Depuis l’enfance, nous sommes conditionnés à adopter certaines postures et gestes qui nous semblent naturels, mais qui sont en réalité influencés par les normes sociales, les réflexes inconscients et les mécanismes psychologiques. L’un de ces gestes qui peut sembler anodin est le fait de croiser les jambes lorsqu’on s’assoit. Mais derrière ce geste, se cache un véritable mélange de facteurs qui révèlent beaucoup sur notre état d’esprit, notre éducation et notre environnement culturel.
Une habitude qui vient de loin
La psychologue comportementale Sofia Lemos explique que le fait de croiser les jambes est un geste profondément ancré dans notre éducation, notre culture et nos émotions. En effet, depuis des siècles, le corps des femmes a été observé, jugé et formaté pour répondre à certaines attentes sociales. Au 18e siècle, par exemple, les portraits de femmes les représentaient toujours avec les jambes croisées, car cela était considéré comme un signe de réserve et de élégance. Ce geste est devenu un réflexe de « bonnes manières » pour les femmes, mais il peut avoir des significations différentes selon les cultures et les contextes.
Un geste appris et codé
Le fait de croiser les jambes n’est pas un geste naturel, mais un geste appris et codé. Les femmes ont été éduquées à s’asseoir de cette manière pour répondre à certaines attentes sociales et pour se conformer aux normes de la féminité. Cependant, cela peut varier en fonction des cultures et des contextes. Par exemple, en Asie, croiser les jambes peut être considéré comme un manque de respect, tandis que dans d’autres cultures, c’est un signe de confiance et de détente.
Un langage non verbal
Le fait de croiser les jambes peut également être considéré comme un langage non verbal qui révèle beaucoup sur notre état d’esprit et nos intentions. Selon Sofia Lemos, croiser les jambes peut refléter un besoin de protection, un retrait émotionnel ou, au contraire, un ancrage confiant. La manière dont on croise les jambes peut également influencer la façon dont on est perçue par les autres. Par exemple, si on croise les jambes vers son interlocuteur, c’est un signe d’intérêt, tandis que si on les croise dans l’autre sens, cela peut être perçu comme un retrait ou un désintérêt.
Une influence sur la crédibilité
Le fait de croiser les jambes peut également influencer notre crédibilité, notamment dans un contexte professionnel. Les études montrent que les personnes qui ont une posture ouverte, avec les pieds ancrés et les épaules droites, sont perçues comme plus autoritaires et plus crédibles. En revanche, les personnes qui ont une posture fermée, avec les jambes croisées et la tête basse, peuvent être perçues comme moins crédibles et moins confiantes. C’est pourquoi il est important de faire attention à sa posture, notamment dans les situations professionnelles, pour projeter une image de confiance et d’autorité.
Une question de liberté
Le fait de croiser les jambes peut également être considéré comme une question de liberté. En effet, le simple fait de s’asseoir comme on le souhaite, sans se demander si c’est « élégant » ou « féminin », peut être un petit acte de liberté. Il est important de s’écouter et de prendre sa place, sans culpabiliser, pour se sentir confortable et confiant. En fin de compte, le fait de croiser les jambes est un geste complexe qui reflète notre éducation, notre culture et nos émotions, mais qui peut également être un outil pour nous exprimer et nous affirmer.