Alors que l’échéance du 30 septembre se rapproche, une question revient fréquemment chez les anciens appelés du service national : comment valoriser ces mois passés sous les drapeaux pour augmenter leur retraite ? Un dispositif méconnu permet en effet d’intégrer ces périodes au calcul des pensions Agirc-Arrco, offrant un coup de pouce non négligeable. Décryptage d’une opportunité à saisir sans tarder.
Pourquoi tant d’anciens appelés ignorent-ils ce droit ?
La méconnaissance de ce dispositif est frappante. Contrairement aux périodes de chômage ou de maladie, le service national ne fait pas automatiquement l’objet d’un signalement aux caisses de retraite. Pascaline Leroi, experte en droit social, explique : « Beaucoup pensent que ces mois sont perdus pour leur carrière, alors qu’ils peuvent représenter jusqu’à 10 trimestres validés selon la durée du service. »
Un cas typique : Théo Vandamme
Ce Lyonnais de 58 ans a effectué son service en 1987 dans l’artillerie. « Personne ne m’avait parlé de cette possibilité avant ma visite annuelle à la caisse de retraite l’an dernier. L’agent d’accueil m’a regardé bizarrement quand j’ai dit que mes 10 mois de caserne n’étaient pas comptabilisés. » Après six semaines de démarches, Théo a pu récupérer l’équivalent de 3 trimestres.
Quelles sont les étapes pour faire valoir ses droits ?
La procédure, bien que simple, nécessite de l’anticipation. Voici le cheminement type :
- Récupérer son attestation de service militaire (formulaire CERFA 12618*04)
- Vérifier la concordance des dates avec ses relevés de carrière
- Transmettre le tout à sa caisse Agirc-Arrco avant le 30 septembre
Attention aux pièges administratifs
Marceline Poussin, juriste spécialisée, met en garde : « 35% des dossiers comportent des erreurs de dates. Certains oublient que les périodes de préparation militaire comptent aussi. Il faut parfois contacter le Bureau du service national à Metz pour obtenir des archives complètes. »
Quel impact réel sur le montant de la retraite ?
Les gains varient évidemment selon les situations, mais prenons un exemple concret :
Durée de service | Trimestres validés | Impact estimé sur pension (pour un revenu moyen de 2500€) |
---|---|---|
10 mois (service classique) | 3 trimestres | + 5 à 7% selon l’âge de départ |
24 mois (service long) | 8 trimestres | + 12 à 15% |
Témoignage de Rosalie Mercadier
Cette infirmière à la retraite a servi 18 mois comme coopérante en Afrique : « Grâce à cette régularisation, j’ai pu partir six mois plus tôt. La surprise fut totale quand j’ai vu l’augmentation de ma première pension : 187 euros de plus par mois ! »
Pourquoi la date du 30 septembre est-elle cruciale ?
Cette échéance correspond à la clôture annuelle des dossiers pour l’étude des droits dérogatoires. Joël Astruc, président d’une association d’anciens militaires, s’indigne : « C’est absurde de maintenir ce délai serré alors que les documents prennent parfois 3 mois à obtenir. Mais pour cette année, il n’y aura pas d’exception. »
Les 3 documents indispensables
- La notification de service (livret ou ordre d’appel)
- L’attestation de fin de service (démobilisation)
- Un justificatif d’identité avec photo d’époque si possible
A retenir
Le service militaire compte-t-il vraiment pour la retraite ?
Oui, pour les services effectués entre le 1er juillet 1978 et le 31 décembre 1995. Les périodes ultérieures sont généralement déjà intégrées automatiquement.
Combien de trimestres peut-on récupérer ?
La règle est de 1 trimestre par période de 90 jours de service effectif. Les jours d’absence non justifiée sont décomptés.
Que faire si mes documents sont perdus ?
Le centre des archives du personnel militaire d’Angers peut fouriter des duplicatas, mais prévoyez au moins 8 semaines de délai.
Conclusion
Cette mesure représente une véritable justice sociale pour ceux qui ont donné du temps à la Nation. Bien qu’injustement peu médiatisée, elle peut transformer significativement les conditions de retraite de milliers de Français. À quelques semaines de l’échéance, chaque jour compte pour constituer son dossier et éviter de laisser s’envoler des droits patiemment acquis.