Face au boom de l’épargne en 2025, ces placements incontournables pour les retraités

Alors que l’automne 2025 s’installe dans une lumière dorée et une atmosphère plus posée, les retraités français redonnent vie à une réflexion bien plus ancienne que la saison elle-même : comment faire fructifier son épargne sans compromettre sa sérénité ? Un constat frappe les économistes : le taux d’épargne des ménages avoisine désormais les 19 %, un niveau inédit depuis la crise sanitaire. Ce chiffre, loin d’être anodin, révèle une société en pleine réinvention de sa relation à l’argent. Entre prudence légitime et volonté de performance, les seniors naviguent un terrain complexe, où chaque décision peut peser sur des années de tranquillité. À l’heure où l’inflation résiste et les taux d’intérêt fléchissent, la question n’est plus seulement de protéger son capital, mais de lui redonner du souffle. Où placer ses économies en 2025 pour qu’elles soient à la fois sécurisées et productives ?

Qu’est-ce qui pousse les retraités à épargner davantage en 2025 ?

Le paysage économique français en 2025 est marqué par une tension sourde. L’inflation, bien qu’atténuée, reste supérieure à 2 %, et les prévisions macroéconomiques oscillent entre prudence et fragilité. Dans ce contexte, les ménages, et particulièrement les retraités, adoptent une stratégie de repli : épargner plus pour se prémunir contre l’incertitude. Mais derrière ce réflexe de sécurité, un autre mouvement se dessine, plus subtil. Les années 2023 et 2024 ont vu une remontée des taux de rémunération sur certains placements, ravivant chez les seniors une curiosité longtemps endormie pour des solutions plus dynamiques. Ce n’est plus seulement une question de précaution, mais bien d’optimisation. Comme le souligne Élise Thibault, 72 ans, ancienne enseignante à Lyon : J’ai toujours mis de l’argent de côté, mais aujourd’hui, je me rends compte que laisser dormir mon livret A, c’est perdre de l’argent chaque année. L’inflation ronge mon pouvoir d’achat, et je veux agir.

Cette prise de conscience collective s’accompagne d’une mutation des comportements. Les retraités, souvent perçus comme conservateurs, se montrent de plus en plus ouverts à la diversification, à condition que celle-ci soit encadrée. Leur expérience leur a appris à ne pas céder aux sirènes des placements trop risqués, mais aussi à ne pas rester figés dans des schémas dépassés. La clé, selon eux, réside dans un équilibre subtil entre sécurité et rendement, entre tradition et innovation.

Les livrets réglementés : sécurité assurée, mais au prix de quelle performance ?

Le Livret A, pilier de l’épargne populaire, affiche en août 2025 un taux de rémunération de 1,7 %. Un chiffre qui, à première vue, semble rassurant. Pourtant, il est nettement inférieur à l’inflation, ce qui signifie que, chaque année, la valeur réelle de l’épargne placée sur ce support diminue. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit un parcours similaire, tandis que le Livret d’Épargne Populaire (LEP), réservé aux ménages aux revenus modestes, reste une exception avec un taux avantageux de 4 %. Mais son accès limité en fait une solution peu généralisable.

Les comptes à terme, souvent proposés par les banques pour des durées de 6 à 24 mois, offrent des rendements légèrement supérieurs, autour de 1,5 %, mais restent insuffisants pour compenser la perte d’achat. Pour beaucoup, ces placements deviennent des garde-fous, des réserves de liquidité en cas de besoin, mais non des moteurs de croissance. J’ai gardé 10 000 euros sur mon Livret A, confie Marc Lenoir, 68 ans, retraité de l’industrie chimique dans le Nord. C’est mon parachute. Mais le reste, je l’ai placé ailleurs. Je ne veux pas que mon argent disparaisse à petit feu.

Immobilier : toujours une valeur refuge, mais avec quels pièges ?

L’immobilier direct : un amour durable, mais de plus en plus exigeant

La pierre reste un symbole fort chez les retraités. Acheter un bien, le louer, en tirer des revenus : ce modèle classique continue de séduire. Pourtant, le marché a changé. La fiscalité s’est alourdie, les obligations de rénovation énergétique se multiplient, et la vacance locative peut devenir un cauchemar, surtout en zone rurale ou dans des villes moyennes. Les passoires thermiques sont désormais interdites à la location, ce qui contraint les propriétaires à des travaux coûteux.

Malgré cela, certains persistent, comme Sophie Renard, 70 ans, propriétaire d’un appartement à Bordeaux. J’ai acheté en 2018, raconte-t-elle. Aujourd’hui, je dois investir 25 000 euros pour isoler les combles et changer les fenêtres. C’est lourd, mais je préfère garder mon bien. Je sais que, dans dix ans, il vaudra plus, et mes locataires paient bien.

SCPI : la pierre-papier, un compromis intelligent ?

Face aux contraintes de la gestion locative, les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) gagnent en popularitée en 2025. Elles permettent d’investir dans l’immobilier sans se charger des tracas du quotidien. Le rendement moyen avoisine 4,5 %, ce qui en fait une solution attractive pour les retraités cherchant un complément de revenus régulier. De plus, certaines SCPI se spécialisent désormais dans la rénovation énergétique ou l’immobilier de santé, des secteurs porteurs.

J’ai investi 50 000 euros dans une SCPI spécialisée dans les cliniques privées, explique Jean-Paul Vasseur, 74 ans, ancien cadre dans le secteur médical. Je reçois un dividende tous les trimestres, et je n’ai rien à gérer. C’est un peu moins tangible qu’un appartement, mais beaucoup moins stressant.

Cependant, les frais d’entrée, la fiscalité sur les revenus fonciers et la faible liquidité (la revente peut prendre plusieurs mois) restent des points d’attention. Un investissement en SCPI demande une analyse fine du patrimoine détenu et de la stratégie de gestion.

Assurance vie et fonds euros : la diversification comme levier de performance

Le retour en grâce du fonds en euros

En 2025, l’assurance vie confirme son statut de placement préféré des retraités. Le fonds en euros, longtemps décrié pour ses rendements en berne, retrouve une certaine vigueur avec des taux moyens compris entre 2,6 % et 3,1 % en 2024. Ce retour à la performance rassure les épargnants, qui y voient un socle solide pour leur patrimoine.

Mon contrat d’assurance vie a été mon choix le plus intelligent, affirme Nadia Choukri, 66 ans, retraitée de la fonction publique à Montpellier. J’ai 70 % en fonds euros, pour la sécurité, et 30 % en unités de compte, pour un peu de croissance. Je touche des revenus stables, et je sais que mon capital est protégé.

Unités de compte : quand la prudence s’allie à l’ambition

La force de l’assurance vie réside dans sa souplesse. Elle permet de combiner sécurité et potentiel de rendement. Les unités de compte offrent accès à des obligations, des actions, des ETF (fonds indiciels), ou encore des parts de SCPI. Cette diversification est essentielle pour contrer l’érosion de l’inflation.

Les versements programmés, ou PEL , deviennent une pratique courante. Ils permettent de lisser les entrées en bourse, d’éviter les erreurs de timing, et de bénéficier de l’effet de moyenne. Je mets 200 euros par mois sur un ETF sur l’indice Euro Stoxx 50, témoigne Bernard Fournier, 71 ans, ancien ingénieur à Toulouse. C’est peu, mais sur dix ans, ça peut faire une belle somme. Et je dors tranquille.

Comment construire une stratégie d’épargne adaptée en 2025 ?

Quelle stratégie selon son profil ?

En 2025, il n’existe plus de solution unique. Chaque retraité doit définir son profil d’investisseur : prudent, équilibré ou dynamique.

Pour les profils prudents, la priorité est la préservation du capital. Une épargne de précaution de 3 à 6 mois de dépenses doit être placée sur un livret ou en fonds euros. Le reste peut être orienté vers des obligations sécurisées ou des fonds monétaires, afin d’obtenir un rendement légèrement supérieur à l’inflation.

Les profils équilibrés optent pour la diversification. Un contrat d’assurance vie multisupport, avec 60 % en fonds euros et 40 % en unités de compte, est un bon compromis. Des ETF équilibrés, des fonds obligataires d’entreprise ou des SCPI à rendement modéré peuvent compléter le portefeuille.

Les profils plus dynamiques, souvent encore en bonne santé et avec un horizon de placement long, peuvent s’ouvrir à des supports plus risqués : ETF actions, fonds thématiques (énergie, santé, numérique), ou parts de SCPI à forte croissance. L’essentiel est d’entrer progressivement, par versements réguliers, pour limiter l’impact des variations de marché.

Quelles bonnes pratiques adopter ?

Quel que soit le profil, certaines règles restent fondamentales :

  • Diversifier : ne jamais concentrer tous ses avoirs sur un seul type de placement.
  • Éviter les promesses irréalistes : un rendement élevé sans risque n’existe pas. Privilégier les produits régulés et transparents.
  • Prendre en compte la fiscalité : le rendement brut est trompeur. Il faut calculer le net après prélèvements sociaux (17,2 %) et impôt sur le revenu.
  • Faire un bilan annuel : réajuster sa stratégie en fonction de l’évolution des taux, de la réglementation ou de ses besoins personnels.

Un tableau récapitulatif des principaux placements observés en 2025 permet de comparer les options :

Placement Rendement moyen (2025) Liquidité Risque
Livret A 1,7 % Immédiate Faible
LEP 4 % Immédiate Faible (éligibilité limitée)
Assurance vie fonds euros 2,8 % (moyenne) Moyenne Faible à modéré
SCPI 4,5 % Faible (plusieurs mois) Modéré
ETF équilibré Variable (3-6 % espéré) Moyenne Modéré

Conclusion : l’épargne des retraités, entre prudence et audace

En 2025, les retraités français ne se contentent plus de sécuriser leur épargne : ils cherchent à la faire vivre. Le taux d’épargne record (18,9 %) n’est pas un signe de passivité, mais de vigilance stratégique. Entre livrets garantis, assurance vie, SCPI et placements diversifiés, les choix sont nombreux, mais doivent être mûrement réfléchis. La clé du succès ? Un équilibre personnalisé, une surveillance régulière, et une ouverture prudente à l’innovation. Comme le résume Élise Thibault : Je ne veux pas devenir trader, mais je refuse de laisser mon argent dormir. Aujourd’hui, je me sens actrice de ma retraite.

A retenir

Est-il encore pertinent de placer son argent sur un Livret A en 2025 ?

Oui, mais uniquement pour une épargne de précaution. Le Livret A reste un placement sûr et liquide, mais son rendement de 1,7 % est insuffisant pour compenser l’inflation. Il convient donc de l’utiliser comme réserve, et non comme moteur de croissance.

Quel est l’avantage d’une SCPI par rapport à l’immobilier direct ?

La SCPI permet d’investir dans l’immobilier sans gestion locative ni contraintes de travaux. Elle offre un rendement attractif (4,5 % en moyenne) et une diversification géographique et sectorielle. En revanche, elle est moins liquide et soumise à des frais d’entrée.

Peut-on combiner sécurité et rendement dans un même placement ?

Oui, notamment via l’assurance vie. En associant fonds euros (sécurité) et unités de compte (potentiel de rendement), il est possible de construire un portefeuille équilibré, adapté à chaque profil. La diversification est le pilier de cette stratégie.

Quelle est la meilleure pratique pour ajuster son épargne face à l’incertitude économique ?

Faire un bilan annuel de son patrimoine, réviser sa stratégie en fonction des taux d’intérêt, de la fiscalité et de ses besoins, et privilégier les versements programmés pour lisser les risques. La souplesse et la vigilance sont les alliées des épargnants avisés.