Découverte choquante : une usine de tabac illégal démantelée à Roubaix, des millions envolés

Dans les coulisses troubles de l’économie souterraine, une filière de tabac illégal vient d’être démantelée à Roubaix, révélant l’ampleur d’un business florissant mais destructeur. Loin des simples trafics artisanaux, cette affaire met en lumière une organisation rodée, des méthodes sophistiquées et des conséquences économiques majeures pour la région. Plongée dans les méandres d’une enquête policière haletante.

Comment une simple voiture a mené au démantèlement d’un réseau ?

L’histoire commence sur l’autoroute A1, au péage de Fresnes-les-Montauban, en août 2024. Un contrôle routineroutine des douaniers prend une tournure inattendue lorsqu’ils interceptent un véhicule en apparence banale. À son bord, deux passagers – un Espagnol du nom de Javier Molina et un Colombien, Ricardo Paz – transportent 100 000 euros en liquide et un bon de livraison pour 6,4 tonnes de tabac brut. « Leur nervosité était palpable », raconte Sophie Lafont, l’une des douanières présentes. « On sentait qu’on tenait quelque chose de gros. »

Une enquête qui s’accélère

Les indices recueillis ce jour-là permettent d’ouvrir une information judiciaire pour blanchiment, organisation criminelle et fraude. Les deux hommes sont placés en détention provisoire, mais l’enquête ne fait que commencer.

Quel était le rôle de l’entrepôt de Roubaix ?

En remontant la piste, les enquêteurs découvrent un entrepôt discrètement aménagé en manufacture clandestine. « C’était une véritable usine », témoigne Alexandre Berger, journaliste local. « Des machines professionnelles, des stocks impressionnants… Rien à voir avec un atelier artisanal. » Le lieu, piloté par un trio familial, transformait des feuilles brutes en tabac à rouler prêt à la consommation.

Un business ultra-rentable

Le produit fini était écoulé via des canaux modernes : réseaux sociaux, livraisons rapides. Vendue environ 85 euros le kilo – bien moins cher que le marché légal –, cette marchandise frauduleuse inondait les Hauts-de-France. « Les clients pensaient faire une affaire », explique Élodie Vancraeynest, sociologue spécialiste des économies parallèles. « Ils ne réalisaient pas qu’ils alimentaient un système bien plus vaste. »

Quelles ont été les conséquences financières de ce trafic ?

Selon Carole Étienne, procureure de Lille, le réseau aurait généré près de 350 000 euros de bénéfices depuis août dernier. Mais le manque à gagner pour l’État, lui, est estimé à quatre millions d’euros. « Chaque paquet frauduleux, c’est moins d’argent pour nos hôpitaux, nos écoles », déplore-t-elle. Le tabac illégal prive aussi les commerçants honnêtes d’une clientèle captée par ces prix attractifs.

Une saisine record

Lors des perquisitions de mai 2025, les forces de l’ordre ont saisi 3,7 tonnes de tabac brut, 800 kg de produit fini, 70 cartouches de cigarettes et des sommes d’argent conséquentes. « On aurait dit un inventaire de supermarché », commente un policier sous couvert d’anonymat.

Qui sont les principaux accusés ?

Trois individus ont été mis en examen : Mehdi Saïdi, 30 ans, considéré comme le chef de fil ; ainsi que deux femmes, Lina Cherkaoui (29 ans) et Samira Fellah (50 ans), soupçonnées d’avoir joué un rôle clé dans la logistique. « C’était une affaire de famille, bien huilée », confie un proche de l’enquête. Mehdi Saïdi a été placé en détention provisoire, tandis que les deux femmes sont sous contrôle judiciaire strict.

Des peines exemplaires à venir

Les charges retenues – dont blanchiment en bande organisée – laissent présager des condamnations lourdes. « Ce dossier enverra un signal fort », assure Carole Étienne.

A retenir

Qui a découvert le trafic ?

Ce sont les douanes qui ont donné l’alerte après un contrôle routier fortuit en août 2024, révélant des sommes d’argent liquide suspectes et un bon de livraison compromettant.

Quelle était l’ampleur de la fraude ?

Le réseau produisait et écoulait plusieurs tonnes de tabac illégal, causant un préjudice fiscal estimé à quatre millions d’euros pour l’État.

Comment le tabac était-il vendu ?

Les trafiquants utilisaient principalement les réseaux sociaux et des circuits de livraison rapide pour distribuer leur marchandise à travers les Hauts-de-France.

Conclusion

Cette affaire met en lumière la sophistication croissante des réseaux de tabac illégal, capables de monter de véritables usines clandestines. Si le coup de filet de Roubaix porte un coup à la fraude organisée, il rappelle aussi l’importance de la vigilance citoyenne et des contrôles renforcés. Derrière chaque cigarette frauduleuse se cachent des conséquences économiques et sociales qui nous concernent tous.