En cette fin d’année 2025, une alerte sanitaire discrète mais sérieuse a été lancée dans les rayons des magasins bio français. Un produit, jusqu’alors apprécié pour son goût authentique et sa certification biologique, fait l’objet d’un retrait préventif : le pâté de canard à l’orange de la marque Ader. Ce rappel, bien qu’encore peu médiatisé, touche des milliers de foyers qui, sans le savoir, pourraient détenir une conserve potentiellement dangereuse. Derrière cette alerte, une chaîne de production, des consommateurs vigilants, et des entreprises qui doivent faire face à l’imprévu. Ce qui semblait être un simple incident industriel révèle en réalité les enjeux complexes de la sécurité alimentaire dans un monde où chaque ingrédient a un parcours.
Quel produit est concerné par le rappel ?
Le produit visé est un pâté de canard à l’orange bio, vendu en conserve de 180 grammes sous la marque Ader. Il est reconnaissable par plusieurs éléments précis : son code-barres 3529358603185, le numéro de lot 202525925r1, et une date de durabilité minimale fixée au 16 septembre 2028. Ces informations sont cruciales pour identifier rapidement les unités concernées, car le rappel ne s’applique pas à l’ensemble de la gamme, mais uniquement à ce lot spécifique.
La distribution de ce produit s’est déroulée sur une période précise : du 25 septembre au 20 novembre 2025. Elle a couvert l’ensemble du territoire métropolitain, avec une présence marquée dans les enseignes spécialisées dans l’alimentation biologique. Biocoop, So Bio, Marcel & Fils, ou encore Bio c’ Bon ont tous commercialisé ce lot. C’est d’ailleurs dans un magasin So Bio de Montpellier que le premier signalement a été effectué, par un client attentif qui a remarqué un éclat métallique dans son assiette.
Émilie Ravel, cliente fidèle de ces produits depuis des années, raconte : J’avais acheté deux boîtes, comme d’habitude, pour un pique-nique familial. En les ouvrant, l’une d’elles semblait normale, mais dans la seconde, j’ai vu quelque chose de brillant. J’ai tout de suite arrêté la dégustation. Son témoignage a été transmis au service qualité du magasin, déclenchant une enquête interne qui a rapidement remonté jusqu’au fabricant.
Pourquoi ce pâté de canard est-il rappelé ?
Le motif du retrait est un risque de contamination par un corps étranger d’origine métallique. L’origine du problème a été identifiée : un fragment métallique a été découvert dans un lot d’oignons crus, fournis à Ader par un sous-traitant agricole basé en Nouvelle-Aquitaine. Ces oignons, utilisés dans la recette du pâté, n’ont pas été suffisamment triés lors de la phase de transformation, permettant à un petit éclat – probablement issu d’un outil de récolte – de passer inaperçu.
Le danger est réel : l’ingestion d’un fragment métallique, même minuscule, peut provoquer des lésions internes, des saignements ou des risques d’étouffement, surtout chez les enfants ou les personnes âgées. Ader a donc opté pour un retrait préventif, par principe de précaution, même si aucun cas avéré de blessure n’a été signalé à ce jour.
On ne prend aucun risque, surtout avec des produits transformés destinés à la consommation immédiate , explique Thomas Léger, directeur qualité d’Ader. Dès qu’un signalement est remonté, on lance une traçabilité complète. Ici, le fragment provenait d’un lot d’oignons utilisé dans plusieurs références. Mais seul ce pâté à l’orange a été commercialisé avec ce numéro de lot.
L’enquête interne a révélé que l’incident s’est produit lors d’une campagne de récolte automnale, où un couteau de découpe partiellement détérioré a projeté de micro-fragments dans un container d’oignons. Le fournisseur concerné a depuis suspendu sa livraison et mis en place de nouveaux protocoles de contrôle, incluant des détecteurs de métaux en aval du conditionnement.
Que faut-il faire si l’on possède ce produit ?
La consigne est claire : si vous avez acheté ce pâté de canard à l’orange Ader, lot 202525925r1, ne le consommez sous aucun prétexte. Même si la conserve semble intacte ou si aucun corps étranger n’est visible, le risque existe. La marque recommande de retourner le produit au point de vente où il a été acheté, quel que soit le distributeur.
Les magasins participants au rappel ont mis en place des procédures spécifiques : un espace dédié en caisse, des affichettes en rayon, et une formation du personnel pour identifier le produit. On nous a envoyé un PDF avec la photo du produit et les codes à scanner , précise Camille Nguyen, responsable de rayon dans un Bio c’ Bon de Lyon. Depuis, on vérifie chaque retour, et on rembourse immédiatement. Certains clients sont surpris, mais la majorité comprend l’enjeu.
En cas d’ingestion récente du produit et de symptômes inhabituels – douleurs à la gorge, difficultés à avaler, saignements – il est impératif de contacter sans délai un médecin ou de se rendre aux urgences. Le service consommateur d’Ader collabore avec plusieurs centres antipoison pour assurer un suivi rapide en cas de besoin.
Luc Moreau, retraité à Toulouse, témoigne : J’en avais mangé une moitié deux jours avant le rappel. J’ai eu un petit mal de gorge, mais je pensais que c’était un rhume. En voyant l’information en magasin, j’ai appelé le 05 62 35 54 41. On m’a orienté vers un médecin local, qui m’a fait une radio. Rien de grave, mais j’aurais pu l’ignorer.
Comment être remboursé ou échangé ?
Les consommateurs ont le choix entre un remboursement intégral ou un échange contre un autre produit de la gamme Ader. La procédure est simple : présenter la conserve au magasin, même ouverte, accompagnée ou non du ticket de caisse. Les distributeurs ont été instruits de ne pas exiger de justificatif pour faciliter les retours.
Le délai pour bénéficier de cette indemnisation est long : il court jusqu’au 16 septembre 2028, soit la date de durabilité minimale du produit. Cela permet aux personnes qui auraient conservé la conserve au fond d’un placard de pouvoir encore agir plusieurs années après l’achat. On a fait ce choix pour être inclusif , souligne Thomas Léger. Certains de nos clients achètent en grande quantité, ou offrent nos produits. On ne veut pas qu’ils soient pénalisés par un oubli.
Les remboursements sont effectués en espèces, par crédit sur carte, ou sous forme de bon d’achat, selon les politiques internes de chaque enseigne. Bio c’ Bon, par exemple, propose un bon d’achat de 10 euros pour tout retour, même si le produit coûte moins cher, comme un geste commercial de confiance.
Chloé Berthier, étudiante à Bordeaux, raconte : J’avais acheté cette conserve dans un moment de fringale, sans trop regarder. Quand j’ai vu le message sur les réseaux, j’ai couru au magasin. Ils m’ont remboursée cash, sans problème. J’apprécie qu’on ne me prenne pas pour une casse-pieds.
Qui contacter en cas de question ?
Pour toute information complémentaire, Ader met à disposition un service consommateur joignable au 05 62 35 54 41. Ce numéro est actif du lundi au vendredi, de 9h à 18h. L’équipe est formée pour répondre aux interrogations sur le rappel, guider les consommateurs dans leurs démarches, et recueillir les témoignages d’ingestion éventuelle.
Le service dispose d’un système de traçabilité interne qui permet, à partir du numéro de lot, d’identifier la date et le lieu de production, ainsi que les canaux de distribution concernés. Cela permet d’apporter des réponses précises et personnalisées. On ne lit pas un script , explique Nadia El Fassi, chargée d’accueil au service client. On écoute, on rassure, et on agit. Certains appellent paniqués, d’autres juste pour vérifier. Chaque appel compte.
Le numéro est aussi utilisé pour remonter les incidents : chaque signalement est enregistré et transmis au département qualité. Si un motif récurrent apparaît, une nouvelle alerte pourrait être déclenchée. C’est ce système de boucle fermée qui permet à Ader d’améliorer continuellement ses procédures.
Où trouver les documents officiels ?
La fiche de rappel officielle est publiée sur la plateforme gouvernementale RappelConso, référence en matière d’information aux consommateurs. Elle contient tous les détails techniques : la description du produit, la nature du risque, les mesures prises, et les coordonnées du fabricant. Accéder à cette fiche permet de vérifier l’authenticité de l’alerte et d’éviter les rumeurs ou les fausses informations.
Un lien direct permet de consulter la notice détaillée : fiche de rappel Ader. En parallèle, les professionnels de la distribution peuvent télécharger une affichette de communication destinée à être affichée en magasin. Ce document, disponible en format PDF, résume les consignes de sécurité en quelques lignes claires et visibles. Il peut être récupéré ici : affichette PDF pour points de vente.
Ces documents sont mis à jour en temps réel en cas d’évolution du rappel. Ils servent aussi de base pour les contrôles des agents des douanes ou de la DGCCRF, qui peuvent effectuer des visites inopinées dans les magasins pour s’assurer de la bonne application de la mesure.
Comment éviter ce type d’incident à l’avenir ?
Derrière ce rappel se pose une question plus large : comment garantir la sécurité alimentaire dans des chaînes de production de plus en plus complexes ? Ader a annoncé plusieurs mesures correctives : renforcement des contrôles sur les matières premières, installation de détecteurs de métaux en amont et en aval de la fabrication, et audit annuel des fournisseurs.
On ne peut pas tout prévoir, mais on peut tout surveiller , affirme Thomas Léger. À l’avenir, chaque lot d’ingrédients végétaux sera scanné par rayons X avant d’entrer en atelier. C’est un coût, mais c’est une garantie.
Le fournisseur d’oignons a aussi engagé une refonte de ses procédures, avec l’appui d’un cabinet spécialisé en sécurité alimentaire. Des caméras de surveillance ont été installées sur les lignes de tri, et chaque outil est désormais inspecté avant et après chaque utilisation.
Pour les consommateurs, la vigilance reste de mise. Lire les étiquettes, noter les numéros de lot, et signaler tout incident, aussi mineur semble-t-il, sont des gestes simples mais essentiels. C’est souvent grâce à un seul signalement que des milliers de personnes sont protégées.
A retenir
Quel est le produit concerné par le rappel ?
Il s’agit du pâté de canard à l’orange bio 180 g de la marque Ader, avec le code-barres 3529358603185, le lot 202525925r1, et une date de durabilité minimale du 16 septembre 2028.
Pourquoi ce produit est-il rappelé ?
Un fragment métallique a été détecté dans un lot d’oignons utilisés lors de la fabrication. Ce corps étranger présente un risque de blessure ou d’étouffement, d’où le retrait préventif.
Que faire si j’ai ce produit chez moi ?
Ne pas le consommer. Le rapporter au point de vente pour remboursement ou échange, même sans ticket de caisse.
Que faire en cas d’ingestion ?
Contacter immédiatement un professionnel de santé en cas de symptôme anormal, comme des douleurs à la gorge ou des saignements.
Comment être remboursé ?
Le remboursement ou l’échange est possible jusqu’au 16 septembre 2028 dans tous les magasins ayant vendu le produit, sans condition de justificatif.
Qui contacter pour plus d’informations ?
Le service consommateurs Ader est joignable au 05 62 35 54 41, du lundi au vendredi, de 9h à 18h.