Nutri-Score 2025 : La controverse cachée derrière le nouveau système

Chaque été, les rayons des supermarchés deviennent un terrain de choix pour des décisions alimentaires parfois complexes. Entre promesses santé et réalité nutritionnelle, les consommateurs naviguent à vue, guidés par des étiquettes comme le Nutri-Score. La récente mise à jour de 2024 a suscité à la fois des espoirs et des interrogations. Pourquoi cette refonte a-t-elle bouleversé l’équilibre fragile entre information et marketing ? Quels impacts concrets sur les produits du quotidien ? Et surtout, comment les consommateurs peuvent-ils s’adapter à ces changements sans se perdre dans un labyrinthe de données ?

Quels sont les principaux changements du Nutri-Score en 2024 ?

Comment la formule de calcul a-t-elle évolué ?

La nouvelle version du Nutri-Score privilégie une approche plus nuancée. Les sucres libres, les fibres, le sel et les types de graisses sont désormais évalués avec une précision accrue. « Ce changement vise à dissuader la consommation d’aliments ultra-transformés, explique Camille Dubois, nutritionniste à Lyon. Par exemple, une barre céréalière contenant des additifs comme les E-numéros sera pénalisée davantage, même si sa teneur en sucre est modérée. » Cette évolution s’inscrit dans une volonté de décourager les produits dont la composition cache des défauts sous des allégations marketing.

Quel est le rôle des additifs dans la nouvelle notation ?

Les additifs alimentaires, souvent absents des débats publics, sont désormais pris en compte. « Un produit avec des conservateurs ou des colorants artificiels verra son score réduit, même s’il répond aux critères classiques de faible teneur en sel ou en matières grasses, précise Thomas Lefebvre, membre d’une association de consommateurs. C’est une avancée, mais aussi un défi : comment évaluer l’impact réel de ces substances sur la santé à long terme ? »

Pourquoi certains produits populaires ont-ils perdu des points ?

Quels exemples concrets illustrent cette réévaluation ?

Les aliments autrefois considérés comme « sains » ont parfois été surpris par la nouvelle formule. Amélie Rousseau, étudiante en biologie, raconte : « J’achetais des yaourts allégés avec un score A, mais après la mise à jour, ils sont passés à C. En lisant la liste des ingrédients, j’ai découvert des édulcorants que je n’avais jamais remarqués avant. » Ce cas typique montre comment le Nutri-Score incite à une lecture plus critique des étiquettes.

Comment les industriels réagissent-ils à ces modifications ?

Face à ces nouvelles règles, certaines marques adaptent leurs recettes. « Nous avons reformulé notre gamme de jus de fruits pour réduire les sucres libres, témoigne Lucien Fabre, responsable qualité chez un fabricant national. Mais cela a affecté le goût, et certains clients ont déserté nos produits. » Cette tension entre santé et palatabilité soulève une question cruciale : jusqu’où aller dans les compromis pour préserver un bon score ?

Le Nutri-Score est-il devenu un outil marketing ?

Pourquoi les allégations santé peuvent-elles être trompeuses ?

Le Nutri-Score, bien que conçu comme un outil d’information, est souvent récupéré pour des stratégies commerciales. « Un produit peut afficher un score A tout en contenant des ingrédients discutables, alerte Sophie Lambert, diététicienne à Bordeaux. Par exemple, certains substituts de repas vantent leur faible teneur en calories, mais utilisent des additifs pour imiter la texture des aliments naturels. » Ce paradoxe illustre les limites d’un système qui valorise les chiffres plutôt que la qualité globale.

Comment les consommateurs perçoivent-ils cette instrumentalisation ?

Lucas Moreau, professeur de nutrition à Paris, observe : « De nombreux acheteurs confondent le Nutri-Score avec une garantie de qualité. Or, un produit peut être “sain” sur le papier mais peu adapté à des besoins spécifiques, comme ceux d’un sportif ou d’une femme enceinte. » Cette confusion risque de renforcer une approche simpliste de l’alimentation, où les étiquettes remplacent l’analyse critique.

Que disent les experts de cette réforme ?

Quelles sont les limites encore non résolues du Nutri-Score ?

Même les spécialistes reconnaissent les imperfections persistantes. « Le système ne prend pas en compte la densité nutritionnelle globale, explique Camille Dubois. Un légume surgelé sans additifs et un jus de fruits pressés peuvent avoir le même score, alors que leurs apports en vitamines et minéraux sont très différents. » Cette lacune souligne la difficulté d’évaluer la qualité nutritionnelle avec une formule unique.

Le Nutri-Score peut-il remplacer une éducation nutritionnelle ?

Thomas Lefebvre insiste : « Le score est utile, mais il ne doit pas devenir un substitut à la réflexion. Par exemple, un consommateur pourrait privilégier des produits avec un bon score tout en négligeant la diversité alimentaire. » Les experts s’accordent sur l’importance de combiner l’outil à une sensibilisation plus large aux principes de l’équilibre nutritionnel.

Comment les consommateurs s’adaptent-ils aux nouvelles règles ?

Quels comportements émergent après la mise à jour ?

Amélie Rousseau partage son expérience : « Je vérifie désormais la liste des ingrédients avant de me fier au score. Par exemple, pour les céréales, je privilégie celles avec des fibres naturelles plutôt que des additifs qui imitent leur effet. » Cette prise de conscience marque un tournant vers une consommation plus informée, même si les habitudes sont difficiles à changer.

Les applications nutritionnelles complémentaires sont-elles utiles ?

Sophie Lambert recommande : « Des apps comme Yuka ou OpenFoodFacts permettent de croiser les informations du Nutri-Score avec des données sur les additifs ou les labels. » Pour Lucien Fabre, cela représente « un outil précieux pour les consommateurs soucieux de transparence », même si elles ne remplacent pas une analyse contextuelle des besoins individuels.

Quels conseils pour une alimentation équilibrée cet été ?

Comment choisir des produits sains malgré les étiquettes trompeuses ?

Camille Dubois conseille : « Privilégiez les produits avec des listes d’ingrédients courtes et des aliments frais. Par exemple, pour les salades composées, préférez celles avec des légumes entiers plutôt que des versions ultra-transformées enrichies de fibres artificielles. » Cette approche permet de concilier praticité et qualité nutritionnelle, surtout en période estivale où les repas rapides se multiplient.

Comment éviter les pièges des allégations santé ?

Thomas Lefebvre recommande : « Méfiez-vous des termes comme “sans sucre” ou “faible en gras”. Vérifiez toujours les quantités et les alternatives utilisées, comme les édulcorants ou les amidons modifiés. » En été, les boissons gazeuses sans sucre ou les glaces allégées sont des exemples typiques où le Nutri-Score peut masquer des défauts sous-jacents.

A retenir

Le Nutri-Score est-il fiable pour choisir ses aliments ?

Le Nutri-Score reste un outil utile, mais partiel. Il ne remplace pas une lecture attentive des étiquettes ni une connaissance des besoins personnels. Comme le souligne Sophie Lambert, « il faut l’utiliser comme un guide, pas comme une bible ».

Comment les industriels exploitent-ils le Nutri-Score ?

De nombreux fabricants modifient leurs recettes pour améliorer leur score, parfois au détriment du goût ou de la qualité globale. Cela montre la nécessité de rester vigilant face aux allégations marketing.

Quels sont les meilleurs moyens de vérifier la qualité d’un produit ?

Combinez le Nutri-Score avec des applications comme Yuka, lisez les listes d’ingrédients, et privilégiez les aliments proches de leur état naturel. Comme le rappelle Camille Dubois, « moins il y a d’ingrédients, mieux c’est ».