La réforme des pensions de réversion prévue pour 2026 s’annonce comme un tournant majeur pour les conjoints survivants. Portée par le Conseil d’orientation des retraites, cette refonte vise à moderniser un système jugé inéquitable et complexe. Entre taux harmonisés, critères d’éligibilité assouplis et formules de calcul repensées, découvrez ce qui attend les futurs bénéficiaires.
Pourquoi unifier les taux de réversion entre les régimes ?
Actuellement, un fonctionnaire survivant perçoit 50 % de la pension de son conjoint décédé, contre 60 % pour un salarié du privé. Une disparité qui crée des inégalités flagrantes. Le COR propose trois options : un taux unique à 50 %, 55 % ou 60 %. « Mon père était enseignant, ma mère infirmière. Si cette réforme avait existé, elle n’aurait pas perdu 10 % de sa pension à cause d’une simple différence de statut », confie Élodie Roussel, dont la mère a été impactée par ce système.
Qui sera concerné par le nouveau taux ?
Seuls les décès survenus après le 1er janvier 2026 seront concernés. Les droits acquis avant cette date resteront inchangés.
Comment évolueront les conditions d’âge et de statut marital ?
La réforme prévoit deux changements majeurs :
- L’âge minimum d’éligibilité, actuellement variable, pourrait être uniformisé à 55 ans ou même supprimé.
- La condition de non-remariage disparaîtrait, et les couples pacsés ou en concubinage deviendraient éligibles.
Luc Vernet, marié depuis 30 ans mais non pacsé, se réjouit : « Enfin une reconnaissance pour les couples comme le nôtre ! C’est une question de justice sociale. »
Quelles sont les nouvelles formules de calcul proposées ?
Deux approches sont sur la table :
1. Une pension basée sur le niveau de vie
Le montant serait calculé ainsi : 2/3 de la retraite du défunt – 1/3 de celle du survivant. « Cela éviterait des situations absurdes où une retraitée aisée cumule plusieurs pensions tandis qu’une veuve modeste peine à joindre les deux bouts », analyse Sophie Leclerc, assistante sociale.
2. Une proratisation selon la durée du mariage
Seules les années de vie commune seraient prises en compte. Problème : les couples non mariés depuis longtemps pourraient être désavantagés. « Avec mon compagnon, nous sommes ensemble depuis 15 ans sans nous être mariés. Cette réforme nous pénaliserait », s’inquiète Thomas Moreau.
Les conditions de ressources vont-elles changer ?
Actuellement, seuls les bénéficiaires du régime général subissent un plafond de ressources (24 232 €/an en 2024). Le COR envisage soit de supprimer ce plafond, soit de l’étendre à tous les régimes. « Beaucoup ignorent qu’ils ont droit à des compléments malgré ce plafond », note Édouard Bertin, conseiller en gestion de patrimoine.
Quelles incertitudes persistent ?
Malgré ces avancées, des zones d’ombre subsistent :
- La complexité des nouvelles démarches administratives
- L’accompagnement des populations fragiles
- Le calendrier précis de mise en œuvre
« Il faudra une vraie campagne d’information. Beaucoup de seniors ne consultent pas les sites officiels », prévient Anne-Laure Fournier, médiatrice sociale.
Conclusion
Cette réforme, si elle est adoptée, marquera une étape clé vers plus d’équité entre tous les conjoints survivants. Mais entre les scénarios possibles et les détails à préciser, un travail de pédagogie s’impose. Les prochains mois seront cruciaux pour comprendre comment ces changements affecteront concrètement les millions de Français concernés.
A retenir
Quand cette réforme entrera-t-elle en vigueur ?
Le 1er janvier 2026, pour les décès survenus après cette date.
Les droits actuels seront-ils modifiés ?
Non, seuls les nouveaux bénéficiaires seront concernés par les nouvelles règles.
Les couples non mariés auront-ils droit à la réversion ?
Oui, selon les propositions, les couples pacsés ou en concubinage pourraient y prétendre.
Comment suivre l’évolution de cette réforme ?
Le site du Conseil d’orientation des retraites et les caisses de retraite publieront régulièrement des mises à jour.