Le ronflement, souvent perçu comme un simple désagrément, peut transformer une nuit de sommeil en véritable calvaire, tant pour celui qui ronfle que pour son entourage. Dans un petit appartement parisien, Lucie, 34 ans, raconte comment son compagnon Thomas, 37 ans, a vu sa qualité de vie décliner avant de découvrir une méthode improbable : « Les nuits étaient devenues un enfer. Les ronflements de Thomas ressemblaient à ceux d’un moteur d’avion. Nous avons tout essayé : oreillers ergonomiques, sprays nasaux… Rien n’y faisait. » C’est alors qu’un médecin, le Dr Vincent Valinducq, leur a suggéré une solution aussi simple qu’iconoclaste : une balle de tennis cousue dans un tee-shirt.
Comment une balle de tennis peut-elle réduire les ronflements ?
Une astuce éprouvée par la pratique
L’idée repose sur un principe étonnamment efficace : empêcher le dormeur de basculer sur le dos. « J’ai vu des patients revenir avec des résultats spectaculaires après quelques semaines », explique le Dr Valinducq, qui a testé cette méthode sur une trentaine de cas. L’astuce consiste à coudre une poche à l’arrière d’un vêtement de nuit et y glisser une balle de tennis. Dès que le dormeur tente de se retourner sur le dos, la balle le gêne physiquement, le contraignant à rester sur le côté.
Thomas, sceptique au départ, a fini par céder : « Au début, je trouvais ça ridicule. Mais après trois nuits, je dormais mieux et Lucie ne se réveillait plus en sursaut. » Ce témoignage rejoint les observations du Dr Yves-Victor Kamami, ORL à Lyon, qui confirme : « La position latérale réduit de 60 à 70 % les ronflements liés à une obstruction des voies respiratoires. »
Pourquoi la position dorsale aggrave-t-elle les ronflements ?
Une question d’anatomie
Dormir sur le dos relâche les tissus du pharynx, rétrécissant le passage de l’air. « Imaginez un tuyau d’arrosage plié : plus le flux est contraint, plus les vibrations sont fortes », compare le Dr Kamami. Ces vibrations, causées par l’air qui force son passage, génèrent ce bruit caractéristique. En position latérale, la langue et le voile du palais ne s’affaissent pas, permettant une respiration plus fluide.
Amélie, 42 ans, a découvert cette réalité après des années de lutte contre des ronflements intenses : « Je pensais que c’était lié à mon surpoids. En réalité, c’était surtout ma façon de dormir. Depuis que je suis sur le côté grâce à la balle de tennis, je respire mieux et je me sens plus en forme le matin. »
Quelles autres solutions existent pour réduire les ronflements ?
Des alternatives adaptées à chaque profil
Si la balle de tennis convient aux ronfleurs occasionnels, d’autres options existent pour des cas plus complexes. Les écarteurs nasaux, par exemple, sont plébiscités par les patients souffrant de congestion chronique. « J’utilise un modèle en silicone depuis six mois, témoigne Laurent, 51 ans. C’est discret et ça m’a évité de prendre des médicaments. »
Pour les ronflements liés à une réduction du tonus musculaire, les orthèses mandibulaires, disponibles en pharmacie, avancent de la mâchoire inférieure pour dégager les voies respiratoires. « C’est efficace mais parfois inconfortable », concède Sophie, 39 ans, qui a préféré opter pour une ceinture spéciale anti-ronflement, ajustable et lavable.
Quand faut-il consulter un médecin pour des ronflements ?
Un symptôme à ne pas négliger
Les ronflements fréquents, surtout s’ils s’accompagnent de pauses respiratoires ou de fatigue diurne, peuvent masquer une apnée du sommeil. « J’ai perdu 15 kilos en trois mois sans comprendre pourquoi », raconte Marc, 45 ans, dont les examens ont révélé un syndrome d’apnée sévère. Ce trouble, si non traité, augmente les risques d’hypertension et d’infarctus.
Le Dr Valinducq insiste sur l’importance d’une consultation : « Si la balle de tennis ne suffit pas, il faut creuser. Un enregistrement nocturne ou une polygraphie respiratoire permettent de diagnostiquer des troubles sous-jacents. »
Quels sont les avantages et inconvénients de la méthode de la balle de tennis ?
Équilibre entre simplicité et limites
L’avantage principal ? Son coût dérisoire. « Un tee-shirt et une balle coûtent moins de 10 euros », souligne Lucie. En revanche, certains patients trouvent la méthode inconfortable. « J’ai mis deux semaines à m’habituer, confesse Thomas, mais le résultat en valait la peine. »
Pour les dormeurs agités, la balle peut glisser ou se déloger. Le Dr Kamami propose alors des alternatives textiles : « Des pyjamas intégrant un système anti-retournement sont disponibles, bien que plus onéreux (environ 50 euros). »
Conclusion : Une solution à intégrer dans une approche globale
La balle de tennis n’est pas un remède miracle, mais elle s’inscrit dans une stratégie plus large pour améliorer la qualité du sommeil. Comme le rappelle le Dr Valinducq : « Il faut aussi travailler sur l’hygiène de vie : éviter l’alcool avant de dormir, perdre du poids si nécessaire, et respecter un horaire régulier. »
Pour Lucie et Thomas, cette méthode a été un premier pas vers une solution durable. « Aujourd’hui, Thomas dort sur le côté sans balle, grâce à une prise de conscience. Mais sans ce départ ridicule, nous n’en serions pas là », plaisante Lucie. Une preuve que parfois, les solutions les plus simples cachent des révolutions silencieuses.
A retenir
La méthode de la balle de tennis est-elle adaptée à tous ?
Elle convient aux ronfleurs dont les troubles sont liés à la position dorsale. Elle est déconseillée aux personnes souffrant de troubles musculaires ou de douleurs dorsales chroniques.
Existe-t-il des alternatives non invasives ?
Oui, comme les écarteurs nasaux, les sprays hydratants pour les muqueuses, ou les exercices de gymnastique faciale. Ces méthodes visent à renforcer les muscles de la gorge et à dégager les voies respiratoires.
Comment savoir si les ronflements cachent une pathologie ?
En cas de pauses respiratoires répétées, de maux de tête matinaux, ou de somnolence excessive dans la journée, une consultation médicale est indispensable. Un suivi en laboratoire du sommeil permettra de confirmer ou d’écarter un syndrome d’apnée.