Comment les seniors dépensent-ils leur argent en 2025 ? L’étude choc qui révèle tout

En France, les personnes âgées de plus de 50 ans constituent un pilier économique majeur, représentant un tiers de la population et détenant la majeure partie des richesses financières et immobilières du pays. Pourtant, malgré cette position apparemment confortable, leur quotidien est marqué par des ajustements constants face à une inflation galopante, une revalorisation des pensions insuffisante et une pression croissante sur leurs budgets. Derrière les chiffres se cachent des parcours de vie, des choix difficiles, et des stratégies parfois méconnues pour préserver dignité et autonomie. À travers des témoignages concrets et une analyse fine des comportements financiers, cet article explore comment les seniors gèrent leur argent, où ils dépensent, et quelles sont leurs priorités dans un contexte économique de plus en plus tendu.

Les seniors sont-ils réellement maîtres de leur gestion financière ?

Contrairement aux idées reçues, la majorité des seniors en France ne délègue pas la gestion de ses finances. Bien au contraire, ils y sont profondément impliqués, souvent avec une rigueur forgée par des décennies d’expérience. Leur approche est pragmatique : ils privilégient la stabilité, la prévisibilité, et évitent les risques inutiles. Cependant, cette maîtrise s’accompagne de contraintes, notamment liées à l’évolution des outils bancaires.

Le prélèvement automatique, une solution adoptée mais pas universelle

Un senior sur neuf utilise au moins un prélèvement automatique pour régler ses factures courantes. Ce chiffre peut sembler faible, mais il reflète une réalité : beaucoup préfèrent garder un contrôle visuel et manuel sur chaque dépense. Pour certains, c’est une question de confiance ; pour d’autres, une habitude ancrée. Cécile Rambert, 72 ans, ancienne professeure de lettres à Lyon, explique : J’ai longtemps refusé les prélèvements. Je voulais voir chaque mois ce que je devais, comparer, vérifier. Aujourd’hui, j’en ai mis quelques-uns, mais seulement pour les factures fixes. Pour le reste, je paie par chèque ou virement. C’est plus lent, mais j’ai l’impression de mieux maîtriser.

La fracture numérique, en voie de réduction

Si une partie des seniors reste méfiante face aux nouvelles technologies, une évolution notable s’opère. De plus en plus nombreux sont ceux qui découvrent les services bancaires en ligne, souvent poussés par la fermeture des agences physiques ou l’encouragement de leurs enfants. Marc Thibault, 68 ans, retraité de la SNCF à Toulouse, témoigne : J’ai appris à utiliser l’appli de ma banque grâce à mon petit-fils. Au début, c’était intimidant. Maintenant, je fais mes virements, je consulte mes comptes, et même mes placements. C’est pratique, mais je reste prudent. Je ne clic jamais sur des liens suspects.

Quelle est la réalité du pouvoir d’achat des retraités ?

Malgré leurs actifs importants, de nombreux seniors affirment vivre une dégradation sensible de leur niveau de vie. Selon les données de la DREES, le revenu net moyen des retraités en France s’élève à 1 393 € par mois. Un montant qui, en euros constants, a baissé de 1,1 % entre 2018 et 2019. Cette tendance s’explique par une revalorisation des pensions inférieure au taux d’inflation, creusant un sentiment d’injustice et d’insécurité financière.

Une pension insuffisante selon la moitié des retraités

Plus de la moitié des seniors estiment que leur pension ne couvre pas leurs besoins essentiels. Cette perception est particulièrement forte chez les femmes et les personnes vivant seules, dont les revenus sont souvent plus faibles. Élodie Vasseur, 74 ans, veuve et retraitée d’un emploi dans l’administration publique, confie : Je vis seule dans un petit appartement à Bordeaux. Mes charges augmentent chaque année : électricité, eau, assurances… Mon loyer est modeste, mais même avec l’aide au logement, je dois choisir entre remplacer mes lunettes ou partir en vacances.

Épargne et prévoyance : un pari sur l’avenir

Pourtant, près de la moitié des seniors (46 %) ont anticipé cette pression en investissant pour leur retraite. Ces placements, souvent réalisés via des dispositifs comme le Plan d’Épargne Retraite (PER) ou l’assurance-vie, leur permettent aujourd’hui de compenser en partie le déficit de leur pension. Jean-Luc Mercier, 65 ans, ancien cadre dans l’industrie agroalimentaire, a commencé à cotiser à un PER il y a vingt ans. Je savais que ma retraite serait incomplète. J’ai mis de côté chaque mois, même quand c’était difficile. Aujourd’hui, cette épargne me permet de maintenir un certain confort. Sans elle, je serais obligé de vendre mon appartement.

Où passent l’argent des seniors chaque mois ?

Si les seniors sont souvent perçus comme économes, leurs dépenses reflètent en réalité une hiérarchie complexe entre nécessité, solidarité familiale et désir de maintien de la qualité de vie. Loin de se limiter à l’épargne, leurs dépenses mensuelles touchent à tous les aspects du quotidien.

L’alimentation, première dépense

Le poste le plus important dans le budget des seniors est l’alimentation. Contrairement à une idée reçue, ils ne réduisent pas forcément leurs achats alimentaires, mais modifient leurs habitudes : privilégiant les produits locaux, les marchés, ou les promotions. Je fais mes courses le mercredi matin, au marché de mon quartier , raconte Sophie Lenoir, 69 ans, ancienne libraire à Nantes. Je connais les producteurs, je négocie parfois un petit rabais. Et puis, c’est l’occasion de discuter, de sortir de chez moi.

Énergie, assurance habitation, et Internet : des charges contraintes

La deuxième et troisième place reviennent respectivement à l’énergie et à l’assurance habitation. Ces dépenses ont explosé ces dernières années, impactant particulièrement les seniors vivant dans de grandes maisons ou des logements mal isolés. Quant aux abonnements téléphoniques et Internet, ils figurent en quatrième position, preuve que la connexion numérique n’est plus un luxe, mais une nécessité sociale et administrative.

La santé, un poste de plus en plus lourd

La santé arrive en cinquième position, avec une moyenne de 136 € par mois consacrés aux mutuelles, frais dentaires, lunettes, ou encore traitements non remboursés. Pour beaucoup, c’est une charge incompressible. Depuis que j’ai eu mon accident vasculaire, mes médicaments coûtent cher , explique Bernard Gauthier, 71 ans, ancien enseignant à Montpellier. Ma mutuelle couvre une partie, mais il reste toujours des restes à charge. Et puis, il y a les consultations spécialisées… C’est un budget qui grossit chaque année.

L’aide à domicile et l’adaptation du logement : des dépenses d’autonomie

De plus en plus de seniors investissent dans l’adaptation de leur domicile (rampes, douche à l’italienne, etc.) ou font appel à des services d’aide à domicile. Ces dépenses, bien que partiellement subventionnées, pèsent sur le budget. J’ai fait installer une main courante dans l’escalier , témoigne Hélène Dubreuil, 78 ans, retraitée des hôpitaux de Paris. C’était 1 200 €. J’ai eu un peu d’aide de la CPAM, mais j’ai dû payer le reste. C’était nécessaire, mais ça fait mal au portefeuille.

Les loisirs, un luxe qu’ils refusent de sacrifier

Malgré les contraintes, les seniors continuent à consacrer une part significative de leur budget aux loisirs : restaurants, sorties culturelles, voyages. C’est un moyen de rester actif, de combattre l’isolement. Je ne pars plus en grandes vacances comme avant, mais je m’offre un week-end à la mer chaque été , sourit Jacques Morel, 70 ans, retraité de l’armée. Et puis, j’adore le cinéma. Je vais au ciné-club du quartier. C’est 5 € la séance, et on discute après. C’est important, pour ne pas sombrer dans la solitude.

Les véhicules haut de gamme : un paradoxe expliqué

Un fait surprenant : 75 % des véhicules haut de gamme sont détenus par des seniors. Or, cette population est celle qui se déplace le moins. Ce paradoxe s’explique par plusieurs facteurs : des voitures achetées avant la retraite, souvent payées comptant ou remboursées depuis longtemps ; un attachement à la qualité et à la sécurité ; et parfois, un héritage familial. Ma voiture, c’est une BMW que j’ai achetée il y a dix ans , précise Catherine Roussel, 67 ans, ancienne directrice commerciale. Elle consomme un peu, mais elle est fiable. Je ne conduis pas beaucoup, mais quand je le fais, je veux être en sécurité. Et puis, c’est un petit plaisir.

Quelles stratégies adoptent-ils face à la crise ?

Face à la pression économique, les seniors ne restent pas passifs. Ils adoptent des stratégies d’ajustement : réduction des dépenses non essentielles, recours à l’épargne, ou encore soutien financier aux proches. Ce soutien, loin d’être marginal, concerne 56 % d’entre eux. J’aide mes enfants quand ils ont des coups durs , confie Marc Thibault. Pas de façon régulière, mais pour des frais de scolarité, des réparations de voiture… C’est une forme de transmission, je suppose.

Épargner chaque mois, même en retraite

Le réflexe d’épargne persiste : 60 % des seniors continuent à mettre de l’argent de côté chaque mois. Ce n’est plus pour la retraite, mais pour faire face aux imprévus : une panne, une hospitalisation, un petit coup de pouce à un proche. J’ai un livret d’épargne que je ne touche qu’en cas d’urgence , dit Élodie Vasseur. C’est ma sécurité. Même si je ne gagne pas beaucoup, je mets 50 € par mois. C’est peu, mais ça compte.

Conclusion

Les seniors en France sont loin d’être une population économiquement passive. Ils gèrent leurs finances avec pragmatisme, parfois avec anxiété, mais toujours avec une volonté de préserver leur autonomie et leur dignité. Malgré des revenus en recul réel, une inflation qui grignote leur pouvoir d’achat, et des dépenses contraintes en hausse, ils s’adaptent, anticipent, et continuent à investir dans leur qualité de vie. Leur comportement financier révèle une génération à la fois prudente et généreuse, soucieuse de ne pas devenir un fardeau, tout en refusant de renoncer aux plaisirs simples. Dans un contexte économique incertain, leur résilience mérite d’être reconnue – et accompagnée.

A retenir

Quelle est la part des seniors dans la richesse nationale ?

Les plus de 50 ans représentent 33 % de la population française, détiennent 43 % des revenus et 72 % des placements financiers, sans compter leurs biens immobiliers et leurs actions en bourse.

Les seniors épargnent-ils encore en retraite ?

Oui, 60 % des seniors continuent à épargner chaque mois, principalement pour faire face aux imprévus ou financer des projets personnels.

Quelles sont leurs principales dépenses ?

Leur budget est principalement affecté à l’alimentation (premier poste), suivie par l’énergie, l’assurance habitation, les communications, et la santé, qui coûte en moyenne 136 € par mois.

Les seniors aident-ils financièrement leurs proches ?

Oui, 56 % d’entre eux apportent un soutien financier à leurs enfants ou petits-enfants, souvent de manière ponctuelle mais significative.

Pourquoi possèdent-ils autant de véhicules haut de gamme ?

Ce phénomène s’explique par des achats réalisés avant la retraite, un souci de sécurité, et une capacité de financement souvent supérieure à celle des jeunes générations, malgré une utilisation limitée.