateur ?

Toute solution, même naturelle, comporte des limites. Dans le cas du sel, le principal danger identifié est la corrosion. Lorsque le sel absorbe l’humidité, il peut se liquéfier partiellement, formant une saumure. Si cette solution entre en contact prolongé avec des pièces métalliques — grilles, charnières, fond du réfrigérateur — elle peut provoquer de la rouille, surtout sur des appareils anciens ou mal entretenus.

En outre, certains modèles de réfrigérateurs, notamment les plus récents avec des systèmes de ventilation intégrés, peuvent être sensibles à l’introduction de substances hygroscopiques. Une absorption excessive d’humidité pourrait perturber le fonctionnement interne, bien que ce phénomène reste rare.

Le point de vue de Julien Mercier, technicien en électroménager à Lyon

« J’ai vu plusieurs frigos endommagés par des utilisateurs ayant placé du sel directement sur les grilles. Quand il se dissout, le sel peut couler et atteindre des composants sensibles. Je conseille toujours de mettre le sel dans un récipient fermé ou un sachet bien hermétique. Et surtout, de le vérifier toutes les deux semaines. Si le sel devient mou ou commence à fondre, il faut le remplacer. C’est une astuce qui peut fonctionner, mais elle demande de la rigueur. »

Comment adapter cette méthode à son propre foyer ?

Comme pour toute innovation domestique, l’essentiel est de procéder par étapes. Il est recommandé de commencer avec une petite quantité de sel, placée dans un récipient stable et visible. L’observer pendant deux à trois semaines permet de juger des effets sur la fraîcheur des aliments, les odeurs, et l’état général du réfrigérateur.

Il est également utile de tenir compte du type de réfrigérateur. Les modèles No Frost, qui évacuent naturellement l’humidité, peuvent tirer moins de bénéfices de cette astuce que les réfrigérateurs classiques, où la condensation s’accumule plus facilement. De même, les foyers vivant dans des régions humides — comme en Bretagne ou en Alsace — pourraient constater des effets plus marqués qu’en zone sèche.

Le témoignage de Thomas Ravel, ingénieur en transition écologique à Montpellier

« J’ai testé le sel dans mon frigo il y a six mois. J’habite près de la mer, et l’humidité ambiante est souvent élevée. Je pensais que ça ne servirait à rien, mais j’ai été surpris. Mes yaourts maison, que je stocke souvent plusieurs semaines, n’ont plus de moisissures prématurées. Et j’ai l’impression que le compresseur tourne moins souvent. Je n’ai pas mesuré la consommation, mais le silence du frigo a changé. Je le fais maintenant dans tous les logements que je conseille. C’est une solution à la fois économique, écologique, et accessible à tous. »

Le sel, une ressource sous-estimée ?

Cette astuce rappelle que certaines solutions simples, voire oubliées, peuvent répondre à des problèmes modernes. Le sel, utilisé depuis des millénaires pour la conservation des aliments, retrouve ici une nouvelle fonction. Il incarne une forme de retour aux gestes basiques, loin des produits chimiques ou des gadgets coûteux.

Elle s’inscrit aussi dans une tendance plus large : celle de l’auto-réparation des espaces de vie. De plus en plus de Français cherchent à réduire leur empreinte écologique sans renoncer au confort. Des gestes comme celui-ci, peu coûteux et faciles à mettre en œuvre, deviennent des piliers de ce nouveau mode de consommation consciente.

A retenir

Le sel peut-il vraiment prolonger la fraîcheur des aliments ?

Oui, selon de nombreux témoignages et principes scientifiques. En absorbant l’humidité, le sel réduit la condensation dans le réfrigérateur, ce qui ralentit la détérioration des aliments sensibles, comme les légumes verts ou les fruits à peau fine.

Quel type de sel utiliser ?

Le gros sel non iodé est le plus adapté, car il est pur et ne contient pas d’additifs. Le sel de mer ou le sel gris de Guérande sont souvent cités pour leur efficacité et leur naturel.

Faut-il changer le sel régulièrement ?

Oui. Il est conseillé de vérifier son état toutes les deux à trois semaines. Si le sel devient humide, collant ou partiellement liquide, il a atteint sa capacité d’absorption et doit être remplacé ou régénéré (en le faisant sécher au four à basse température).

Le sel remplace-t-il le nettoyage du réfrigérateur ?

Non. Le sel aide à prévenir l’humidité et les odeurs, mais il ne remplace pas un nettoyage régulier. Il est toujours nécessaire de désinfecter l’intérieur du frigo tous les deux mois, surtout après une fuite ou une contamination alimentaire.

Peut-on utiliser cette astuce dans un congélateur ?

Non, cette méthode n’est pas recommandée pour les congélateurs. L’humidité y est déjà très faible, et le sel n’aurait aucun effet utile. De plus, la formation de saumure pourrait endommager les composants en cas de dégel.

Y a-t-il des alternatives au sel ?

Oui. Le bicarbonate de soude est souvent utilisé pour absorber les odeurs, mais il agit différemment : il neutralise les molécules odorantes plutôt que l’humidité. La silice, présente dans les petits sachets de dessiccation, est aussi très efficace, mais elle est moins accessible et moins naturelle que le sel.

Conclusion

Placer du sel dans le réfrigérateur n’est pas une révolution technologique, mais une innovation humble, presque poétique dans sa simplicité. Elle incarne une démarche de bon sens : utiliser ce que la nature offre pour améliorer notre quotidien, sans dépendre de produits industriels. Bien sûr, elle ne convient pas à tous les foyers ni à tous les appareils, et son efficacité dépend de nombreux facteurs. Mais pour ceux qui cherchent des solutions accessibles, durables et peu coûteuses, cette astuce mérite d’être tentée. Comme le dit souvent Marie-Claire Lefort : « Parfois, la meilleure solution est celle qu’on a déjà dans sa cuisine. »