Camping-cars : la loi interdit de les garer plus de 7 jours sur la voie publique, sous peine d’amende

L’essor des camping-cars ces dernières années révèle une quête croissante de liberté et d’autonomie. Entre rêves d’évasion et contraintes réglementaires, les propriétaires de ces véhicules aménagés doivent composer avec des règles souvent méconnues. Plongée dans un phénomène de société qui transforme les habitudes de voyage, mais aussi les défis du quotidien.

Pourquoi le camping-car séduit-il autant les Français ?

La pandémie a marqué un tournant. Confinés, privés de voyages, nombreux sont ceux qui ont repensé leur rapport à la mobilité. Clara Vasseur, photographe indépendante, témoigne : « Après des mois cloîtrée dans mon appartement parisien, l’idée d’un chez-moi sur roues est devenue une évidence. Mon Sprinter aménagé, c’est ma bulle d’air permanente. » Un sentiment partagé par Théo Rambault, artisan menuisier, qui y voit une solution économique : « Avec les prix des locations en hausse, l’investissement devient rentable. Et je choisis mes paysages comme salle à manger. »

Quels sont les pièges juridiques du stationnement prolongé ?

La limite des 7 jours : une règle méconnue

Contrairement aux idées reçues, un camping-car garé devant son domicile n’a aucun statut particulier. Marc Dallet, juriste spécialisé en droit routier, précise : « Beaucoup croient que leur véhicule aménagé échappe aux contraventions. Erreur : le Code de la route s’applique strictement, avec des contrôles en hausse dans les zones résidentielles. » Les municipalités comme Nice ou Annecy ont d’ailleurs renforcé leurs patrouilles.

Le risque de fourrière après 3 mois

Au-delà de trois mois d’immobilisation, la déclaration en mairie est obligatoire. Sophie Lavigne, responsable d’un service urbanisme dans le Var, alerte : « Sans cette démarche, le véhicule peut être considéré comme un encombrant. Nous avons dû saisir 12 camping-cars l’an dernier, dont certains valuent plus de 80 000 €. » Un drame pour des propriétaires comme Julien Pellerin, qui a perdu son véhicule après un long séjour à l’étranger.

Comment stationner son camping-car sans enfreindre la loi ?

Plusieurs solutions existent pour concilier passion nomade et respect des règlements :

  • Les aires dédiées : souvent gratuites hors saison, elles offrent sécurité et conformité légale.
  • Les conventions avec agriculteurs : certains louent des espaces dans leurs champs pour 50 €/mois.
  • Les parkings privatifs : des sociétés comme Campark proposent des abonnements avec vidéosurveillance.

Léa Morisot, gérante d’un camping en Dordogne, constate : « Nos clients réservent désormais des emplacements à l’année. C’est un marché en pleine mutation. »

A retenir

Un camping-car peut-il rester garé indéfiniment devant chez soi ?

Non. La limite légale est de 7 jours sur la voie publique, sauf arrêté municipal spécifique. Au-delà, le véhicule peut être verbalisé.

Que faire en cas de départ prolongé à l’étranger ?

Privilégier un parking sécurisé ou souscrire à un service de gardiennage. Certaines assurances annulent la couverture en cas d’immobilisation non déclarée.

Les vans sont-ils soumis aux mêmes règles ?

Oui, dès lors qu’ils dépassent les 3,5 tonnes ou sont équipés pour dormir. Les contrôles se multiplient sur les véhicules type fourgon aménagé.

Conclusion

Le boom des camping-cars redéfinit les modes de vie, mais pas le cadre juridique. Entre passion et réglementation, les propriétaires doivent naviguer avec pragmatisme. Comme le résume Clara Vasseur : « La liberté a un prix, et parfois… un code de la route. » Une réalité qui invite à anticiper bien avant de prendre la clé des champs.