En France, la vitesse excessive reste l’un des principaux facteurs d’accidents mortels sur les routes. Chaque année, des vies sont perdues, des familles bouleversées, souvent à cause d’un simple excès de quelques kilomètres-heure. Pourtant, les règles sont claires, les sanctions sévères, et les dispositifs de contrôle omniprésents. Alors pourquoi tant de conducteurs prennent-ils encore ce risque ? Entre pression du temps, habitudes routinières et parfois inconscience, les raisons sont multiples. Mais les conséquences, elles, sont sans appel. Cet article explore les différentes tranches d’excès de vitesse, leurs sanctions, et les répercussions concrètes sur la vie des automobilistes, à travers des témoignages et des situations réalistes.
Quelles sont les sanctions en cas d’excès de vitesse inférieur à 5 km/h ?
Et sur autoroute ou en agglomération, la différence est-elle significative ?
Lorsqu’un conducteur dépasse la limite de vitesse de moins de 5 km/h, la sanction varie selon le type de route empruntée. Sur une voie rapide ou une autoroute, où la vitesse autorisée dépasse 50 km/h, l’amende forfaitaire s’élève à 68 euros. Ce montant, bien que modéré, peut surprendre certains automobilistes qui considèrent cet écart comme négligeable. Pourtant, même une telle différence peut impacter la distance de freinage, surtout par temps pluvieux ou sur une route sinueuse.
En agglomération, où la vitesse est limitée à 50 km/h ou moins, le même excès de moins de 5 km/h entraîne une amende plus lourde : 135 euros. Cette distinction reflète la volonté des autorités de renforcer la sécurité dans les zones urbaines, où piétons, cyclistes et véhicules se côtoient de près. Clémentine Laroche, enseignante à Lyon, s’est récemment fait flasher à 53 km/h dans une rue limitée à 50. “Je pensais que c’était anodin, raconte-t-elle. Mais en relisant les statistiques, j’ai compris que même à cette vitesse, un enfant qui traverse brusquement n’a aucune chance. L’amende m’a servi de leçon.”
Que se passe-t-il en cas d’excès entre 5 et 20 km/h ?
Retrait de points : un coup dur pour les jeunes conducteurs ?
Un excès de vitesse compris entre 5 et 20 km/h est passible d’une amende de 68 euros sur les routes rapides, et de 135 euros en ville. Mais ce qui marque davantage les conducteurs, c’est le retrait d’un point sur le permis. Pour un conducteur expérimenté, cela peut sembler léger. Pour un jeune conducteur, cela peut être dramatique.
Thomas Berthier, 21 ans, a perdu son premier point six mois après l’obtention de son permis probatoire. “J’étais en retard pour un entretien d’embauche, j’ai roulé à 87 km/h sur une portion limitée à 70. Un radar a flashé. L’amende, je l’ai payée, mais ce point perdu… ça m’a fait peur. Je me suis dit que si je continuais comme ça, je repasserais l’examen avant même d’avoir fini ma période probatoire.” Depuis, il utilise un GPS avec alerte de vitesse et privilégie les trajets en avance.
À partir de 20 km/h d’excès, les sanctions s’intensifient-elles ?
Retrait de deux à quatre points : quel impact sur le capital global ?
À partir de 20 km/h d’excès, la tolérance zéro s’installe progressivement. L’amende s’élève à 135 euros, mais le retrait de points devient plus sévère : 2 points pour un excès de 20 à 30 km/h, 3 points entre 30 et 40 km/h, et jusqu’à 4 points au-delà de 40 km/h.
Ces retraits ont un effet cumulatif redoutable. Pour un conducteur qui a déjà perdu des points pour d’autres infractions – téléphone au volant, non-port de la ceinture –, chaque point supplémentaire perdu rapproche du risque de suspension. Camille Dubreuil, responsable logistique à Bordeaux, a perdu 4 points en une seule infraction après avoir roulé à 135 km/h sur une autoroute limitée à 90. “J’étais pressé, j’ai voulu doubler un camion, j’ai pas fait attention au panneau. Le stage de sensibilisation que j’ai dû suivre m’a ouvert les yeux. J’ai vu des vidéos d’accidents causés par la vitesse… Je ne repasserai jamais par là.”
Quelles sont les conséquences d’un excès de vitesse supérieur à 30 km/h ?
Suspension du permis et stage obligatoire : comment cela se passe-t-il ?
Un excès de vitesse compris entre 30 et 40 km/h déclenche une série de sanctions lourdes : retrait de 3 points, suspension du permis pendant 3 ans, interdiction de conduire certains véhicules, et obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière. La suspension est effective sans sursis, ce qui signifie que le conducteur ne peut plus conduire pendant toute la durée de la sanction, sauf dérogation exceptionnelle.
Le stage, d’une durée de deux jours, est conçu pour modifier les comportements. Il alterne ateliers théoriques, témoignages de victimes et exercices pratiques. “J’y suis allé à contrecœur, avoue Raphaël Marchand, livreur de colis à Marseille. Mais entendre une mère raconter la mort de son fils écrasé par un chauffard en excès de vitesse… ça marque. Je conduis désormais comme si mes enfants étaient à mes côtés.”
Que risque-t-on en cas d’excès de 50 km/h ou plus ?
Confiscation du véhicule et mise en fourrière : est-ce courant ?
L’excès de vitesse supérieur ou égal à 50 km/h est considéré comme un délit grave. L’amende peut atteindre 1 500 euros, le retrait de 6 points est automatique, et la suspension du permis de 3 ans est prononcée sans possibilité de permis blanc. Mais ce qui choque le plus, c’est la confiscation possible du véhicule si le conducteur en est le propriétaire.
En pratique, cette mesure est rarement appliquée pour une première infraction, mais elle devient quasi systématique en cas de récidive. En 2023, près de 12 000 véhicules ont été saisis en France pour grand excès de vitesse. Léa Fontaine, avocate spécialisée en droit routier, précise : “La confiscation vise surtout les conducteurs récidivistes ou ceux qui mettent délibérément en danger autrui. Elle a un effet dissuasif puissant.”
Le véhicule peut également être immobilisé sur-le-champ et conduit en fourrière. Les frais de mise en fourrière, de remorquage et de garde peuvent s’élever à plusieurs centaines d’euros, ajoutant une charge financière à la sanction initiale.
Et en cas de récidive, les peines sont-elles plus sévères ?
Peine de prison : un risque réel ou symbolique ?
La récidive dans un excès de vitesse supérieur à 50 km/h est passible d’une amende de 3 750 euros, d’une peine de prison de 3 mois, d’une suspension de permis de 3 ans, d’une interdiction de conduire pendant 5 ans maximum, et de la confiscation obligatoire du véhicule. La peine de prison, bien que possible, est rarement exécutée en pratique pour une première récidive. Elle est généralement remplacée par un sursis avec mise à l’épreuve.
Cependant, le risque existe bel et bien. En 2022, un automobiliste de 45 ans a été condamné à deux mois de prison ferme après avoir été pris deux fois en un an à plus de 60 km/h au-dessus de la limite. “C’est un message fort, commente le juge d’instance de Toulouse, Étienne Roussel. La récidive montre une volonté manifeste de mépris pour la loi et pour la vie des autres. On ne peut pas fermer les yeux.”
Comment les conditions météorologiques influencent-elles les limitations de vitesse ?
Et en cas d’excès par mauvais temps, les sanctions sont-elles aggravées ?
Les limitations de vitesse ne sont pas fixes : elles peuvent être temporairement abaissées en cas de conditions météorologiques défavorables – pluie, brouillard, verglas. Sur certaines portions, des panneaux lumineux indiquent les vitesses adaptées. Ne pas respecter ces mesures, même si la limite légale est plus élevée, constitue une infraction.
Par exemple, sur une autoroute normalement limitée à 130 km/h, la vitesse peut être ramenée à 110 km/h en cas de pluie. Un conducteur roulant à 125 km/h dans ces conditions s’expose à une sanction, car il dépasse la vitesse réglementaire en vigueur. “Beaucoup pensent que c’est du gadget, explique Sophie Marlet, gendarme dans le Calvados. Mais à 130 km/h sous la pluie, le risque d’aquaplaning est réel. Un excès, même modéré, peut coûter la vie.”
Peut-on contester un excès de vitesse ?
Quelles sont les chances de succès ?
Il est possible de contester un PV pour excès de vitesse, mais les chances de succès sont faibles en l’absence d’erreur manifeste – mauvaise identification du véhicule, panneau de limitation illisible, dysfonctionnement du radar. Les radars automatiques sont régulièrement vérifiés et certifiés, ce qui rend les contestations techniques rares.
En revanche, une contestation fondée sur des circonstances atténuantes – urgence médicale, panne de véhicule en cours de trajet – peut être prise en compte. Le juge peut alors modérer la sanction. Mais il faut fournir des preuves solides. “J’ai vu des gens invoquer un rendez-vous important, soupire Léa Fontaine. Mais un entretien d’embauche ne justifie pas de mettre des vies en danger.”
Comment éviter les excès de vitesse au quotidien ?
Les aides technologiques suffisent-elles ?
De nombreux véhicules modernes sont équipés d’aides à la conduite : limiteur de vitesse, reconnaissance des panneaux, alertes sonores. Ces outils, bien utilisés, peuvent réduire significativement les risques. Mais ils ne dispensent pas de la vigilance du conducteur.
“J’ai activé le limiteur sur mon utilitaire, témoigne Marc Tissier, artisan plombier. Désormais, même si je suis pressé, je ne dépasse jamais la limite. C’est un réflexe. Et puis, je me sens plus serein. Je sais que je ne risque ni amende, ni accident.”
Conclusion
La vitesse reste l’ennemi numéro un de la sécurité routière. Les sanctions, de plus en plus strictes, visent à dissuader les comportements à risque. Entre amendes, retraits de points, suspensions de permis, stages obligatoires et confiscations, le système pénal routier ne laisse aucune place à l’impunité. Mais au-delà des lois, c’est la prise de conscience individuelle qui fera la différence. Chaque kilomètre-heure gagné peut coûter une vie. La prudence, elle, ne coûte rien – sauf peut-être quelques minutes.
FAQ
Un excès de vitesse de 4 km/h en ville est-il sanctionné ?
Oui, même un excès de 4 km/h en agglomération (vitesse limitée à 50 km/h ou moins) est passible d’une amende forfaitaire de 135 euros. La tolérance est moindre en zone urbaine en raison de la présence accrue de piétons et de cyclistes.
Peut-on perdre tous ses points d’un seul coup ?
Non, le retrait maximal de points en une seule infraction est de 6. Cependant, si un conducteur a déjà un capital de points réduit, cette perte peut entraîner une invalidation totale de son permis.
Le stage de sensibilisation est-il obligatoire en cas d’excès de 25 km/h ?
Non, le stage n’est pas obligatoire pour un excès de 25 km/h. Il devient obligatoire à partir de 30 km/h d’excès, sauf si le juge décide de l’imposer dans le cadre d’une décision complémentaire.
Un excès de vitesse peut-il entraîner une peine de prison ?
Oui, en cas de récidive pour un excès de vitesse supérieur ou égal à 50 km/h, une peine de prison de 3 mois peut être prononcée. Elle est généralement assortie d’un sursis, mais peut être exécutée en cas de mauvaise foi avérée.
Le véhicule peut-il être confisqué après un simple excès de 40 km/h ?
Non, la confiscation du véhicule n’est possible qu’en cas d’excès de vitesse supérieur ou égal à 50 km/h, et encore plus fréquemment en cas de récidive. Elle relève du tribunal et n’est pas automatique.
A retenir
Quelle est la sanction la plus fréquente pour un petit excès de vitesse ?
L’amende forfaitaire, variant entre 68 et 135 euros selon la zone, est la sanction la plus courante. Elle est souvent accompagnée d’un retrait de 1 point à partir de 5 km/h d’excès.
Quand le tribunal intervient-il obligatoirement ?
Le tribunal de police est systématiquement saisi en cas d’excès de vitesse supérieur ou égal à 50 km/h, car cette infraction relève du délit et non plus d’une simple contravention.
Le paiement anticipé réduit-il l’amende ?
Oui, en cas de paiement dans les 15 jours suivant la réception du PV, l’amende peut être minorée. À l’inverse, un paiement tardif entraîne une majoration pouvant atteindre 375 euros.