Votre voisin ne paie pas de frais bancaires, découvrez pourquoi

À l’approche de l’automne 2025, alors que les feuilles tombent et que les soirées s’allongent, de nombreux foyers français passent en revue leurs dépenses à venir : le chauffage qui se rallume, les factures d’électricité qui s’envolent, les courses au supermarché qui pèsent davantage. Pourtant, un poste de dépense silencieux continue de s’incruster dans les relevés bancaires sans que beaucoup ne s’en rendent compte : les frais de tenue de compte. Alors que certains versent allègrement près de 74 € par an, d’autres, aux habitudes pourtant similaires, n’en paient strictement rien. Derrière ce fossé, pas de magie ni de privilèges inaccessibles, mais une prise de conscience simple : chaque choix bancaire a un coût – ou l’absence de coût. Et en 2025, cette différence n’a jamais été aussi parlante.

Pourquoi les frais bancaires explosent-ils pour certains… mais pas pour votre voisin ?

En apparence, deux ménages peuvent vivre de la même manière : même tranche d’âge, même niveau de revenus, même nombre de comptes. Pourtant, à la fin de l’année, l’un aura versé 73,80 € à sa banque pour la simple gestion de son compte courant, tandis que l’autre n’aura rien déboursé. Cette disparité ne relève pas du hasard, mais du type d’établissement choisi et des conditions d’utilisation.

Quelle est la révolution des banques en ligne ?

Depuis plusieurs années, les banques 100 % digitales ont bousculé les codes du secteur. En supprimant les agences physiques et en optimisant leurs coûts, elles ont pu proposer des offres radicalement différentes. Boursorama, rebaptisée BoursoBank, figure en tête de ce mouvement : au 13 octobre 2025, son offre standard garantit une tenue de compte gratuite, sans condition de revenus ni de fréquentation. D’autres acteurs, comme Fortuneo ou Hello bank!, suivent de près, souvent avec des conditions mineures à remplir.

Le cas d’Élodie Richard, enseignante dans l’Yonne, illustre bien cette transition.  J’ai changé pour BoursoBank il y a deux ans, raconte-t-elle. Avant, je payais 24 € par an à ma banque traditionnelle, sans même m’en souvenir. Depuis, j’ai zéro frais, je fais mes virements depuis mon téléphone, et je n’ai rien perdu en service. 

Pourquoi les banques traditionnelles facturent-elles autant ?

Les établissements historiques, eux, justifient leurs frais par la présence d’un conseiller attitré, l’accès à des agences physiques, ou encore des services personnalisés. Mais en 2025, la majorité d’entre eux appliquent des tarifs annuels compris entre 12 et 30 € pour la tenue de compte. Pire encore, deux banques régionales ont été repérées avec un montant atteignant 73,80 € – un chiffre qui représente une hausse de plus de 280 % par rapport à la moyenne nationale de 2017.

 Je croyais que c’était normal de payer pour la gestion de mon compte, avoue Thomas Lefebvre, artisan à Toulouse. J’ai toujours été dans la même banque, depuis mon premier salaire. Quand j’ai vu que mon voisin ne payait rien, j’ai commencé à me poser des questions. 

Démêler les frais cachés : au-delà du simple frais de tenue de compte

Le montant affiché pour la tenue de compte n’est souvent qu’une partie visible d’un ensemble plus complexe. Comme un iceberg, la majorité des coûts reste immergée, composée de services annexes, de cartes bancaires, ou d’options automatiquement activées.

Quels sont les postes de dépense invisibles ?

La carte bancaire, souvent gratuite en apparence, peut s’avérer coûteuse selon le niveau de service. Une carte à débit différé, avec assurance annulation de voyage ou protection des achats, peut représenter jusqu’à 60 € par an. Ajoutée aux frais de tenue de compte, la facture grimpe vite.

Autres pièges : les alertes SMS, les abonnements à des services de gestion de patrimoine, ou encore les frais liés aux découverts non autorisés.  J’ai découvert que je payais 1,50 € par mois pour des notifications que je ne consultais jamais, témoigne Camille Nguyen, étudiante à Lyon. En les désactivant, j’ai économisé 18 € par an. C’est peu, mais ça s’ajoute au reste. 

Comment éviter les comparaisons trompeuses ?

De nombreuses banques proposent des  packages  : des offres groupées où la tenue de compte est incluse dans un forfait global. Le piège ? On compare parfois deux établissements en ne regardant que la ligne  tenue de compte , sans voir que l’un inclut une carte haut de gamme, tandis que l’autre la facture à part.

 J’ai failli basculer vers une banque traditionnelle parce qu’ils me proposaient une offre avec conseiller dédié, explique Julien Moreau, cadre à Bordeaux. Mais en détaillant le panier, j’ai vu que la carte coûtait 45 € de plus par an. Finalement, je suis resté en ligne. 

Peut-on vraiment payer 0 € ? Les banques en ligne à la loupe

Le rêve du compte bancaire sans frais est devenu réalité pour beaucoup. Mais cette gratuité est-elle durable, universelle, et sans compromis ?

Où s’arrête la gratuité promise ?

À BoursoBank, la gratuité est totale pour l’offre de base, sans condition de revenus ni de nombre d’opérations. Mais d’autres banques en ligne exigent parfois le domiciliage des salaires, un minimum de transactions mensuelles, ou une souscription à un livret d’épargne. Le moindre écart peut déclencher des frais ponctuels.

 J’ai reçu un email de ma banque en ligne me disant que je n’avais pas fait assez d’opérations ce trimestre, raconte Amina Kebir, freelance à Marseille. Ils men ont profité pour me facturer 5 €. J’ai contesté, et ils ont annulé. Mais ça m’a fait réfléchir : la gratuité a parfois des petits dents. 

Quels sont les compromis liés à la banque en ligne ?

Le principal inconvénient réside dans l’absence d’agence physique. Impossible de déposer des espèces ou des chèques en personne. Les dépôts se font par envoi postal ou via l’application mobile, avec parfois des délais. L’accompagnement est aussi plus distant : pas de rendez-vous en face-à-face, des délais de réponse parfois longs.

 Mon père, retraité à Limoges, a essayé la banque en ligne, confie Sophie Delattre, sa fille. Il a vite abandonné. Trop de manipulations techniques, pas de contact humain. Pour lui, le service en agence vaut les 20 € par an. 

Stopper l’hémorragie : astuces pour ne plus donner 74 € à votre banque

Il n’est pas nécessaire de tout changer du jour au lendemain. De simples ajustements peuvent suffire à réduire ou annuler ces frais invisibles.

Comment négocier efficacement avec sa banque ?

Les tarifs bancaires ne sont pas figés. Un simple appel à son conseiller peut suffire à obtenir une réduction. Domicilier ses revenus, souscrire à un produit d’épargne, ou devenir sociétaire d’une banque mutualiste (comme Crédit Mutuel ou Caisse d’Épargne) peut ouvrir droit à une exonération partielle ou totale.

 J’ai demandé à mon conseiller de revoir mes frais, témoigne Marc Aubert, commercial à Lille. Il a d’abord dit non. J’ai sorti une offre concurrente sur mon téléphone. Il a appelé son supérieur, et trois jours plus tard, mes frais étaient annulés. 

Faut-il changer de banque ? Et comment s’y prendre ?

La mobilité bancaire a été simplifiée en France. Depuis 2017, la loi garantit que la nouvelle banque s’occupe de la redirection des prélèvements, des virements récurrents, et de la fermeture de l’ancien compte. Le processus prend en moyenne 20 jours.

Avant de sauter le pas, il est crucial de comparer les offres à services équivalents. Une banque en ligne peut proposer une carte gratuite, mais facturer les retraits à l’étranger. Une banque traditionnelle peut inclure une assurance dans son forfait, mais à un prix supérieur au marché.

 J’ai changé de banque l’année dernière, explique Léa Dubois, infirmière à Rennes. J’ai utilisé un comparateur en ligne, j’ai listé mes besoins : carte gratuite, retraits sans frais, pas de condition de revenus. En deux semaines, j’avais trouvé mon offre idéale. Et j’ai économisé 68 € par an. 

A retenir

Peut-on vraiment avoir une banque gratuite en 2025 ?

Oui, de nombreuses banques en ligne proposent une tenue de compte gratuite, à condition de respecter certaines conditions minimales. BoursoBank, Fortuneo ou encore Orange Bank figurent parmi les plus accessibles en la matière.

Les banques traditionnelles sont-elles toujours plus chères ?

En moyenne, oui. La majorité facture entre 12 et 30 € par an pour la tenue de compte, mais certaines banques régionales atteignent des sommets de 73,80 €. Ce modèle repose sur la présence d’un conseiller et d’agences physiques, ce qui explique en partie le coût.

Est-il risqué de changer de banque ?

Non. La loi française protège les consommateurs : la nouvelle banque gère la majorité des démarches. Le risque principal est de ne pas comparer correctement les offres, ce qui peut conduire à des frais cachés ou à une perte de services essentiels.

Les jeunes et les retraités ont-ils des avantages particuliers ?

Oui. De nombreuses banques proposent des offres spéciales pour les jeunes (jusqu’à 26 ans), souvent gratuites. Les retraités peuvent aussi bénéficier de réductions, surtout s’ils domicilient leurs pensions. Les sociétaires de banques mutualistes ont parfois accès à des tarifs préférentiels.

Comment éviter les mauvaises surprises sur sa facture bancaire ?

Il faut lire attentivement la plaquette tarifaire, détailler chaque poste de dépense, et comparer les banques sur un panier de services équivalent. Utiliser un comparateur public en ligne permet de gagner du temps et d’avoir une vision claire des coûts réels.

Est-ce que la gratuité signifie une moins bonne qualité de service ?

Pas nécessairement. Beaucoup de clients des banques en ligne sont satisfaits de la rapidité des réponses, de l’ergonomie des applications, et de la transparence tarifaire. Tout dépend des besoins : ceux qui valorisent le contact humain préféreront rester en banque traditionnelle.

En 2025, chaque euro compte. Alors que les dépenses automnales s’accumulent, revoir ses frais bancaires n’est pas un simple geste d’économie, mais un acte de maîtrise budgétaire. Entre ceux qui laissent filer 74 € par an sans s’en rendre compte et ceux qui ont tout optimisé, la différence ne tient qu’à une question : combien votre banque vous coûte-t-elle vraiment ? La réponse pourrait bien changer votre automne.