Un nouveau directeur général nommé chez Ose Immunotherapeutics – ce que cela change pour la recherche médicale en 2025

En plein cœur de l’écosystème biotechnologique français, Ose Immunotherapeutics, société innovante basée à Nantes et à Paris, traverse une période de profondes mutations. Le renouvellement complet de son conseil d’administration, accompagné du départ de son directeur général, Nicolas Poirier, marque un tournant stratégique pour l’entreprise spécialisée dans l’immunothérapie contre le cancer. Ce changement de direction, loin d’être une rupture, s’inscrit dans une volonté de recentrage et d’optimisation des activités. Avec l’arrivée de Marc Le Bozec en tant qu’administrateur et directeur général par intérim, la société affiche un cap clair : maintenir l’innovation thérapeutique tout en renforçant sa viabilité économique. Cette transition, bien que sensible, est vécue comme une opportunité par les équipes internes, qui espèrent voir émerger une nouvelle dynamique au service de la recherche médicale.

Qui est Marc Le Bozec, nouveau pilote d’Ose Immunotherapeutics ?

Un parcours atypique entre entrepreneuriat et finance

Marc Le Bozec incarne un profil rare dans le monde des biotechnologies : celui d’un entrepreneur formé à HEC, capable d’allier vision scientifique, stratégie financière et leadership opérationnel. Diplômé de l’une des plus prestigieuses écoles de commerce françaises, il a très tôt choisi de s’engager dans le secteur biotech, créant en 1998 sa première entreprise, BioProtein Technologies. Cette aventure lui a permis d’acquérir une expérience terrain précieuse, notamment dans la gestion de projets complexes reliant recherche fondamentale et développement industriel.

Plus récemment, Le Bozec s’est orienté vers l’investissement, fondant et dirigeant deux fonds dédiés aux biotechnologies au sein de Financière Arbevel. Cette expérience lui a offert une compréhension fine des enjeux financiers des sociétés innovantes : valorisation, levée de fonds, partenariats stratégiques. C’est précisément ce double regard — scientifique et économique — qu’il est appelé à mettre au service d’Ose Immunotherapeutics dans cette phase transitoire.

Un rôle d’accompagnateur plutôt que de disrupteur

Contrairement à ce que pourrait laisser penser une transition brutale, Marc Le Bozec insiste sur la continuité. Dans une interview accordée à un média spécialisé, il déclare : Mon rôle n’est pas de tout remettre en question, mais d’accompagner une entreprise déjà porteuse de projets solides vers une nouvelle étape de maturité. Cette posture rassure les équipes, comme en témoigne Camille Ferrand, chercheuse senior au laboratoire de développement clinique d’Ose : On ne sent pas une prise de pouvoir, mais une main tendue. Marc pose des questions, écoute, et veut comprendre ce qui fait battre le cœur de cette société.

Pourquoi un changement de direction à Ose Immunotherapeutics ?

Une gouvernance en mutation pour des enjeux stratégiques

Le départ de Nicolas Poirier de la direction générale, bien qu’il conserve son poste de directeur scientifique, s’inscrit dans une logique de gouvernance renouvelée. Le conseil d’administration, désormais entièrement renouvelé, cherche à instaurer une nouvelle gouvernance plus alignée sur les objectifs de valorisation et de développement à long terme. Ce type de transition est fréquent dans les sociétés biotech en phase de croissance, où la nécessité de passer d’un modèle fondé sur la recherche à un modèle plus orienté marché devient cruciale.

Le cas d’Ose n’est pas isolé. D’autres entreprises européennes, comme Abivax ou Transgene, ont connu des changements similaires lorsqu’elles ont dû faire face à des choix stratégiques complexes entre poursuite de l’innovation et pression des actionnaires. Ces moments sont délicats, mais souvent nécessaires , analyse Élodie Reynaud, consultante en stratégie pharmaceutique. Une société comme Ose, qui travaille sur des thérapies immunitaires prometteuses mais coûteuses, doit constamment équilibrer ambition scientifique et réalisme économique.

Le maintien de Nicolas Poirier au poste de directeur scientifique : un gage de stabilité

Le fait que Nicolas Poirier conserve ses fonctions scientifiques est un signal fort envoyé aux équipes de recherche. Cela signifie que la vision fondatrice de la société reste intacte. Nicolas a été l’âme de ce projet depuis le début , confie Thomas Lemaire, ingénieur en immunologie au sein du centre de Nantes. Il a bâti des programmes cliniques solides, notamment sur les thérapies ciblant les cellules myéloïdes suppressives. Le savoir-faire, c’est lui qui l’a insufflé.

Le maintien de Poirier dans l’entreprise permet également d’éviter une fuite des talents. Dans le secteur biotech, les départs en cascade sont fréquents après un changement de direction. Ici, la stabilité du pôle scientifique rassure les chercheurs, qui voient dans cette décision une reconnaissance de leur travail.

Quelles sont les missions de Marc Le Bozec en tant qu’administrateur intérimaire ?

Mener une revue stratégique complète

Le mandat de Marc Le Bozec est clair : mener une revue stratégique approfondie des activités d’Ose Immunotherapeutics. Cette analyse portera sur trois axes principaux : les partenariats, les finances et les programmes de développement clinique. L’objectif affiché est de maximiser la valeur financière de la société, sans pour autant sacrifier l’innovation.

Cette revue stratégique ne se limite pas à un audit comptable. Elle implique des discussions avec les partenaires industriels, une évaluation des projets en cours, et une réflexion sur les priorités futures. Il s’agit de comprendre ce qui crée de la valeur, et ce qui pourrait être optimisé , explique Le Bozec. Par exemple, certains programmes pourraient gagner à être externalisés ou co-développés avec des acteurs plus gros.

Rassurer les équipes et maintenir la cohésion interne

Au-delà des chiffres et des rapports, un des enjeux majeurs pour Le Bozec est humain. Une entreprise comme Ose, c’est d’abord des femmes et des hommes passionnés par la science , insiste-t-il. Mon rôle, c’est aussi de les rassurer sur la pérennité de leurs projets.

Cette préoccupation est partagée par les salariés. On a eu peur que le changement de direction entraîne un virage trop commercial , avoue Sophie Arnaud, coordinatrice des essais cliniques. Mais Marc a été très clair : l’innovation reste au cœur. On ne va pas abandonner des projets prometteurs pour satisfaire des actionnaires à court terme.

Quel avenir pour Ose Immunotherapeutics ?

Un processus de recrutement en cours pour un nouveau DG permanent

La nomination de Marc Le Bozec est temporaire. Un processus de recrutement est actuellement en cours pour identifier un nouveau directeur général permanent. Ce profil devra allier compétences scientifiques, expérience managériale et capacité à lever des fonds. On cherche quelqu’un qui comprenne à la fois la complexité de la recherche et les exigences du marché , précise un membre du conseil d’administration, qui souhaite rester anonyme.

Les candidats pressentis viennent de divers horizons : grands groupes pharmaceutiques, start-ups biotech internationales, ou encore fonds spécialisés. Le choix final devrait intervenir d’ici la fin de l’année, selon les sources proches du dossier.

Les enjeux de l’innovation thérapeutique au cœur des priorités

Malgré les changements de gouvernance, Ose Immunotherapeutics reste fidèle à sa mission : développer des thérapies innovantes contre le cancer. La société travaille notamment sur des approches ciblant le microenvironnement tumoral, une piste prometteuse mais encore peu explorée. L’immunothérapie, ce n’est pas seulement activer les lymphocytes T , souligne Nicolas Poirier. Il faut aussi neutraliser les cellules qui bloquent la réponse immunitaire. C’est là que réside notre avantage.

Les programmes cliniques en cours, notamment sur l’OST-1001, une molécule en phase d’essai pour les cancers résistants, devraient poursuivre leur développement. On n’a pas le droit d’interrompre des essais qui pourraient un jour sauver des vies , insiste Camille Ferrand. Et pour l’instant, tout continue comme prévu.

A retenir

Quel est le rôle actuel de Marc Le Bozec chez Ose Immunotherapeutics ?

Marc Le Bozec est nommé administrateur et directeur général par intérim d’Ose Immunotherapeutics après le renouvellement complet du conseil d’administration. Il est chargé de mener une revue stratégique des activités de la société, notamment sur les axes des partenariats, des finances et des programmes cliniques, tout en assurant la continuité et en rassurant les équipes.

Pourquoi Nicolas Poirier quitte-t-il la direction générale ?

Le départ de Nicolas Poirier de la direction générale s’inscrit dans un renouvellement global de la gouvernance d’Ose Immunotherapeutics. Ce changement vise à recentrer la stratégie de l’entreprise sur la valorisation de ses actifs tout en maintenant l’innovation thérapeutique. Poirier conserve néanmoins son poste de directeur scientifique, garantissant ainsi la continuité des projets de recherche.

Quels sont les enjeux financiers et stratégiques pour Ose ?

Ose Immunotherapeutics doit aujourd’hui équilibrer innovation scientifique et performance économique. La société cherche à maximiser la valeur de ses programmes cliniques, notamment via des partenariats ou des levées de fonds, tout en maintenant son indépendance et sa mission thérapeutique. La revue stratégique menée par Marc Le Bozec vise à identifier les leviers de croissance les plus efficaces.

Le changement de direction risque-t-il de ralentir les projets de recherche ?

Non, les projets de recherche d’Ose Immunotherapeutics continuent normalement. Le maintien de Nicolas Poirier au poste de directeur scientifique et l’engagement de Marc Le Bozec à préserver l’innovation rassurent les équipes. Aucun arrêt ou report majeur n’a été annoncé, et les essais cliniques en cours poursuivent leur trajectoire.

Quand sera nommé le nouveau directeur général permanent ?

Un processus de recrutement est en cours pour désigner un nouveau directeur général permanent. Bien qu’aucune date précise n’ait été communiquée, les sources internes estiment que le choix devrait être finalisé d’ici la fin de l’année, après une sélection rigoureuse de profils capables de conjuguer science, gestion et vision stratégique.