Thuja qui brunissent en automne : agissez vite en 2025 pour les sauver

À l’orée de l’automne, quand le soleil bas égrène ses dernières lueurs dorées sur les feuillages et que l’air fraîchit, un spectacle inquiétant peut s’imposer à l’œil du jardinier attentif : des thuyas autrefois denses et vigoureux, ces sentinelles vertes qui bordent allées et terrasses, commencent à brunir. Ce changement, s’il est ponctuel, peut passer inaperçu. Mais lorsqu’il s’étend, il devient un signal d’alerte. Pour Élodie Rousseau, architecte paysagiste à Lyon, « un thuya qui brunit, c’est comme un mur qui se fissure. C’est une faille dans l’harmonie du jardin, une brèche dans la protection qu’il offre ». Ces conifères, souvent choisis pour leur robustesse et leur capacité à structurer l’espace, ne sont pas invincibles. Comprendre les causes, réagir vite et adopter une stratégie de prévention sont les piliers d’un entretien efficace. Voici comment agir en toute saison pour préserver ces gardiens du jardin.

Comment savoir si vos thuyas sont en danger ?

Quels sont les premiers signes de dépérissement ?

Le premier indice est visuel : le feuillage perd son éclat, les aiguilles vert foncé virent au jaune, puis au brun, surtout au cœur de la plante ou à la base des branches. Ce brunissement, localisé au départ, peut s’étendre rapidement à plusieurs sujets. Clément Berthier, retraité passionné de jardinage à Bordeaux, raconte : « J’ai remarqué une petite tache sur l’un de mes thuyas. En deux semaines, trois autres étaient touchés. J’ai compris que je ne pouvais pas attendre ». La perte de densité, l’apparition de zones dégarnies, un feuillage cassant au toucher – autant de signes qui doivent alerter. Le fait qu’un seul arbre de la haie soit concerné n’empêche pas une contamination rapide, surtout en cas de maladie ou de parasitisme.

Comment évaluer l’étendue des dégâts ?

Il faut observer la haie sous tous les angles. Le brunissement en haut de l’arbre, au niveau du sommet, évoque souvent un problème racinaire ou un stress hydrique prolongé. En revanche, si les branches basses brunissent, cela peut indiquer un excès d’humidité ou un manque d’aération au pied de la plante. Lorsque des branches entières se dessèchent, il faut suspecter une attaque fongique ou parasitaire. L’ampleur du phénomène se mesure aussi à la vitesse de propagation : un changement lent peut être lié à un stress environnemental, tandis qu’une évolution rapide pointe une cause biologique. Une inspection minutieuse permet de cibler l’origine du mal et d’agir en conséquence.

Quelles sont les principales causes du brunissement des thuyas ?

Les parasites et maladies les plus redoutés

Les thuyas, bien que résistants, attirent certains ravageurs. Le bupreste du thuya, un petit coléoptère métallique, creuse des galeries dans l’écorce et perturbe la circulation de la sève. Son passage est souvent fatal. Les pucerons, eux, sucent la sève des jeunes pousses, affaiblissant progressivement la plante. Mais les véritables ennemis invisibles sont les champignons. La phytophtora, par exemple, attaque les racines dans les sols mal drainés, provoquant un pourrissement interne. Le phellin du thuya, un autre champignon, colonise le bois et provoque un dépérissement généralisé. « J’ai perdu six thuyas en deux ans », confie Sophie Lemaire, habitante de Toulouse. « Le jardinier a identifié une attaque de phellin. Il était trop tard pour les sauver, mais il m’a appris à surveiller les autres ». Ces maladies peuvent se propager d’un massif à l’autre par les racines ou les outils mal désinfectés.

Les erreurs d’arrosage et de gestion du sol

Le sol joue un rôle crucial. Un terrain trop compact, argileux ou mal drainé retient l’eau, asphyxiant les racines. À l’inverse, un sol sec et sableux ne retient pas l’humidité, laissant les thuyas en situation de stress hydrique. L’arrosage irrégulier, surtout en été, fragilise la plante avant même l’automne. « Je pensais que mes thuyas se débrouilleraient seuls », admet Marc Dubreuil, jardinier amateur à Nantes. « Or, cet été très sec a eu un impact que je n’ai vu qu’en septembre ». L’excès d’eau comme le manque d’eau ont des effets similaires : affaiblissement, puis brunissement. Il est essentiel de vérifier la texture du sol et d’adapter les apports en eau à la météo locale.

Le stress climatique : un facteur sous-estimé

L’automne, avec ses écarts de température, peut être une saison périlleuse. Des journées encore ensoleillées suivies de nuits fraîches accentuent la déshydratation des aiguilles, surtout si le vent est présent. Les thuyas exposés au nord ou aux courants d’air subissent davantage ce stress. « J’ai une haie exposée au vent d’ouest », explique Élodie Rousseau. « Même avec un bon arrosage, les extrémités des branches brunissent. J’ai dû installer un voile de protection l’hiver dernier ». Le gel précoce, combiné à un soleil matinal, peut aussi brûler les tissus. Le stress climatique fragilise la plante, la rendant plus vulnérable aux attaques biotiques.

Quels gestes adopter en urgence pour sauver vos thuyas ?

Comment faire un diagnostic rapide et efficace ?

Dès les premiers signes, il faut agir. Commencez par inspecter le collet, la zone à la base du tronc : une coloration foncée, une odeur de pourriture ou une écorce ramollie indiquent un problème racinaire. Puis, examinez l’intérieur des branches : des galeries sous l’écorce ou des colonies de pucerons sont visibles à la loupe. Testez le sol : s’il est dur et craquelé, la plante manque d’eau ; s’il est collant ou détrempé, il y a trop d’humidité. « Je passe toujours mes doigts sur les rameaux », confie Clément Berthier. « Si les aiguilles tombent facilement, c’est mauvais signe ». Ce diagnostic express permet de cibler l’intervention.

Quelles interventions urgentes sont indispensables ?

La taille est souvent la première étape. Il faut supprimer les branches fortement atteintes, en coupant jusqu’à la partie saine, sans toucher les zones vivantes. Cela limite la propagation du mal. Ensuite, nettoyez le sol autour du pied : enlevez les aiguilles mortes, les débris végétaux et les feuilles accumulées, qui peuvent abriter des champignons. L’arrosage doit être modéré mais régulier, surtout si l’automne est sec. Évitez de mouiller le feuillage, car cela favorise les maladies fongiques. En cas de suspicion de champignon, un traitement fongicide biologique, à base de prêle ou de bicarbonate, peut être appliqué par temps sec et sans vent. « J’utilise une décoction de prêle depuis trois ans », assure Sophie Lemaire. « Mes thuyas sont bien plus résistants ».

Comment éviter que le problème ne s’étende ?

La prévention de la contamination est cruciale. Après chaque taille, désinfectez vos sécateurs avec de l’alcool à 70° ou une solution javellisée. Ne jetez jamais les branches malades au compost : elles peuvent diffuser des spores. Préférez les emmener à la déchetterie. Si votre haie est mitoyenne, informez vos voisins. « On a coordonné nos traitements avec les voisins », raconte Marc Dubreuil. « Depuis, plus de propagation ». Enfin, évitez les tailles tardives en automne, car les plaies cicatrisent moins bien avant l’hiver.

Comment prévenir durablement le brunissement des thuyas ?

Quels soins réguliers renforcent la santé des haies ?

L’entretien régulier est la clé. Au printemps, apportez un engrais spécifique aux conifères, riche en magnésium et en oligo-éléments. Paillez le pied des thuyas avec du compost ou des écorces : cela conserve l’humidité, limite les mauvaises herbes et nourrit le sol progressivement. Aérez légèrement le sol autour des pieds avec une griffe, surtout si le terrain est lourd. Évitez les tailles trop sévères, qui fragilisent la plante. « J’ai appris à tailler en douceur, deux fois par an », dit Élodie Rousseau. « Résultat : mes thuyas sont plus denses et plus résistants ».

Comment choisir les bonnes variétés et bien les planter ?

Le choix variétal est fondamental. Certaines variétés, comme le Thuja occidentalis ‘Brabant’ ou ‘Smáragd’, sont plus résistantes aux maladies et aux vents. L’exposition doit être prise en compte : un thuya en plein soleil supporte mieux la sécheresse, tandis qu’un sujet à mi-ombre évite les brûlures. L’espacement entre les plants est crucial : 80 cm à 1 m permet une bonne circulation de l’air et réduit le risque de maladie. Enfin, envisagez des alternatives : le cyprès de Leyland, le laurier du Portugal ou le troène offrent des haies esthétiques et plus résilientes. « J’ai remplacé deux thuyas malades par du laurier », raconte Sophie Lemaire. « C’est tout aussi dense, et beaucoup moins fragile ».

Quelles bonnes pratiques adopter avant l’automne ?

En été, surveillez l’arrosage, surtout pendant les canicules. Paillez généreusement. Fin septembre, apportez un dernier compost bien mûr pour renforcer les racines. Nettoyez le pied des plantes : cela évite l’accumulation d’humidité et de parasites. Évitez les apports d’azote à cette période, car ils stimulent une pousse tardive, vulnérable au gel. « Je prépare mes thuyas comme on prépare un hiver », sourit Clément Berthier. « Un peu d’attention en amont, et ils passent la saison sans encombre ».

Quelles sont les actions qui font vraiment la différence ?

Quels réflexes adopter pour un entretien efficace ?

Observer régulièrement, agir vite, tailler proprement, nettoyer le pied des plantes : voici les gestes qui sauvent. Dès septembre, inspectez vos haies chaque semaine. Adaptez l’arrosage à la pluviométrie réelle, pas à ce que vous pensez. Évitez les excès d’engrais. Un entretien doux, régulier et anticipé fait toute la différence entre une haie moribonde et une haie vigoureuse.

Quels pièges faut-il absolument éviter ?

Ne jamais arroser le soir, car l’humidité persistante favorise les champignons. Ne pas négliger l’aération entre les plants. Éviter les produits chimiques agressifs, qui déséquilibrent le sol. Et surtout, ne pas croire que le thuya est « indestructible ». Il a besoin de soins, comme toute plante. Planifiez vos interventions tout au long de l’année pour éviter les mauvaises surprises.

A retenir

Peut-on sauver un thuya complètement brun ?

Si le feuillage est entièrement desséché et que les branches sont cassantes, les chances de récupération sont faibles. En revanche, si certaines pousses vertes persistent, une taille sévère et un traitement ciblé peuvent permettre une régénération partielle. Il est souvent plus efficace de remplacer l’arbre malade par un sujet sain, en analysant d’abord la cause du dépérissement.

Faut-il tailler les thuyas en automne ?

La taille automnale est déconseillée, sauf en cas d’urgence (maladie, dégâts). Elle stimule une pousse tardive, sensible au gel. La meilleure période pour tailler est la fin du printemps ou le début de l’été, lorsque la croissance est active.

Peut-on planter des thuyas en automne ?

Oui, l’automne est une excellente période pour planter, car les températures douces favorisent l’enracinement avant l’hiver. Assurez un bon drainage, arrosez régulièrement les premières semaines, et paillez pour protéger les racines.