France 2025 : les lourdes sanctions qui attendent les propriétaires oubliant de déclarer ce type de biens

Le paysage immobilier français connaît une mutation réglementaire majeure avec l’introduction de sanctions renforcées pour les propriétaires ne déclarant pas leurs biens inoccupés. Cette mesure, perçue comme une arme contre la fraude fiscale, bouleverse les habitudes et suscite autant de craintes que de questions. Entre témoignages éclairants et analyses d’experts, plongée dans un dispositif qui réveille le secteur.

Pourquoi cette réforme change-t-elle la donne pour les propriétaires ?

Un tournant juridique sans précédent

La législation a franchi un cap en 2023 : l’omission de déclaration d’un bien inoccupé n’est plus une simple négligence, mais une fraude caractérisée. Maël Kerbrat, notaire à Marseille, précise : « Les tribunaux appliquent désormais les mêmes critères qu’en cas d’évasion fiscale. La tolérance zéro s’impose. » Une décision qui aligne la France sur les standards européens de transparence immobilière.

Le choc des premières condamnations

À Toulouse, Élodie Sancerre a écopé d’une amende de 12 000€ pour un garage non décléré depuis 2019. « Je pensais qu’il s’agissait d’un local technique, pas d’un bien taxable. L’administration a vu les choses différemment », soupire-t-elle. Ces cas concrets illustrent la rigueur nouvelle des contrôles.

Quels risques courent réellement les contrevenants ?

L’éventail des sanctions

Les pénalités varient selon la durée de dissimulation :

  • Jusqu’à 10% de la valeur locative pour les oublis « ponctuels »
  • Des majorations pouvant atteindre 40% en cas de récidive
  • Des poursuites pénales exceptionnelles pour les portefeuilles immobiliers complexes

Théo Vimont, huissier à Lille, alerte : « Certains dossiers aboutissent devant le tribunal correctionnel. Mieux vaut régulariser sans attendre. »

L’effet domino administratif

Outre les amendes, les propriétaires risquent un rehaussement rétroactif de leur imposition sur trois ans. Anaïs Cordier, gestionnaire locative à Bordeaux, relate : « Un client a dû rembourser 8 700€ de taxes foncières majorées après un contrôle aléatoire. Le calcul incluait des pénalités journalières. »

Comment se mettre en conformité efficacement ?

La check-list vitale

  1. Vérifier l’ensemble de son patrimoine sur le site des impôts
  2. Consulter le cadastre pour les biens atypiques (box, parkings)
  3. Ne pas omettre les biens en copropriété ou en indivision
  4. Conserver les preuves de déclaration pendant six ans

Damien Pujol, conseiller en gestion patrimoniale, insiste : « Beaucoup d’erreurs proviennent de biens hérités non recensés. Un audit préventif permet d’anticiper. »

Les pièges à éviter absolument

Certaines situations génèrent des erreurs fréquentes :

  • Les logements « en travaux » depuis plus de deux ans
  • Les biens vacants attendant une succession
  • Les locations saisonnières non déclarées comme occupation intermittente

Cette loi combat-elle vraiment la crise du logement ?

L’arme anti-spéculation

En identifiant les logements « dormants », l’État vise à fluidifier le marché. Près de 200 000 biens ont été recensés depuis 2021. Hugo Lefèvre, urbaniste, nuance : « L’effet sur les prix locatifs reste limité. Mais l’inventaire précis permet des politiques ciblées. »

L’exemple strasbourgeois

La métropole alsacienne a réquisitionné 47 logements non déclarés pour y loger des familles précaires. Une opération rendue possible par les nouvelles données fiscales. « C’est une première étape vers un meilleur usage du parc existant », commente la maire-adjointe Lucie Rohmer.

À retenir

Qui est concerné par cette obligation ?

Tout propriétaire d’un bien immobilier non loué plus de six mois par an, y compris les résidences secondaires inutilisées.

Comment déclarer un bien inoccupé ?

Via la déclaration annuelle des revenus (case 4BE) ou directement sur le portail des impôts avant le 30 juin.

Existe-t-il des exceptions ?

Oui pour les biens insalubres (sur attestation d’un expert) ou faisant l’objet d’une procédure d’expropriation.

Conclusion

Ce durcissement législatif marque un changement d’époque dans la gestion du patrimoine immobilier. Entre urgence sociale et rationalisation fiscale, les propriétaires doivent désormais intégrer cette vigilance déclarative à leur routine administrative. Comme le résume Sonia Zaïdi, médiatrice du logement : « La régularité déclarative devient aussi cruciale que la gestion locative elle-même. Une nouvelle donne qui impose une éducation collective. »